Mes lectures

Malla NUNN, Vengeance dans un paysage de rêve

          En Afrique du Sud dans les années 50, Emmanuel Cooper est chargé d’enquêter sur la mort d’une policier blanc. Dans la petite ville où s’est déroulé le crime,  il aura bien du mal à découvrir la vérité cache derrière le non dit et le mensonge. L’apartheid, qui interdit les relations entre les blancs, les métisses et les noirs, va rendre la tâche quasi-impossible. Que cachait le capitaine Pretorius qui ait pu lui valoir la mort ? Qui a intérêt à protéger le tueur ? L’enquête s’annonce difficile et va encore se compliquer quand la Security Branch va la reprendre. Le policier arrivera-t-il à se sortir de ce mauvais pas ?

          J’ai lu ce livre dans le cadre d’un partenariat proposé par Babelio et les éditions des Deux Terres. Je dois admettre que mon enthousiasme était limité. J’ai accepté ce partenariat malgré mon peu de temps libre et une énorme liste de livres à lire rapidement par amour pour les polars. Il y avait longtemps je ne n’en avais pas lu et je me disais que c’était l’occasion de découvrir un nouvel auteur. Quand j’ai reçu l’ouvrage (bravo aux éditions des Deux Terre et à Babelio pour leur efficacité), j’ai été prise d’un léger découragement devant le monstre qui m’attendait. D’autant plus que le titre n’est vraiment pas vendeur. J’ai finalement pris mon courage à deux mains et… je n’ai pas été déçue !

    

      Ce roman est plutôt bien écrit (et bien traduit par la même occasion), ce qui n’est pas toujours le cas dans la littérature policière. Le lieu où se déroule l’action et son contexte (l’apartheid) sont très bien décrits sans pour autant que cela ne devienne pesant ou ne nuise au rythme du livre. L’intrigue est somme toute assez classique : un mort, des secrets, un policier qui cherche la vérité et des gens qui veulent l’en empêcher. Ca fonctionne bien, c’est bien mené, mais rien de révolutionnaire. Ce livre est assez dense et il m’a fallu un peu de temps avant d’être totalement happée par l’histoire. Plus on avance, et plus on a envie de savoir ce qui se cache derrière tout ça. Les relations forcées de l’inspecteur blanc avec les populations métisses et noires sont particulièrement fascinantes. Une lecture très agréable donc.

          MAIS, vers la page 300 (dans le dernier quart du livre groso modo), tout change ! Ce livre n’est plus bon, il devient génial ! La situation connaît un retournement pour le moins intéressant. Après cela, impossible de lâcher le livre avant de l’avoir fini. On pense avoir compris ce qu’il se passait, mais pas du tout : les 100 dernières pages sont un véritable festival de rebondissements aussi inattendus qu’intelligents. Le tout en restant crédible et en amenant habilement une suite, car ne l’oublions pas, nous sommes dans le 1° tome d’une trilogie. Si à la fin de ce livre, l’enquête est résolue et nous pouvons donc fermer tranquillement l’ouvrage, tout un tas de questions restent cependant un suspens et nous donne envie d’aller voir la suite.

           Ce premier roman est extrêmement prometteur. Le sujet est très intéressant. Dans l’ensemble l’auteur évite les clichés habituels et la caricature. Le fond historique est un de ses principaux atouts. Ca m’a donné envie de m’intéresser d’un peu plus près au cas de l’Afrique du Sud et d’aller éventuellement lire un essai sur la période évoquée. La trame policière est bien menée, bien construite, et si au début le rythme n’est pas trépidant, cela ne fait que mieux mettre en valeur l’incroyable fin. Un grand merci à Babelio et aux éditions des Deux Terres pour cette belle découverte, moi qui depuis quelques temps abandonnait toutes mes lectures en route, j’ai pris énormément de plaisir à celle-là. Une excellente surprise, vivement la suite !

          Pour voir les avis des autres blogueurs participant à cette opération, cliquez sous l’image ci-dessous.

L’agression d’un officier de police blanc était passible de prison. Une agression menée par deux métis était passible d’une peine de prison assortie de travaux forcés et de tabassages réguliers. L’abattre et filer ensuite serait sans doute pour eux la meilleure solution.

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Elle leva sa main prisonnière et la tint au niveau de ses yeux. Ses doigts étaient blancs comme la chair d’une pêche contre la peau brune de son poignet. Il la lâcha. Le National Party et ses supporters boers n’étaient pas les seuls à croire que l’Afrique du Sud était divisée en différentes « espèces », chacune distincte et immuable.

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On ne peut pas connaître Dieu avant d’avoir lutté contre le diable et perdu la bataille.

5 commentaires sur “Malla NUNN, Vengeance dans un paysage de rêve

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