Parmi les livres lus en 2020, des coups de coeur, beaucoup de livres oubliables mais aussi, quelques déceptions. Esssentiellement des nouveautés, et deux livres qui traînaient dans ma bibliothèque depuis bien longtemps. Petit résumé de ces lectures tout à fait dispensables.
Tante Julia et le scribouillard, Mario Vargas Llosa
Il y a quelques années, j’avais beaucoup apprécié Tours et détours de la mauvaise fille, j’avais donc acheté cet autre roman de l’auteur par la suite, sans finalement jamais le lire. Ayant eu envie d’un peu de légèreté après quelques lectures assez denses, je me suis lancée. Quelle n’a pas été ma déception ! J’ai trouvé que le texte avait très mal vieilli et était truffé de clichés sexistes. Je n’ai absolument pas réussi à m’intéresser aux amours de ce jeune blanc-bec petit-bourgeois. Pour tout dire, ça m’est tombé des mains. Il m’a fallu trois semaines pour lire à peine 100 pages, suite à quoi j’au décidé de laisser tomber. Grosse déception.
Les livres sortaient de cette petite tête obstinée et de ces mains infatigables, l’un après l’autre, à la mesure adéquate, comme des chapelets de saucisses d’une machine.
La panthère des neiges , Sylvain Tesson
On ne peut pas dire que Sylvain Tesson brille particulièrement par sa modestie. J’ai trouvé que ça se ressentait plus encore que d’habitude dans cet ouvrage. Je l’ai trouvé absolument imbuvable – ou en l’occurrence illisible. Il se vante d’avoir parcouru le monde en tous sens, d’être un baroudeur au-dessus de la mêlée et en même temps de n’avoir jamais pris le temps d’observer autour de lui… (soupir d’exaspération) Certes ce constat est légitime mais quand on s’aperçoit qu’on est un sale con, en général ça pousse plus à l’humilité qu’à la vantardise. Enfin, ce n’est que mon humble avis, apparemment pas du tout partagé par l’auteur. J’ai vite laissé tomber ce livre qui suppure l’orgueil mal placé et l’autocongratulation. Déplorable. A noter en revanche qu’il m’aura permis de découvrir un photographe exceptionnel, c’est toujours ça de pris.
La terre avait été un musée sublime.
Par malheur, l’homme n’était pas conservateur.
J’aurais pu devenir millionnaire, je suis devenu vagabond, Alexis Jenni
On parlait de nombrilisme, dans un autre genre en voici encore un bel exemple. J’ai acheté ce livre un peu par hasard, intriguée par son titre et plus encore par la quatrième de couverture. Il semblait tout avoir pour me plaire. J’entendais parler de l’auteur depuis un moment, c’était l’occasion de le découvrir. Pour commencer, le style ne m’a guère convaincue, ça sent le pompeux du prof de fac à plein nez (du prof tout court en l’occurrence). L’histoire est quant à elle passionnante ! Malheureusement l’auteur nous explique qu’il est vain de nous faire découvrir le récit de la vie de Muir, celui-ci l’ayant déjà contée avec brio. Il préfère donc nous parler de lui, et des aventures qu’il n’a pas vécues. Ce qui s’avère étonnement palpitant. Non, je déconne. C’est chiant comme la pluie. Aucun intérêt. Donc le mec choisit un sujet pour ne finalement pas en parler ou presque. De la pure branlette intellectuelle. J’ai noté le titre des mémoires de Muir et je me suis empressée de passer à autre chose.
Le métier de Muir? Vagabond. Son activité? Vagabonder. Sa vocation? Le vagabondage.
Esclave, Alexis Jestaire
J’avais lu deux nouvelles de la même série que j’avais beaucoup aimées. J’étais donc confiante en commençant celle-ci. Pourtant je n’ai pas trop accroché. C’est toujours plutôt bien écrit dans son genre, assez brusque, parfois un peu trop familier à mon goût mais efficace. Par contre l’histoire ne m’a pas emballée. C’est très trash. Et le côté fantastique / mythologique ne m’a pas du tout convaincue. J’ai eu l’impression que ça n’avait pas vraiment d’autre but que de choquer, bousculer, et que ça manquait d’envergure. Une lecture dérangeante.
Un paysage de champs dans la nuit – autant dire des carrés noirs à perte de vue.
Le poids du passé, Charlotte Link
Avec le précédent, le seul livre de cet article dont je suis venue à bout. Peut-être ne mérite-t-il pas tout à fait d’être là, puisque je ne l’ai pas trouvé non plus si catastrophique. Mais comme je n’avais pas grand-chose à en dire non plus… J’ai trouvé l’histoire tirée par les cheveux, ça manque souvent de subtilité, quant au style, il n’est pas très raffiné. C’est assez plat. Si je devais choisir un seul mot pour décrire ce roman ce serait « fade ». Sans être franchement mauvais, il manque cruellement de saveur. Tout à fait dispensable.
On ne pouvait pas fuir la culpabilité mais on pouvait essayer de courir assez vite pour ne pas avoir à la regarder en face.
Je ne répondrai plus jamais de rien, Linda Lê
De Linda Lê j’avais beaucoup aimé Lettre à la fille que je n’aurai jamais. Ce texte adressé à sa mère récemment décédée me semblait dans la même lignée et m’intriguait donc beaucoup. Malheureusement, j’ai été déçue. Le style est toujours aussi agréable, c’est très fluide et bien écrit. En revanche, j’ai eu beaucoup de mal avec le récit. Pourtant l’histoire de l’auteur et de sa mère sont intéressantes et pourraient donner lieu à un magnifique roman. Mais ça tourne plus autour des ressentis que des faits et j’ai trouvé que ça tournait très vite en rond, se répétant inlassablement. Il y a un côté ritournelle qui a fini par m’agacer et m’a fait lâcher ce livre avant de l’avoir fini, malgré une sensibilité certaine et des qualités stylistiques indéniables. Ce n’était simplement pas un texte pour moi.
En amour, répétait-il, on est toujours la dupe de quelqu’un, surtout de soi-même.
Le prince de ce monde, Emmanuelle Pol
J’avais découvert Emmanuelle Pol avec L’homme sans bagages que j’avais adoré. Je n’avais rien lu d’elle depuis et j’étais curieuse de lire un autre de ses romans. Le sujet de celui-ci ne me tentait pas particulièrement mais on n’est jamais à l’abris d’une bonne surprise. Bon, ou pas en l’occurrence… Je n’ai pas du tout accroché avec l’histoire et je n’ai absolument pas vu où l’auteur voulait en venir. Par contre, la plume de l’auteur est toujours aussi vive, j’ai continué ma lecture un moment juste pour me délecter encore un peu du rythme de ses phrases. Si ce livre-là m’a laissée de marbre, je tenterai surement ma chance avec un autre de ses ouvrages.
Peut-être même que si beaucoup ne croient pas en Dieu, c’est par peur de devoir croire au Diable, qui est son pendant obligé.
Un long voyage, Claire Duvivier
En général je lis peu ce type d’ouvrage pourtant celui-ci me tentait. La couverture m’attirait, le titre, la quatrième de couverture… Ca semblait pouvoir me plaire. Eh bien pas du tout ! Déjà l’écriture n’est pas folichonne. Ca manque de vie, c’est assez soporifique. Quant à l’histoire… Bah je ne sais même pas quoi en dire. La construction du récit le dessert totalement. Elle est particulièrement lourde et indigeste. L’auteur s’attarde parfois sur des détails sans aucun intérêt pour l’histoire qui ne semblent être là que pour dire « eh, vous avez vu comme j’ai bien pensé à tout et construit un univers fouillé ? » Niveau zéro de la subtilité. L’histoire aurait sans doute pu être intéressante, la base n’était pas mal, mais alors rien ne va dans la mise en œuvre. Comme ça n’avançait pas et que le style n’allait pas en s’arrangeant, j’ai fini par laisser tomber.
La nature d’une société sera toujours plus forte que celle des individus qui la composent.