Deux hommes, tous deux amoureux de la même femme, l’un à Londres, l’autre à Paris. Une femme indépendante, énigmatique, insaisissable. Une femme qui fait souffrir mais qui aussi rend heureux. Un homme terre à terre, jeune, beau, brillant et riche. L’autre flegmatique, sans ambition, vieillissant et sans le sous. Elle papillonne entre eux deux, paraissant ne jamais devoir se poser.
Ce roman a reçu le prix Femina l’année dernière. Il attendait depuis plus de 6 mois dans ma bibliothèque et c’est avec joie que je me suis enfin lancée dans cette lecture. Dès le début, j’ai moyennement accroché avec le style. C’est assez décousu, on suit tour à tour les différents personnages et le changement est parfois assez déstabilisant. Le personnage principal est un peu vaporeux, il semble sans consistance. Ce n’est pas en soi une mauvaise idée (ça m’a un peu rappelé le commissaire Adamsberg par certains côtés) seulement on a du mal à lui trouver le moindre charme. Les personnages sont d’ailleurs dans l’ensemble un brin caricaturaux, ils manquent de profondeur.
L’histoire commence bien. Classique mais efficace : une femme partagée entre deux hommes que tout oppose. Malheureusement, si j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de bonnes idées, tant dans le fond que dans le style, ça ne fonctionne pas vraiment. Le tout est un peu nonchalant. Il y manque le petit quelque chose en plus qui fait qu’on a envie de continuer la lecture. J’y ai retrouvé quelque chose dans le style de La vérité sur Marie de Jean-Philippe Toussaint, mais avec un talent bien moindre. Ce livre n’est pas mauvais, plutôt moyen disons. Il y en a de meilleurs dans la même veine. Des bonnes choses cependant : une certaine poésie, de la justesse dans le ragard porté sur les relations de couple. Il lui manque ce petit rien qui marque la différence et nous séduit ; une écriture qui mériterait sans doute de mûrir encore un peu. Pas mal mais un peu fade, dommage.
Blériot ne ait pas ce qui l’angoisse le plus, de devoir un jour quitter sa femme ou de vieillir avec elle.
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Nora marchant à son bras comme s’ils étaient mari et femme, l’un marchant bouche ouverte pour avaler le bonheur, et l’autre – c’est évidemment lui – bouche fermée pour l’empêcher de s’échapper.
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Et en même temps, alors qu’ils marchent tous les deux dans la rue, il se doute bien qu’il ne peut pas continuer à balancer ainsi pendant des mois entre l’angoisse de l’infidélité et et la dépression de la fidélité – puisque dans ce genre de situation il n’y a pas de normalité.
Tu l’as ce bouquin ? Je peux le mettre dans la pile des livres à t’emprunter ?
Je louche sur le titre depuis un moment ^^
Oui, j’ai. J’avoue que la liste commence à être longue, j’aurais dû noter, je ne vais jamais pouvoir me rappeler de tout !
Cela reste un plaisir de la rentrée littéraire, j’avais bien aimé ce personnage de Nora qui reste un mystère..Louis Blériot m’a fait un peur au début avec sa cravate en cuir et ses converses rouges mais très vite j’ai pris un grand plaisir à me plonger dans cette histoire .
Je n’ai eu aucun ennui!
Je ne me suis pas vraiment ennuyée à cette lecture (enfin si, un peu mais c’était quelque chose de léger, diffus, pas désagréable) mais à aucun moment je n’ai non plus eu de réelle envie de connaître la suite. Je n’y ai trouvé ni paisir ni déplaisir non plus. Je comprends pourquoi on en a dit tant de bien, sans pour autant avoir réussi à partager cet avis. J’ai trouvé à ce livre un certain charme, notamment dans le personnage de Nora, pourtant quelque chose m’a manqué. Je me dis que c’est une lecture que j’aurais peut-être pu aimer davantage dans d’autre conditions, en vacances loin de la ville par exemple, si j’avais été disposée à me poser et entrer dans ce rythme un peu ralenti, mais là, dans l’agitation parisienne, entre bus et métro, je n’ai pas réussi à m’accorder à l’écriture. Ce sont des choses qui arrivent. J’ai trouvé que c’était plutôt juste dans les relations entre les personnages, leurs interrogations mais la structure du livre et son écriture m’ont parfois gênée, j’ai par moments trouvé cela un peu maladroit (ce qui est peut-être volontaire d’ailleurs, ça s’accorde plutôt bien à l’histoire). J’en avais entendu dire beaucoup de bien, et je pense que j’attendais un peu trop de ce livre. Ca ne fera pas pour moi partie des lectures marquantes, je pense que j’en garderai un souvenir vague mais plutôt agréable.