Drame policier chinois de Yi’nan Diao avec Fan Liao, Lun-mei Gwei, Xue-bing Wang
En 1999, un corps est retrouvé dispersé dans des tas de charbon. Quand cinq ans plus tard deux hommes liés à la femme de la première victime sont assassinés, l’inspecteur Zhang, qui s’était occupé du premier meurtre avant de quitter la police, décide reprendre du service.
J’avais lu de très bonnes critiques sur ce film. Je dois admettre que je n’étais pas très sure d’avoir envie de le voir, ça me semblait très sombre, mais quand on m’a proposé d’y aller, j’ai accepté. Une décision que je n’ai pas regretté ! Ce film est pour le moins particulier. Il nous sort de nos habitudes et ne ressemble en rien au polar américain auquel on est accoutumé. L’histoire est complexe et peut dérouter. Je dois avouer que pendant un moment, j’ai été un peu larguée dans les méandres de l’enquête mais petit à petit, les choses finissent par se mettre en place et ça fait aussi partie du charme de l’histoire.
Mais ce qui est le plus impressionnant dans ce film, c’est son esthétique impeccable. C’est sombre mais incroyablement beau. Il y a des scènes vraiment splendides mais jamais attendues. On ne tombe pas dans la facilité avec les ralentis chers au cinéma asiatique ou les plans serrés interminables, ici la beauté surgit toujours à l’improviste, on est scotchés par la maîtrise de certains plans tout à fait inattendus. J’ai eu l’impression que ce film prenait constamment le spectateur à contre-pied. C’est pour le moins troublant mais également intéressant de se voir ainsi malmené dans ses habitudes.
Je ne dirais pas que j’ai adoré ce film, il d’ailleurs fallu un certain temps après l’avoir vu pour me remettre les idées en place et savoir si je l’avais apprécié. La fin, certes impressionnante visuellement, m’a toutefois laissée un peu perplexe, j’ai eu comme l’impression qu’il manquait un petit quelque chose pour clore cette histoire. L’intrigue est originale et bien construite, elle m’a surprise à plus d’une reprise même si je l’ai trouvée assez complexe, au risque de perdre le spectateur (ce qui a bien faille être le cas mais j’ai fini par m’y retrouver). Visuellement, c’est sombre et assez sobre tout en étant étonnamment beau. C’est là sans nul doute le gros point fort de ce film surprenant à plus d’un titre.
Un commentaire sur “Black Coal, un polar chinois aussi beau que déroutant”