Vingt ans après la mort de sa mère, Katmé Abbia, enseignante, apprend que la tombe doit être déplacée. Son mari, Tashun, préfet de la capitale, voit dans ce nouvel enterrement l’occasion providentielle de réparer les erreurs du passé et surtout de donner un coup d’accélérateur à sa carrière politique. Quand Samy, artiste tourmenté, ami et frère de toujours de Katmé, est arrêté et jeté en prison, les ambitions politiques de son mari entrent en collision avec sa vie et la placent devant un choix terrible.
Le premier roman de la rentrée littéraire lu cette année. Si je n’ai pas accroché autant que j’aurais pu l’espérer mais je dois avouer que c’est une lecture marquante. J’ai bien aimé l’écriture. Même si ce n’est pas forcément mon style, c’est bien écrit. J’ai eu beaucoup de mal à m’identifier aux personnages, je me suis sentie détachée de leurs problèmes ce qui m’a un peu empêché d’apprécier pleinement ce texte. Heureusement, ça s’estompe dans la deuxième moitié et la fin est très marquante.
J’ai souvent eu l’impression de manquer de culture pour bien appréhender ce texte. Je voyais bien que ce pays imaginaire ressemblait de très près à certains pays africains aux dirigeants véreux et qu’il s’en moquait avec un certain mordant mais je pense que j’aurais mieux apprécié ce roman si j’avais su plus précisément à quoi il faisait référence. Une sensation assez frustrante. Cela dit, même en ayant parfois l’impression d’être un peu perdue ou de ne pas parfaitement cerner les intention de l’autrice, cela n’empêche pas de comprendre l’essentiel.
La deuxième partie est très poignante et souvent violente. Certaines scènes sont difficilement soutenables. Le personnage principal est tiraillé entre les traditions et ses convictions, ça permet d’aborder beaucoup de sujets de société. L’homosexualité et la place des femmes sont deux thèmes majeurs dans ce roman grinçant qui n’hésite pas à taper où ça fait mal. Une lecture qui m’a parfois paru difficile mais un premier roman très dur et marquant qui a le mérite d’aborder des sujets de société importants sans concession.
Trente-quatre ans, le visage rond, presque poupin, le regard prématurément vieilli, mon mari avait l’air d’un jeune homme ayant commis une effraction physique dans le monde des seniors.
Ce samedi matin-là, avant midi, dès que sa mère fut ensevelie, Katmé décida d’ensevelir le souvenir de sa mère. Elle avait 13 ans.