Documentaire français de Pascal Plisson
Au quatre coins du monde, des enfants parcourent chaque jour de nombreux kilomètres pour avoir la chance d’aller à l’école et de s’instruire. Des heures de marches ou de longues chevauchées qui traduisent une soif d’apprendre parfois difficile assouvir.
Ce documentaire suit quatre enfants sur le chemin de l’école : Jackson, 11 ans, au Kenya ; Zahira, 12 ans, au Maroc ; Samuel, 13 ans, en Inde ; et Carlos, 11 ans, en Argentine. Des vies très différentes et qui pourtant toutes recèlent un point commun, chacun doit faire de longs kilomètres pour rejoindre l’école. A pied ou à cheval, chacun parcourt des distances interminables dans l’espoir que le savoir lui amènera une vie meilleure. J’apprécie généralement beaucoup ce type de récit. J’avais notamment beaucoup aimé La traversée du Zanskar qui abordait également le thème de l’éducation.
Pourtant, si bien sûr le parcours de ces enfants est intéressant, j’ai été un peu déçue par ce film. Au premier abord j’ai été très surprise de trouver le film en VF, je n’avais pas fait attention ai moment de choisir la séance et c’est vrai que je trouve que la VO aide à se plonger dans le bain. Je me suis également questionnée sur le choix des enfants avec notamment un petit garçon handicapé qui vit certes un calvaire mais fait un rien tire-larme… Quant au choix de filmer uniquement par beau temps, on peut se demander s’il est vraiment représentatif du quotidien de chacun ou s’il est avant tout esthétique.
On suit la progression des enfants pas à pas sur leur chemin vers l’école. Un chemin difficile et semé d’embûches. La manière de filmer m’a parfois parue un peu larmoyante. On ne plaint pas les tambours et violons… J’aurais sans doute préféré quelque chose de plus neutre. C’est dommage car ces histoire se suffisent à elles-même, nul besoin d’en rajouter dans l’émotion ! A la toute fin, les enfants sont interviewés sur leur avenir et il est bien sûr question de ce qu’il est advenu d’eux depuis le tournage : j’ai trouvé par moments dans les paroles quelque chose d’artificiel même si elles sont surement sincères sur le fond, et la conclusion en forme de « happy end » ne m’a pas semblé très peu représentative de ce type de parcours. C’est dommage, ça m’a donné l’impression que ces enfants étaient mis en scènes pour faire passer un message alors que leur parole brute aurait finalement eu plus de portée tant elle est touchante en soi.
En effet, ici chacun des enfants semble réussir dans ses projets – ce qui est toujours une joie pour le spectateur – mais dans le monde réel, combien d’échecs pour une réussite ? combien d’abandons face aux difficultés ? combien de doivent se résigner face à la misère ? Peut-être suis-je un rien négative mais j’ai il m’a semblé voir la version Disney d’un documentaire sur l’éducation dans les zones reculées, dans un monde où il fait toujours beau et où tout finit toujours bien. Malheureusement dans le monde réel ce n’est pas aussi simple. La famille ne veut pas toujours envoyer les enfants à l’école, eux-mêmes se découragent souvent et les conditions matérielles les contraignent souvent à l’abandon précoce de leurs études. J’ai trouvé un côté un peu trop lisse à ce documentaire qui a malgré tout a le mérite d’ouvrir le genre au grand public. Ces enfances extraordinaires méritent tout de même toujours qu’on leur accorde un moment.
Je voulais voir ce documentaire et puis avec toutes les autres sorties je l’ai mis de côté… Merci pour ton avis, qui me fait avoir moins de regrets!
Il se laisse regarder mais il y en a eu de meilleurs sur le sujet.
ta critique ne m’étonne pas, le film a un coté très grand public ( monoprix était partenaire, et l’EN aussi :o) et les critiques que j’ai pu lire déploraient également ce versant un peu trop lisse et édulcoré du film….perso je passe mon tour, c’est loin d’être le type de films que je préfère…tiens à propos, je reviens tout juste ce soir de la projo de la vie d’adèle…je sais pas quand je vais écrire un truc dessus :o) bonne soirée !!
C’est ça, c’est le côté Monoprix 🙂 Mais bon, je suppose que c’est bien aussi d’ouvrir un peu les documentaires au grand public, ça aurait juste pu être fait fait avec un peu plus de subtilité il me semble mais bon, j’en demande toujours trop ! Bonne soirée à toi aussi !
Intéressant comme documentaire, ça me plairait de le voir même si je prends bonne note de tes commentaires et que je suis d’accord avec toi pour dire qu’un tel sujet mérite d’être traité de façon plus naturelle et spontanée, comme seuls peuvent l’être des enfants.
Petite question de curiosité, car tu parles de la difficulté et/ou du manque de volonté des parents pour envoyer leurs enfants à l’école, mais si c’est assez vrai pour les garçons, c’est pire encore pour les filles ! Donc, ma question : dans le documentaire, la question des filles est-elle abordée et en voit-on beaucoup sur le chemin de l’école ?
Oui, les filles sont aussi représentées que les garçons dans ce documentaire. Pour deux d’entre elles elles accompagnent leur grand frère, mais il y a également un portrait qui est consacré à une fille et ses amies. Il y a un moment où des hommes leur font une réflexion quand elles font du stop pour aller au collège, mais je n’ai pas le souvenir qu’on aille plus loin dans la difficulté pour les femmes d’étudier même si à la fin du reportage on apprend que justement, cette jeune fille a décidé de faire le tour des familles reculées pour inciter les familles à laisser leurs filles aller à l’école.