Le musée d’Orsay consacre ce printemps une exposition à Van Gogh et Artaud. L’un de mes peintres préférés et un grand homme de théâtre : je ne pouvais que sauter sur l’occasion et y suis allée dès son ouverture pour me délecter des œuvres parfois troubles de ces deux génies.
Quand j’ai constaté que l’espace d’exposition du rez-de-chaussée était partagé entre les accrochages Van Gogh et Doré, j’ai eu un peu peur. Je me suis demandé si le contenu n’allait pas être un peu chiche. Il faut dire aussi que les expositions Van Gogh ont été nombreuses ces dernières années et que j’étais un peu méfiance face à cette frénésie autour de l’œuvre de ce peintre d’habitude plus rare. Mais très vite, mon appréhension a été balayée par la beauté des toiles et leur diversité.
J’ai rarement vu dans une même exposition autant de provenances différentes ! Les toiles viennent du monde entier. La diversité est au rendez-vous avec aussi bien des tableaux célèbres que d’autres, moins connus. J’ignorais totalement l’existence de certains d’entre eux, dont une série sur les ponts des canaux arlésiens.
L’idée de cette accrochage vient d’un texte qu’Antonin Artaud a écrit sur Vincent Van Gogh et intitulé « Le suicidé de la société ». Des passages de l’ouvrage sont repris dans l’exposition et mis en relation avec des toiles du peintre. Une confrontation originale et pour le moins intéressante. J’ai trouvé la vision qu’avait Artaud de Van Gogh extrêmement juste, même si elle est parfois surprenante. Quelques phrases magnifiques se dégagent et viennent tout particulièrement marquer le visiteur.
Quelques œuvres d’Antonin Artaud sont également exposées. Même si elles sont d’un intérêt mineur en comparaison des chefs-d’œuvre qu’elles côtoient, elles permettent de mieux connaître l’artiste. Aussi, ses dessins sont très tourmentés et on peut constater à quel point la frontière est mince entre la folie et le génie. Ainsi les démons de l’un semblent trouver un échos dans la folie de l’autre. Peut-être est-ce également là un des secrets de la finesse de l’analyse faite par Antonin Artaud. Avec sa grande variété de toiles et son angle d’approche original, cette exposition est sans doute la plus belle que j’aie vue consacré au maître hollandais : sublime.
Van Gogh / Artaud, Le suicidé de la société
Musée d’Orsay
1, rue de la Légion d’Honneur
75007 Paris
Du mardi au dimanche de 9h30 à 18h, 21h45 le jeudi
11 €
Van Gogh me fait toujours rêver peut-être à cause des cieux étoilés qu’il a peints comme personne. je pense aller voir l’expo. C’est un avant-goût!
Je comptais bien t’y amener quand tu viendras, ça me fera une occasion de la revoir 🙂
Un moment exceptionnel ! Merci mon clone 😉
Mais avec plaisir ! Il était vraiment chouette ce week-end ! 🙂
Merci pour cette critique ; l’association entre Antonin Artaud, qui est un artiste doué, mais aussi torturé et écorché vif, et Van Gogh me faisait un peu hésiter, mais finalement, ça a l’air bien plus intéressant que je ne le croyais !
Oui, j’avais peur que ce soit un peu tiré par les cheveux comme rapprochement mais finalement c’est passionnant !