L’histoire de Janet Flanner est indissociable de celle du New Yorker, dont elle fut la correspondante à Paris pendant un demi-siècle. Féministe, pacifiste, gay, séductrice, brillante styliste à l’humour mordant, cette Américaine fut une figure du Paris intellectuel et artistique d’après-guerre. Dès les années trente, elle perçut la menace totalitaire. Chroniqueuse de la vie parisienne, elle s’improvisa alors journaliste politique et enquêtrice, et parcourut l’Europe pour témoigner de son temps
Quand j’ai ouvert ce roman, je n’avais visiblement pas bien lu la quatrième de couverture puisque je n’avais pas compris qu’il se déroulait quasi intégralement à Paris. Mon enthousiasme s’en est trouvé refroidi. J’avoue que quand je suis à Paris, j’ai tendance à préférer les récit d’ailleurs… Et puis une américaine, journaliste à Paris pendant l’entre deux guerres, ça sentait légèrement le cliché et le snobisme parisien. Enfin, aussi bien j’avais ce roman entre les mains, autant le lire.
Les premières pages ne m’ont pas vraiment passionnée pour tout vous dire mais j’ai continué (un peu par flemme de choisir un autre moment dans une période où rien ne me plaisait) et finalement, petit à petit, ça devient plus intéressant. Assez vite même pour tout avouer. Il faut dire que le personnage de Janet est haut en couleurs. Un peu agaçant parfois mais loin d’être inintéressant. Plus on avance dans le roman et plus à travers elle c’est la scène culturelle parisienne de l’époque qu’on découvre. Un peu trop parfois, avec un amoncellement d’anecdotes et de noms célèbres qui a tendance à virer un peu à l’étalage indécent, sans apporter grand chose à l’histoire parfois.
Mais dans l’ensemble, ce petit défaut qui aurait pu me décourager s’il avait pris de plus amples proportions, est contre-balancé par le peinture de la ville que peint l’auteur à travers les yeux de son personnage. Une femme qui voit son univers changer avec le temps, passer d’une époque à l’autre. J’ai aimé ce Paris depuis longtemps disparu vu par les yeux d’une américaine qui a finalement passé une grande partie de sa vie en France. J’ai aimé aussi découvrir le parcours de cette femme hors du commun. Sans être forcément un grand roman, il est très agréable à lire et aborde avec une certaine justesse l’évolution de la société. Mais surtout, il offre une belle rencontre avec son personnage et est un joli hommage à Janet Flanner et au New Yorker.
Née peu avant le XXe siècle, elle avait tout connu de ses progrès, de sa beauté, de sa folie, de ses horreurs. rebelle géographique, elle avait eu de la chance d’habiter Paris, la plus belle ville du monde, qui l’avait fait renaître et l’avait modelée. Rester si longtemps en France ne l’avait pas rendue moins Américaine, mais sans doute plus civilisée.
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La télévision fit plus sa renommé auprès du public que quarante cinq ans de presse écrite et quelques recueils de textes. Et pourtant, elle n’aimait pas ce média qui distrayait les foules et les empêchait de lire.