Un couple sans histoire, Laure et François Berteau. Leur fils adoptif, David, adolescent enjoué qui se pose des questions sur ses origines. Le père Georges Tellier, un prêtre qui s’arc-boute à sa foi, dans une Eglise qui s’étiole. Frédéric Nguyen, flic résolu à l’action et au silence, pour préserver sa vie privée. Hicham, que le goût du risque et de la frime finit par conduire en prison. Des remarques blessantes, de mauvaises rencontres. Une emprise croissante de l’islamisme et une colère de plus en plus radicale. Et tout se précipite. Vers cette petite église d’un village du Sud-Ouest de la France, la tragédie attire comme un aimant explosif des hommes que rien ne prédestinait à se rencontrer.
Après Un jour viendra couleur d’orange, voici un autre roman qui prend pour thème un sujet d’actualité. Tristement remise sur le tapis ces derniers jours. En effet, le récit retrace un attentat commis dans une église qui m’a semblé s’inspirer de celui commis en 2016, bien qu’il s’agisse ici purement d’une œuvre de fiction. On suit différents protagonistes : le prêtre, les deux terroristes, un des flics qui se rendra sur place…
J’ai trouvé la partie sur les deux adolescents qui se radicalisent assez intéressante. Ca retrace leur parcours d’une manière qui m’a semblé crédible (d’après mes propres recherches sur le sujet) et voir leur évolution est aussi fascinant que glaçant. Certaines parties m’ont un peu moins convaincue, en fonction du point du vue, du personnage mis en avant, c’est un peu inégal. Tous n’ont pas la même importance dans le récit et certains n’apportent finalement pas grand-chose à l’histoire mais ce sont ceux qui ont également le moins de place et ça ne déséquilibre pas trop le texte au final.
Certaines réflexions m’ont dérangée. Des réflexions très stéréotypées, notamment sur la religion, mais aussi quelques saillies misogynes. Je me dis que c’est le point de vue des personnages, étant donné qu’ils sont de confessions, d’origines et de milieux différents, chacun apporte ses préjugés, mais ça m’a souvent fait tiquer et j’ai gardé un doute quant aux intentions de l’auteur. Je n’ai pas réussi à dégager de réflexion globale derrière tout ça, j’ai eu l’impression de devoir me débrouiller avec ces propos sans être sure de ce qu’ils apportaient au récit, ni sentir de positionnement tranché. J’ai eu du mal à savoir où il voulait en venir. Un texte pas inintéressant mais qui manque pour moi cruellement d’un parti pris plus clair qui aide à comprendre le sens du propos.
Le troupeau continuait de s’amenuiser inexorablement, même si les Français requéraient encore la présence de l’Église lors des grands événements de leur existence. Pour un mariage, des obsèques, l’église était pleine ; les parents, les voisins se pressaient, exigeant la présence d’un prêtre.
_______________
L’islam vient bousculer une société où le christianisme a peu à peu cessé de régner sur les comportements et les consciences. Prend-il le relais ? Ou vient-il défier des siècles durant lesquels l’esprit occidental a progressivement desserré le corset d’une mentalité héritée du jansénisme et se méfiant de la chair ?
J’ai vu passer la publication de ce roman – j’ai lu, avec plaisir, d’autres livres du même auteur, par exemple « L’Amant noir », autour de l’opium.
Je n’avais encore rien lu de lui, le thème de L’amant noir me tente bien, je prends note. Merci