Une chronique de la vie de Black Manoo, un Ivoirien arrivé à Paris dans les années 1990, entre drogue, musique, amitiés et rencontres amoureuses.
De Gauz, j’avais adoré Camarade papa et son style inimitable. On change totalement de genre cette fois. C’est toujours bien écrit mais on rigole beaucoup moins. Je dois admettre que si j’ai bien aimé ce roman, je ne sais pas trop quoi en dire. C’est agréable à lire, l’histoire est bien : c’est pas mal. On suit Black Manoo, un ivoirien débarqué à Paris dans les années 90. On est loin de la ville lumière, allant de squat en squat et montant un resto clandestin. On y croise une galerie de personnages hauts en couleurs qui se débrouillent comme ils peuvent pour survivre.
J’ai aimé suivre ce personnage, ses rencontres, son avancée dans ce monde qui n’est pas le sien. Pourtant, j’ai eu du mal à voir où tout ça menait. Je remarque que j’ai souvent du mal à voir où les auteurs veulent en venir en ce moment, comme s’il manquait trop souvent une conclusion aux histoires. Mais peut-être qu’après tout ce n’est pas une nécessité, ça peut bien finir en queue de poisson. Il y a des choses intéressantes dans ce texte mais j’ai l’impression d’être passée un peu à côté, d’être restée à la surface. Si ce texte ne m’a pas marquée outre mesure, il m’en reste toutefois de belles images et le souvenir d’une lecture agréable.
On devrait donner aux étrangers des cartes de visite plutôt que des cartes de séjour. Les premières invitent à l’exploration, la rencontre ; les secondes invitent à se tenir à carreau, à regarder le monde à travers ses propres peurs et celles des autres.
Par définition, le squatteur n’est pas bâtisseur. Il est un bernard-l’hermite, agile pour glisser son ventre fragile dans une coquille abandonnée.