Science fiction, drame américain de Christopher Nolan avec Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Michael Caine
Le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire.
Trois mois après tout le monde, je vous parle du film que tout le monde a adoré film 2014. On aura entendu des tonnes de louanges sur ce film de science-fiction, un biopic profondément humain et écolo qui dépoussière le genre. Ce genre de commentaire dont je ne sais jamais s’ils doivent me pousser à aller voir un film ou finir de m’en dissuader. Il faut dire que je ne suis pas une grande amatrice de science-fiction et que pour d’obscures raisons je n’apprécie pas particulièrement les films qui se passent dans l’espace – enfin, sauf ceux qui sont tirés d’histoires vraies, auquel ça bizarrement ça me fascine. Parce que, n’en déplaise aux mauvaises langues, ce n’est pas que le sujet ne m’intéresse pas où que je n’y comprenne goutte, simplement, science-fiction et espace ça fait souvent trop dans un même film. J’ai d’abord été tentée de voir ce film parce que Matthew McConaughey est le meilleur argument de vente qu’il soit. Après j’ai vu une super interview du réalisateur et des acteurs. Puis les commentaires unanimement élogieux m’ont fait douter : trop de bonne presse, c’est louche. Enfin, j’ai craqué parce que je n’en pouvais plus de ne pas suivre les conversations sur ce film dont tout le monde parlait (oui, j’ai été faible, je l’admets, mais la carte illimitée est faite pour ça).
Je sais que je ne vais pas me faire des amis mais, si j’ai bien aimé ce film, je ne partage pas la liesse générale. Il va être franchement difficile d’expliquer pourquoi sans révéler les 3/4 de l’intrigue. Ce n’est sans doute pas si grave puisqu’à peu près tout le monde l’a vu mais je vais tenter de ne pas trop en dévoiler au cas où certains attendraient la sortie en DVD. Je vais tout de même essayer d’argumenter sans spoiler tout ce qui est intéressant. Déjà, pour commencer, on n’est pas devant un nanar, ce film est loin d’être dépourvu de qualités. Le grand spectacle est assuré, Matthew McConaughey est génial, comme à son habitude (oui, c’est mon chouchou du moment^^) et il y a une réelle volonté de sortir du blockbuster classique, ce qui est tout à fait louable. malheureusement, à mes yeux ça ne fonctionne qu’à moitié. Pas facile de savoir par où commencer tant il y a de choses à dire sur ce film très riche (et très long aussi). Je vais essayer de faire au mieux pour ne pas trop me disperser dans tous les sens et ne pas vous assommer outre mesure avec mes réticences.
Si j’ai bien tout suivi, le réalisateur a voulu des personnages plus « humains » que dans les blockbusters habituels. C’est une demie-réussite. C’est vrai que les sentiments des personnages principaux ont une grande place dans ce film, ce qui est assez inhabituel pour le genre, plutôt porté sur le héros sans peurs. Malheureusement, malgré des efforts visibles pour les mettre au cœur du film, leur psychologie reste assez sommaire et ils restent très stéréotypés. Quant à celle des personnages secondaire, elle est juste inexistante. Du coup ils sont moyennement attachants (voire franchement agaçants parfois). Mais bon, on suit quand même leurs aventures avec plaisir. Le film avance et j’ai trouvé les rebondissements assez convenus, on peut les voir venir à des kilomètres. L’histoire est complexe et j’ai trouvé dommage qu’elle retombe pourtant dans un schéma hyper classique où toutes les scènes attendues sont présentes. Le sujet porte grosso modo sur la relativité du temps, ce qui donne une certaine latitude au scénario pour nous offrir des choses un peu surprenantes. Pourtant, il n’y parvient jamais vraiment et frôle même parfois le ridicule. Sans compter nombre d’incohérences. J’ai envie de dire qu’elles sont plus ou moins l’apanage du genre, ce n’est donc pas hyper gênant de voir qu’un avion met 5 minutes là où à pieds il en fallait 2, c’est une histoire de suspens et tout ça, mais vu la volonté affichée de sortir des sentiers battus, on ne peut s’empêcher de tiquer un peu. Un peu dommage donc que le réalisateur n’est pas totalement réussi à se dépêtrer du « moule blockbuster ».
Jusque-là, je suis toujours quand même plutôt enthousiaste et je trouve le film assez sympa, sans trop de longueurs (enfin quelques unes quand même, avouons-le). Et puis arrive la dernière partie, celle où le héros est sensé sauver le monde. Bon, je ne vais pas vous révéler la fin mais franchement là j’ai décroché. Pas parce que je n’ai rien compris comme le suggèrent les plus fervents défenseurs du film, mais parce que j’ai trouvé le dénouement complètement con. Voilà, c’est dit. Je trouve l’idée juste aberrante, même pas d’un point de vue scientifique – même si je suis perplexe, je ne suis pas en mesure de trancher sur la question – mais du point de vue du scénario c’est genre méga rebondissement, suspens et scène pour te tirer une petite larme le tout bien mixé. Trop de trop quoi. La fin quant à elle arrive à être à la fois convenue et larmoyante. Le pire moment du film. Heureusement, c’est court. Je l’avais vue venir dès le début mais sans y croire parce que tout le monde m’avait dit que ce film était imprévisible et je voulais être surprise moi aussi. En même temps j’arrive à m’auto-spoiler Games of throne alors mon cas est peut-être désespéré. Quant au sujet de départ, qui laissait espérer un propos vaguement écologique, il est vaguement esquissé puis totalement laissé à l’abandon. Dit comme ça, j’ai bien conscience de donner l’impression de n’avoir rien aimé dans ce film. Ce n’est pas le cas. Je l’ai trouvé pas mal du tout, mais vu que la terre entière l’a trouvé génial, je me sens obligée d’insister sur ses points faibles, ses qualités ayant déjà été vantées par toute la blogosphère.
Ce qui m’a gênée finalement au fond, c’est que ce que j’aime dans un blockbuster, c’est poser mon cerveau pendant 2h et voir les scènes d’action s’enchaîner. Ici il y a une volonté de le rendre intelligent très présente mais qui donne de médiocres résultats. Ce qui fait que mon plaisir de regarder un film débile a été gâché mais n’a pas été remplacé par celui de regarder un film profond. Tout le paradoxe est là. Ce film est soit trop bien, soit pas assez mais il ne va pas jusqu’au bout de la démarche. Je me suis sentie dans un entre-deux assez inconfortable. Ce film est plein de bonnes idées et réserve parfois d’agréables surprises mais j’ai eu l’impression que chaque fois que quelque chose d’un peu nouveau et inhabituel entrait en jeu et me donnait l’impression de voir quelque chose de vraiment nouveau, un truc complètement convenu et lourdaud venait le plomber. Une alternance qui a fini par me fatiguer un peu pour tout vous dire. Finalement, pas si simple de sortir des schémas conventionnels. D’un point de vue formel, tout est impeccable. Rien à redire là-dessus. Une bonne idée de départ mais une réalisation qui peine à trouver ses marques. Le film alterne entre désir d’innovation et rebondissements très conventionnels pour un résultat qui m’a fait osciller constamment entre enthousiasme et déception. Pas mal du tout mais frustrant.
Vous avez bien visé: « Tout le paradoxe est là ».
Et vous chroniquez sans prétention mais avec beaucoup de pertinence.
J’avais un peu peur des retours négatifs sur cet article.
Je ne suis pas très calée en technique cinématographique, je n’ai pas non plus toujours les références qu’il faudrait mais j’essaie de partager au mieux mon ressenti. Ca fait plaisir d’avoir un retour, merci.