Lorna Simpson : Pour la première fois en Europe, une exposition d’envergure était consacrée cet été à l’oeuvre de l’artiste américaine. Née en 1960 à Brooklin, elle allie son travail photographique ou ses vidéos à de courts textes, sur les thèmes des origines, du genre, de la culture ou de l’identité. La représentation du corps est très présente, presque toujours en noir et blanc, dans un jeu de contraste. Elle se prend également parfois comme propre sujet, travaillant sur le souvenir. Les quelques images que j’avais vu de l’exposition me faisaient envie et je m’étais dit que pour une fois j’allais aller voir ce qu’il se passait du côté du jeu de Paume. S’il y a en effet quelques très belles images, je dois avouer être restée dans l’ensemble plutôt hermétique au travail de l’artiste, assez conceptuel dont le sens m’a souvent échappé. Mis à part quelques beaux tirages, seul l’incroyable montage d’autoportraits m’a impressionnée voire touchée. Dans l’ensemble, une exposition qui m’a laissée un peu perplexe malgré des aspects intéressants et une indéniable esthétique.
Ahlam Shibli : Le Jeu de Paume a consacré une exposition a cette photographe palestinienne née en 1970 qui travaille surtout sur la notion de foyer et ses contradictions. Six séries de photographies étaient proposées sur les territoires palestiniens occupés, le souvenir de la 2nde Guerre Mondiale en France ou encore la place de corps travesti dans la société orientale. Si tout ne m’a pas emballé dans ce travail, les scènes de guerre notamment me laissant assez froide, certaines choses m’ont toutefois interpellée. Certaines photographie des orphelins dans un internats polonais sont intéressantes et j’ai beaucoup aimé la série sur les travestis, que j’ai trouvé particulièrement belle. Si j’ai apprécié certains aspects du travail de cette photographe, j’ai trouvé qu’on était plus proche du reportage que d’une vision artistique à proprement parler, me laissant un peu sur ma faim malgré quelques beaux clichés.