Zwak, Afghan, dix-sept ans et l’air d’en avoir treize, un QI de 160, et la rage au coeur depuis que son père a été une » victime collatérale » des Occidentaux. Devant son ordinateur, il a programmé un jeu d’un genre nouveau. Un jeu pour de vrai, avec la France en ligne de mire. Et là-bas, en Syrie, quelqu’un a entendu son appel…
L’année dernière j’avais lu quelques ouvrages sur des histoires de migrants que j’avais trouvées très touchantes, qu’il s’agisse de romans ou de témoignages. Je pensais en retrouver une ici. Eh bien pas du tout ! J’avais dû mal lire la quatrième de couverture, une fois de plus, ou simplement l’oublier en cours de route. Le Kaboul express est le nom donné à un réseau de recrutement de l’état islamique. Ce n’est donc pas de migration mais de terrorisme dont il est ici question. Entre autres d’anciens talibans recrutés en Afghanistan pour aller ensuite s’entraîner en Syrie. Autant vous dire que ce n’est pas joyeux joyeux.
L’histoire tourne autour d’un adolescent qui veut commettre un attentat à Paris d’une envergure jamais vue auparavant, et du commissaire afghan qui va tenter de l’en empêcher avec l’aide des services secrets français. Le début m’a moyennement plu, bien que ça se lise très bien. Je trouvais les personnages caricaturaux et la trame un peu simpliste. Mais finalement, j’ai fini par m’y faire, en grande partie parce que j’ai aimé apprendre des choses sur l’Afghanistan à travers ce roman. C’est toujours un gros plus je trouve de découvrir une autre culture dans un livre et c’est ce qui m’a le plus plu dans celui-là. Il semble également très bien documenté sur les réseaux terroristes.
Finalement, le début et la fin sont ce qui m’a le moins plu dans ce roman. Malgré leur côté « déjà vu », on s’attache malgré tout un minimum aux personnages. Le flic afghan est un peu dépassé mais sympa et honnête, le jeune terroriste tête à claques mais intelligent. On en viendrait presque à se surprendre à vouloir qu’il réussisse (ne serait-ce que pour être surpris). Bref, c’est bateau mais ça fonctionne plutôt bien. Malheureusement, la fin est assez prévisible et manque cruellement de nuances à mon goût. Un roman agréable à lire malgré ses défauts mais qui manque d’envergure et ne parvient pas à créer la surprise.
C’est une guerre. Avec tout ce qu’elle entraîne de bavures et de morts innocents. Une guerre sale, car toutes les guerres le sont, en dépit de ce que les politiciens aiment croire ou dire.
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« Kaboul Express » : nom donné au réseau afghan de Daech qui permet à l’État islamique d’importer en Syrie et en Irak des combattants expérimentés en provenance du Khorasan, territoire comportant notamment l’Afghanistan et les zones tribales du Pakistan.