Cinéma

Trois films sociaux à rattraper

À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?

073359.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxVoici un film dont on a beaucoup parlé et de manière très élogieuse. Il a d’ailleurs valu à Vincent Lindon le prix d’interprétation à Cannes, lui qui est souvent (injustement) boudé lors de la distribution des prestigieuses récompenses. En toute franchise, si une fois de plus j’ai trouvé la prestation de l’acteur de haute volée, j’ai été assez déçue par le film en lui-même. J’ai trouvé qu’il tenait plus du documentaire que de la fiction aussi bien sur le fond que sur la forme. Certes, c’est intéressant, mais pour ma part, nul besoin d’aller au cinéma pour prendre conscience du triste sort des travailleurs précaires et des compromissions qui accompagnent la recherche d’un emploi puis sa sauvegarde. Le film ne fait que montrer une réalité d’une banalité sans nom, sans sembler la dénoncer outre mesure. Adepte de films engagés, j’avoue qu’en la matière je ne suis pas forcément pour la subtilité et trouve qu’un message un peu appuyé n’est souvent pas de trop. C’est ce qu’il manque ici : la verve du militant. La réalité du milieu du travail est montrée avec un grand réalisme mais il manque à mes yeux une analyse qui aiguille un peu le spectateur et le pousse à aller plus loin et à se poser des questions. Un film qui a peut-être ouvert les yeux à quelques nantis mais qui m’a semblé trop terne pour avoir une réelle portée. Malgré la performance de Vincent Lindon, un grand moment d’ennui.

Le parcours éducatif de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver.

334715.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxVu juste avant le précédent, ce film m’a semblé un peu du même acabit. Ils sont assez différents et pourtant je les ai de suite associés dans le ressenti. Ceux qui me suivent le savent, j’ai horreur des engueulades au cinéma, ça m’angoisse au plus haut point (promis à l’occasion j’en parlerai à un psy), autant vous dire qu’avec ces deux-là j’ai été servie ! Enfin, malgré mes soucis pour gérer les conflits, y compris quand ils ne me concernent pas le moins du monde, j’ai quand même tenu bon. J’ai trouvé ce film très bien interprété, c’est sans nul doute son point fort. Le personnage principal est vaguement attachant, ce qui n’est pas mal non plus. En revanche, je l’ai trouvé moyennement crédible. J’ai plutôt l’image du juge pour enfants blasée qui bâcle son boulot (surtout en fin de carrière) que celle de celui qui en fait trop pour aider des cas désespérés. Mais c’est peut-être moi qui vire cynique avec l’âge. Le film en fait parfois trop, laissant de côté le réalisme par moments. Un scénario parfois un peu catastrophe qui m’a agacée et un sentimentalisme exacerbé qui sied mal au sujet. Mais malgré ses défauts, ce film qui veut trop bien faire ne s’en tire pas si mal avec des passages touchants et une interprétation convaincante.

Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.

420365.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxUn peu bizarre peut-être de mettre ce film dans cette catégorie mais il s’en rapproche tout de même. En tout cas, c’est ce que j’en attendais. J’étais persuadée en allant voir cette Palme d’Or que j’allais voir un film sur l’immigration et ses difficultés. Alors oui, et non à la fois. Je dois avouer avoir été assez déroutée et pour tout dire un peu déçue. Je m’attendais à un film hyper réaliste et à la manière dont c’est filmée, je ne me suis pas de suite détrompée, d’autant plus que toutes les personnes qui m’en avaient parlé me l’avaient dépeint comme un quasi documentaire. C’est vrai que c’est l’impression que ça donne. Pourtant, si le début semble assez réaliste, ça devient vite assez improbable avant de ne devenir complètement n’importe quoi. Bizarrement, je ne sais pas trop si ce virage sanguinaire incongru m’a fait décrocher ou au contraire m’a évité de sombrer dans un ennui profond. Le mystère restera entier sur ce point. J’ai eu la très étrange impression de passer de la peinture sociale réaliste (plus ou moins) et poignante au film d’action ultra violent. J’ai beaucoup aimé le sujet mais j’aurais aimé que le réalisme soit plus marqué. Là il m’a semblé plus feint qu’autre chose, une manière assez désagréable de forcer la main du spectateur. Un film qui m’a moyennement séduite et m’a laissée assez dubitative. Déroutant.

3 commentaires sur “Trois films sociaux à rattraper

    1. Oui, je sais, j’aurais aimé lui trouver plus de qualités. Je vois bien pourquoi les gens l’ont aimé mais je me suis ennuyée de bout en bout. J’ai bien peur d’être un peu trop au fait de la situation actuelle en matière d’emploi. Je ne doute pas de son intérêt pour ceux (nombreux je présume) qui sont moins informés mais personnellement ça m’a surtout angoissée, ça me renvoie un peu trop à mes propres peurs en la matière. Ce qui n’est déjà pas si mal.
      Je note la référence du livre, je n’ai pas eu l’occasion de le lire mais ça m’intéresse beaucoup. Merci.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.