Gifty, américaine d’origine ghanéenne, est une jeune chercheuse en neurologie qui consacre sa vie à ses souris de laboratoire. Mais du jour au lendemain, elle doit accueillir chez elle sa mère, très croyante, qui n’est plus que l’ombre d’elle-même et reste enfermée dans sa chambre toute la journée. Grâce à des flashbacks fort émouvants, notamment sur un frère très fragile, nous découvrons progressivement pourquoi la cellule familiale a explosé, tandis que Gifty s’interroge sur sa passion pour la science si opposée aux croyances de sa mère et de ses ancêtres.
De cette autrice j’avais adoré No home, son premier roman, qui avait été un gros coup de cœur. J’attendais donc avec impatience celui-ci. J’avoue avoir été bien moins convaincue. Même si globalement c’est un bon roman, j’ai trouvé qu’il n’avait ni l’ampleur ni la portée du précédant. Le sujet, beaucoup plus intime, m’a moins touchée. Mais là c’est aussi une question de goûts, je ne suis pas très portée sur les drames personnels, je leur préfère toujours l’aspect historique ou social, même si ça se rejoint souvent.
La dépression est au centre de ce roman, avec notamment ses conséquences sur l’entourage. Je me rends compte avec le temps (et après plusieurs lectures sur le sujet) que c’est un thème qui m’intéresse et me met mal à l’aise à la fois, sans que je sache expliquer pourquoi. Ici, la religion prend en plus une place importante. Je suis plus ou moins au niveau zéro de la spiritualité, autant dire que ça me parle peu. Mais le questionnement est intéressant, entre une mère qui trouve un réconfort dans la foi et sa fille scientifique qui ne sais plus trop comment se positionner.
A travers cette relation mère-fille compliquée, l’auteur aborde toutefois des thèmes de société : racisme, drogue, religion… Il y a une réelle réflexion sur les mécanismes à l’œuvre. C’est avec finesse et j’ai aimé la manière dont ça s’intègre au récit. Si l’aspect religieux prend bien trop de place à mon goût dans ce texte, j’ai trouvé intéressantes les parties sur l’addiction du frère. Toutefois c’est traité avec une froideur déroutante. Malgré de très bonnes choses, tant dans l’écriture que dans les sujets de réflexions, un roman qui ne m’a pas touchée et qui m’a semblé assez froid.
Il était assez facile de ne rien faire ou dire qui soit mal. Mais ne pas pécher en pensée ? Ne pas songer à mentir, voler ou frapper votre frère quand il venait vous embêter dans votre chambre, était-ce même possible ? Avions-nous le contrôle de nos propres pensées ?
« À quoi ça sert ? » Voilà la question qui distingue les humains de tous les autres animaux. C’est de notre curiosité que sont nées aussi bien la science que la littérature, la philosophie que la religion.
Merci pour cette critique. Je vais peut-être commencer avec « No home ». J’aime les livres qui abordent les sujets de société avec une forte dimension romanesque. J’ai adoré les livres de Zadie Smith ou Chimamanda Ngozi Adichie.
J’ai une grosse préférence pour No home, sans doute parce que le sujet me parle plus. J’avais vraiment beaucoup aimé ce roman, j’espère qu’il te plaira.