Il y a deux ans, j’avais adoré Macbeth, la dernière création d’Ariane Mnouchkine au théâtre du Soleil. Figure majeure de la scène contemporaine, il y avait longtemps que j’avais envie de découvrir son travail et je n’avais pas été déçue ! Les lieux d’abord m’avaient enchantée : parés de leurs plus beaux atours pour l’occasion. L’ambiance ensuite. Et enfin l’inventivité et l’intelligence de la mise en scène. Tout était parfait et rappelait avec force à quel point le théâtre peut être beau. Je n’avais donc qu’une hâte, voir sa nouvelle création et nous avons choisi le soir de Noël pour cela (enfin la veille, la représentation de Noël ayant été annulée faute d’intéressés). Cette fois il ne s’agit pas d’un classique mais d’une création originale, un texte écrit par la troupe. Ca se passe en Inde, ça laissait espérer un beau décor et des costumes chatoyants, j’étais confiante.
Déjà, la déco des lieux m’a moyennement emballée. Les murs repeints dans des tons de rose et de vert assortis à néons multicolores font un effet assez étrange je trouve et pas franchement heureux. Je m’attendais à quelque chose de moins kitch. Mais bon, c’est un détail, une petite déception sans grande incidence. Malheureusement, j’ai très vite compris que la pièce allait représenter une déception d’une toute autre ampleur… Dès les premières secondes, j’ai su que ça allait être long et difficile. Déjà, l’intrigue est un peu tarabiscotée. Grosso modo, on parle d’une troupe d’acteurs partis monter un spectacle en Inde, la directrice meurt, une femme la remplace, qui semble fort peu inspirée par la tâche qui lui incombe et part à la recherche d’une « vision ». La pièce s’ouvre sur sa chambre donc et elle commence à se lamenter en en faisant des caisses avec une voix assez horripilante…
J’ai espéré que ça allait s’arranger peu à peu, ou que j’allais m’habituer, mais non, pas du tout. L’histoire part dans tous les sens, l’humour est absurde (très pipi/caca, à prendre au sens propre) et on peine à saisir quelle direction ça va prendre. C’est d’ailleurs tout le problème : ça ne mène nulle part. Beaucoup d’idée sont évoquées, sur la création artistique et sa place dans la société – ce qui semble pertinent vu le sujet de la pièce – mais aussi sur la guerre en Syrie ou l’écologie. Le plus souvent les sujets sont à peine effleurés et ne semblent pas toujours trouver leur place dans l’histoire principale. Ajoutez à ça des scènes de chant interminables. Ca donne une résultat pour le moins brouillon. On a l’impression que chacun a voulu caser son sujet de prédilection, sans soucis de cohérence. Si certaines choses sont intéressantes, il aurait fallu encore un gros travail pour canaliser tout ça et arriver à un résultat construit. Je me suis ennuyée ferme face à cette pièce qui n’arrive pas à trouver sa voie. Grosse déception. Espérons que leur prochaine création sera plus réussie.
Théâtre du Soleil
La Cartoucherie – Vincennes
01 43 74 24 08
Jusqu’au 10 février puis du 3 mars au 21 mai et du 16 juin au 19 juillet
Du mercredi au vendredi à 19h30, le samedi à 16h, le dimanche à 13h30
Plein tarif, 40 €
avis partagé. On veut parler de tout et on ne dit pas grand chose!
Grosse déception. Mais bon, on aurait regretté si on ne l’avait pas vu.