Sur la Côte d’Azur, après les beaux jours les touristes ont quitté la petite station balnéaire où vivent Antoine et les autres. Une vie en apparence paisible où vont pourtant survenir des événements qui vont bouleverser les habitants. Chacun va alors être confronté à ses peurs, ses espoirs et ses échecs.
Je n’avais pas lu grand chose d’Olivier Adam et je dois avouer que mes dernières lectures de ses romans dataient un peu. J’avais trouvé les deux romans que j’avais lus pas mal, sans plus. Une écriture un peu sèche à mon goût, avec laquelle j’avais un peu de mal à accrocher. Une écriture qui ne m’émeut pas outre mesure malgré la force des histoires qu’il raconte. Un peu trop sobre à mon goût sans doute. On m’avait dit le plus grand bien de son dernier roman, paru il y a deux ans, bien au-dessus du lot paraît-il. Et puis je ne sais pas, le temps est passé, je ne l’ai pas lu. Pourtant, quand celui-ci est sorti, j’ai eu une soudaine envie de l’acheter en le voyant sur les étals des libraires. Et c’est par ce roman que j’ai commencé mes lectures de cette rentrée littéraire. Quelle riche idée n’ai-je pas eue là !
Dès les premières lignes, j’ai été happée par ce style si particulier. Toujours haché mais plus rond que dans mon souvenir, plus travaillé. Je n’y ai pas retrouvé la sécheresse qui m’avait gênée dans ses premiers ouvrages mais au contraire, une écriture comme un souffle, riche et pleine. On le retrouve pourtant, il a simplement mûri, semblant façonner ses phrases avec une énergie nouvelle. Une écriture qui déroute. Une ponctuation parfois absente, des mots durs qui semblent par moments se chevaucher dans un ordre incertain, comme heurtés, et qui paraissent aller de soi pourtant. C’est simple, c’est juste, et c’est terriblement beau. Tout comme l’histoire qu’il raconte d’ailleurs.
Ce roman polyphonique raconte la vie d’une petite station balnéaire du sud-est à l’approche d’une tempête. L’histoire avance en multipliant les points de vues, donnant la parole tour à tour à une vingtaine d’habitants qui en plus du drame collectif, ont leurs blessures propres. Le tout crée un mélange saisissant, étrangement juste et touchant. A travers ces portraits de gens un peu perdus, c’est de la société qu’Olivier Adam nous parle avec brio. Il y a un air de vécu dans la détresse de ces gens, dans leurs tracas quotidien où chacun se retrouve un peu. J’ai trouvé la fin assez noire, elle aurait peut-être mérité d’être plus lumineuse pour donner du relief au récit. C’est un peu dommage mais reste cohérent avec le reste du texte et ne gâche en rien la qualité de l’ensemble. Un roman à l’écriture puissante qui possède un pouvoir d’évocation remarquable. Une fresque sociale juste et touchante. Un très beau texte.

Au final ici l’été ce n’est pas seulement le mercure. C’est surtout les gens. La manière dont ils remplissent les lieux, les silences, les paysages.
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Mais c’était une autre époque. Il a mis du temps à le comprendre. Le fossé qui se creuse entre deux générations. C’est un truc difficile à intégrer. A se figurer. Que les choses puissent changer à ce point en si peu de temps. Qu’au même âge ont ait plus le même âge à vingt-cinq ans d’intervalle. Et que la vie elle-même ne soit plus la même vie. Le décor. Les mots. Les gestes. Les façons de se tenir. Les sentiments.
J’avais envie de le lire depuis que je l’ai vu, et là encore plus ! Très belle chronique !
Merci ! J’espère qu’il te plaira.
Ma libraire me l’a conseillé. Mais je trouve les livres d’Olivier Adam déprimants. Je le liais peut-être plus tard.
Ah ça, il faut bien admettre que ce n’est pas joyeux ! 🙂
J’en ai entendu parler mais je n’avais pas d’avis ne connaissant pas cet auteur,
ton article va peut-être me décidder à le lire
Je l’ai vraiment bien aimé. C’est une écriture très particulière mais j’ai trouvé que ça fonctionnait particulièrement bien.
Il fait partie de ma sélection pour la rentrée littéraire ! Et les chroniques positives ne font que renforcer mon envie ! 🙂
Oui, j’ai l’impression que les critiques sont quasi-unanimes. Il faut dire qu’il est assez fort quand même. L’écriture remue et l’histoire est parlante. On peut ne pas aimer son univers sombre et son style haché mais je pense qu’en tout les cas ce roman-là ne laisse pas indifférent.
Merci pour ta critique! J’aime beaucoup Olivier Adam et j’ai justement trouvé ce roman hier sur Leboncoin, vivement que je le reçoive! 😉
Bonne lecture alors, tu me diras ce que tu en as pensé.
Bon il me faisait déjà de l’oeil mais après ta chronique, je crois que je vais me lancer. Pleins de pépites cette année pour la rentrée littéraire. (:
Oui, il y a pleeeein de romans qui me font envie cette année, je ne pourrai jamais tout lire !
J’ai beaucoup aimé aussi. L’enchainement des chapitres est addictif 🙂
Complètement ! J’ai trouvé que ça fonctionnait très bien 🙂