Mes lectures

Françoise SAGAN, Bonjour tristesse

          L’été de ses 17 ans, Cécile va découvrir l’amour. C’est une jeune fille sur qui la vie sans passer sans laisser de traces ; comme son père, elle est légère et inconstante. L’arrivée d’une femme intelligente et calme va venir troubler leur vie désordonnée et faire naître en elle les premières passions.

          Ce roman est un grand morceau de la littérature du milieu du XX° siècle. Il avait fait scandale lors de sa parution, en particulier parce qu’il parle librement du désir féminin. Pris aujourd’hui hors contexte, ce livre a aujourd’hui relativement peu d’intérêt. Il est bien écrit, mais pas non plus de manière exceptionnelle. L’histoire est intéressante mais pas transcendante. On prend plaisir à le lire, sans en être bouleversé. Un bon livre mais qui ne sort pas tellement du lot. A replacer donc absolument dans son contexte pour le comprendre : écrit par une adolescente et qui a à sa manière révolutionné la littérature par sa liberté de ton. Et vu comme ça, de suite, on accroche plus !

La liberté de penser, et de mal penser et de penser peu, la liberté de choisir moi-même ma vie, de me choisir moi-même. Je ne peux pas dire « d’être moi-même » puisque je n’étais rien qu’une pâte modelable, mais celle de refuser les moules.

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Je savais qu’il se consolerait comme il se consolait de tout : une rupture lui coûterait moins qu’une vie rangée, il n’était vraiment atteint et miné que par l’habitude et l’attendu, comme je l’étais moi-même. Nous étions de la même race lui et moi ; je me disais tantôt que c’était la belle race des nomades, tantôt la race pauvre et desséchée des nomades.

14 commentaires sur “Françoise SAGAN, Bonjour tristesse

  1. Ce livre m’a scotché quand je l’ai lu, je devais avoir 16-18 ans ; depuis, je suis une fan de Sagan. Et je m’en souviens encore 20 ans après, c’est pour dire !

    1. Tout le monde me dit ça, c’est peut-être pour ça que je n’ai pas été tellement scotchée, j’en attendais surement trop ! 🙂 J’ai aimé, j’ai pris grand plaisir à le lire mais ça ne m’a pas transportée. J’ai trouvé les personnages assez stéréotypés, ça aurait mérité à mon goût quelques nuances et développements. A près, c’est pas tellement le type de littérature que j’aime au départ, trop « féminin » à mon goût. Je n’ai jamais ressemblé de près ou de très très loin au personnage du coup j’ai eu beaucoup de mal à m’y identifier. Un très bon moment de lecture mais pas la révélation que j’attendais.

  2. Certes quand on lit du Sagan on est rarement impressionné par son style, mais à y regarder de plus prés on se rend compte que c’est d’une simplicité et d’une fluidité remarquable. Un tel style qui n’a rien d’amphigourique « 🙂 » est si difficile à atteindre. Dans une biographie récente de Marie-Dominique Lelièvre (Sagan à toute allure) il y a toute une étude passionnante sur le style « Sagan » .
    Bonjour Tristesse, je le vois comme un roman noir alors que tout est si lumineux bien loin des clichés du roman noir, c’est quand même terriblement machiavélique comme histoire…
    Là où je suis absolument d’accord avec toi c’est sur le contexte de l’époque qui fait de ce livre un fait de société:
    C’est une gamine qui écrit ce livre en 1954, en Angleterre les Beatles les Rolling Stones ne sont toujours pas apparus, on est encore loin de Mai 68, la majorité est à 21 ans, la petite Sagan est mineure quand elle sort ce pavé, alors je reste étonné par la maturité d’écriture de ce roman qui je trouve garde toute sa force.
    Je te trouve un petit peu sévère!

    1. Je suis tout à fait consciente de ma sévérité. Je pense que c’est en partie dû au fait que j’avais énormément entendu parler de ce livre et que forcemment, à la lecture, je n’ai pas du suite bien vu pourquoi tant d’enthousiasme (je parle pour ceux qui l’ont lu récemement et ne semblent pas savoir que la littérature a une histoire). Phénomène courant de déception systématique des trop grandes attentes.
      Ensuite, je n’aime pas tellement ce type de littérature. Les adolescentes un peu écervelées me sortent par les yeux. Pour le côté machiavélique, en effet, mais j’eusse aimé un machiavélisme assumé, dicté par l’intellect et non pas par des sentiments troubles d’adolescente.
      Bref, c’est finalement plus une histoire de goûts qu’autre chose. J’ai trouvé plein de très bonnes choses dans ce livre simplement, pas des choses qui me parlent plus que ça. Ca m’a laissée un peu froide, même si j’ai dévoré le livre comme un polar.
      Pour moi l’intérêt majeur vient du contexte : écrit à 17 ans et en 1954, c’est exceptionnel (déjà, les 2 séparément l’eussent été) ! Vu d’aujourd’hui, ça m’a laissée plus mitigée.

    1. Je te conseille vivement d’aller y jeter un oeil. Au moins pour ce faire une idée du « phénomène Sagan ». Ca se lit extrêmement bien et c’est quand même un gros morceau de la littérature du XX°.

  3. Sagan est un mythe. Bien entendu il faut lire un Sagan ne serait-ce que pour le vent de liberté qu’elle a fait passer sur l’époque.

  4. Je partage complètement ton avis, bien que j’ai lu (et apprécié) ce livre il y a maintenant quelques années. Le principal intérêt de ce roman est qu’il a su rencontrer son époque et à se façon la changer un peu. Un peu comme certains romans de Colette non ?

    1. Je n’ai jamais lu Colette, il va falloir que j’arrange ça. Mais oui, je crois que c’est comparable. Ca fait partie des livres qui ont marqué leur époque et qui ont influencé ce qui a suivi en littérature.

  5. J’ai lu ce roman lorsque j’étais adolescente et je me souviens que j’avais aimé. Ensuite, j’ai lu d’autres choses, et je n’ai jamais vraiment accroché au style Sagan. Donc, je te comprends complètement et partage ton point de vue.

  6. Vive la discussion je n’abandonne pas…
    Cécile ne semble en rien une adolescente écervelée, si il y a « une adolescente écervelée » dans le roman c’est son père et les jeunes maitresses qu’ils ramènent dans son lit.
    Il ne comprend pas combien le fait de s’installer avec Anne celle qui était l’amie de la mère de Cécile est un choix violent et particulièrement perturbateur pour sa fille.
    Derrière cette façade de personnage un peu creux à la vie facile, on découvre en Cécile une personne plutôt complexe.

    1. J’avoue que je suis allée un peu vite. « Ecervelée » n’était pas le mot approprié. Il y a tout ce questionnement intérieur, cette rébellion contre la société, la naissance du féminisme… Je vois bien où Sagan a voulu en venir et tout l’intérêt de la chose mais le résultat m’a un peu agacée. Là c’est vraiment une question de goûts. J’ai un problème avec les romans qui mettent en scène des adolescentes (y compris les adolescentes de 30 ans, les pires !), essentiellement parce que je ne m’y retrouve jamais alors qu’a priori je devrais. Je suppose que cette alergie va passer avec l’âge.

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