Expositions

Le monde de Steve McCurry

Je ne connaissais ce photographe que de nom. A part le célèbre portrait de jeune fille afghane aux yeux clairs qui a fait le tour du monde (et qui illustre l’affiche de l’exposition), je ne connaissais à peu près rien de son travail. Je savais qu’il avait beaucoup voyagé et fait des reportages à travers le monde, notamment sur des terrains de guerre. J’étais très curieuse de découvrir ce qu’il faisait, particulièrement en dehors des portraits qui l’ont rendu célèbre. J’ai eu la chance d’être invitée à assister à une visite commentée par l’artiste lui-même, je ne pouvais pas laisser passer ça. 150 photos en grand format exposées ensemble pour la première fois : quelle meilleure introduction à l’univers de l’artiste ?

Photo de l'accrochage de l'exposition Steve McCurry au musée Maillol
(c) Thomas Faverjon
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Expositions

Les Louvre de Pablo Picasso

Je reviens sur le blog avec une exposition. Ca faisait longtemps ! J’en ai vu pas mal dernièrement et même si la plupart sont terminées, j’essaierai de faire un petit article récapitulatif. Mais il reste encore quelques jours pour découvrir celle-ci. Je ne suis vraiment pas une inconditionnelle de l’œuvre de Pablo Picasso. Ni du personnage d’ailleurs. Il y a bien peu de ses toiles qui trouvent grâce à mes yeux, je n’étais donc pas particulièrement enthousiaste à l’idée de cette visite. Mais il se trouve que j’étais invitée, que j’adore le musée du Louvre-Lens (et Lens tout court d’ailleurs) et que j’y étais avec des copines (si vous ne les connaissez pas encore, je vous invite à découvrir le travail du collectif En France Aussi) : j’ai donc suivi le mouvement. Eh bien figurez-vous que je ne regrette absolument pas.

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Théâtre

La nuit du cerf

          Il y a deux ans, j’avais découvert le cirque Le Roux avec leur premier spectacle, The elephant in the room. Si je n’avais pas accroché avec leur humour potache, j’avais adoré la mise en scène hyper originale et extrêmement bien maîtrisée et la qualité des acrobaties avait fini de me séduire. Malgré un début un peu longuet, j’avais finalement beaucoup aimé ce spectacle inventif. J’étais donc curieuse de découvrir leur nouvelle création, La nuit du cerf, cette fois présentée au Théâtre Libre. Vous pouvez retrouver mon avis complet sur leur premier spectacle ici.

Affiche du spectacle La nuit du cerf

          On reste tout à fait dans le même esprit, avec une référence marquée au cinéma et un aspect très théâtral. Dans l’ensemble, beaucoup des remarques faites sur leur premier spectacle pourraient tout à fait s’appliquer à celui-ci, on est vraiment dans la même veine. J’avais une petite préférence pour le côté noir et blanc du précédent spectacle, mais encore une fois, la mise en scène très travaillée est une vraie réussite. J’aurais aimé que le parallèle avec le cinéma soit un peu plus exploité toutefois l’ensemble fonctionne plutôt bien avec une esthétique très marquée. Ils parviennent à construire un univers fort dans chacune de leurs créations.

La nuit du Cerf 2019
©Jean-Marc Helies

          A mes yeux, le point faible de spectacle est à chercher du côté de l’humour et plus globalement de l’écriture. C’est souvent très lourd… Il faut dire que je ne suis pas une adepte des blagues potaches et le vaudeville m’ennuie terriblement. Le côté surjoué n’aide pas et il y a toujours un clair problème de rythme (même si c’est cette fois un peu moins marqué) : il y a certaines longueurs et l’écriture manque cruellement de précision. On est entre cirque et théâtre et c’est vraiment très bavard. Dommage, ça plombe un peu l’ambiance par moment, avec un auteur de talent, ils pourraient faire quelque chose de vraiment exceptionnel, c’est bien là leur principal point faible.

- La nuit du Cerf 2019
©Jean-Marc Helies

          Heureusement, la qualité des numéros est toujours au rendez-vous. Les numéros de main à mains sont absolument époustouflants. C’est enlevé, rythmé, on croirait assister à un ballet. Leur sens aigu de la mise en scène met parfaitement en valeur les numéros de hautes volée qui sont proposés. C’est un véritable régal. Je ne vous en dirai pas plus pour vous laisser la surprise mais le dernier numéro m’a particulièrement éblouie. C’est très original, poétique et virtuose à la fois. J’en suis restée bouche bée d’admiration. Malgré quelques maladresses dans l’écriture du texte, le cirque Le Roux propose un spectacle inventif et original, avec une mise en scène soignée, un univers décalé et des numéros très réussis. Une troupe à suivre !

Cirque Le Roux, La nuit du cerf
©Frank W Ockenfels

La nuit du Cerf
Cirque Le Roux

Théâtre Libre
4, bd de Strasbourg
75010 PAris

Jusqu’au 9 février 2020
A partir de 16€

Théâtre

Cirque Plume, La dernière saison

          J’ai découvert le cirque Plume il y a de cela bien longtemps. Je devais avoir 7 ou 8 ans. C’était la première fois que je voyais du cirque contemporain et j’étais tombée amoureuse de leur poésie. Tant d’années après, je me souviens encore de mon émerveillement. Je ne les avais jamais revus depuis, bien que leurs spectacles passent régulièrement à Paris. Je me disais toujours que j’avais le temps, que si c’était complet cette fois-ci ou trop cher pour mon porte-monnaie, l’occasion se représenterait toujours l’année suivante. Et puis, cette année, nous avons appris que ce serait la dernière. J’ai voulu prendre des places pour aller les voir en famille à Noël mais je n’ai pas été assez rapide, c’était complet. C’est donc la mort dans l’âme que je m’étais doucement faite à l’idée que jamais je ne les reverrais.

Affiche de La dernière saison du Cirque Plume

          Et puis, je suis allée faire une cure thermale à Chambéry. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que le cirque Plume y était exactement aux mêmes dates que moi ! Évidemment, c’était depuis bien longtemps complet mais quelques places étaient disponibles chaque soir aux premiers arrivés. J’ai donc tenté ma chance. Et – ô joie – j’ai réussi à avoir une place ! La grande amatrice de cirque contemporain que je suis allait avoir la chance de revoir la compagnie avec qui tout avait commencé. La boucle pourrait être bouclée.

Photo du spectacle La dernière saison du Cirque Plume
Photo Yves Petit, Cirque Plume 2017

          Après tant d’années et tant d’autres spectacles vus, j’avais presque peur d’être déçue. Ou en tout cas, de trouver que finalement, ce n’est pas forcément très différent des autres compagnies. Mais non, je ne m’étais pas trompée du haut de mes 8 ans, mes souvenirs ne m’avaient pas trahie, Plume c’est vraiment un univers très particulier, tout en poésie. D’ailleurs, ce n’est presque plus du cirque à ce niveau-là, plutôt un tableau qui prendrait vie. Les décors sont magnifiques, avec des ambiances très travaillées qui nous plongent dans un univers féérique. Des tableaux tous plus beaux les uns que les autres, un peu inquiétants aussi parfois, qui font travailler notre imaginaire. C’est terriblement beau.

Photo du spectacle La dernière saison du Cirque Plume
Photo Patrick Denis, Cirque Plume 2020

          La musique a également une grande place dans le spectacle. C’est presque autant un concert qu’une représentation de cirque et j’ai beaucoup aimé leurs créations musicales. Il y a beaucoup de numéros de clowns dans ce spectacle. Pas du genre nez rouge évidemment, plutôt du mime ou une espèce de théâtre muet, quelque chose qui pourrait parfois se rapprocher d’un humour à la Chaplin (en moins fin tout de même). Je dois avouer que c’est loin d’être ce que je préfère. Si ça m’a parfois fait sourire, il y a pas mal de moment où j’ai trouvé cet humour un peu lourd. Il faut bien avouer cependant que les enfants, eux, riaient de bon cœur (quelques adultes aussi d’ailleurs) et j’ai envié cette propension à savoir ce qui les touchait. Leur bonheur avait quelque chose de communicatif.

Imagage de La dernière saison du Cirque Plume, musiciens et parapluies
Photo Yves Petit, Cirque Plume 2017

          Il y a au final peu de numéros de cirque pur dans ce spectacle. Mais en revanche, non seulement ils sont assez longs et magnifiquement mis en scène, mais ils sont surtout de haute volée. Chaque fois, c’était ce que j’ai pu voir de mieux dans la discipline. Absolument bluffant ! On reconnaît sans peine leur influence dans beaucoup de troupes de cirque d’aujourd’hui. Finalement, plus qu’un cirque, Plume est un ovni à la frontière des genres : cirque, musique, théâtre, on ne saurait trop où le classer. Une esthétique léchée et une poésie folle de bout en bout, un moment de grâce pure.

Expositions

Exposition Homère au Louvre Lens

L’une des expositions les plus ambitieuses jamais consacrée à Homère, l’auteur de l’Iliade et de l’Odyssée, ces deux célèbres épopées qui sont au fondement de toute la culture occidentale. Elle offre une plongée inédite dans la richesse du monde homérique, un univers aussi beau que mystérieux.

          Il y a peu, je suis allée passer un week-end dans les Hauts de France, région que je connais fort mal alors qu’elle est si proche de Paris ! A programme, passage à Douai puis à Lens. L’occasion de découvrir un peu mieux le secteur mais surtout d’aller faire un tour au Louvre Lens. Je n’ai plus trop la possibilité d’aller voir des expositions mais j’ai profité d’être de sortie pour aller voir celle consacrée à Homère. Je ne suis pas du tout une spécialiste de littérature de l’Antiquité mais ado j’ai adoré suivre les aventures d’Ulysse. J’étais très curieuse de voir comme ç’a avait été interprété.

         J’ai suivi une visite guidée, ce qui ne m’arrive… jamais. En effet j’ai tendance à préférer découvrir les œuvres à mon rythme et souvent la lecture des panneaux me suffit pour une première approche (enfin, s’ils sont bien faits). Je dois avouer avoir été un peu déçue… La visite reprend essentiellement l’histoire d’Homère – enfin, le peu qu’on en connaît – et résume grosso modo l’Iliade et l’Odyssée. J’ai beau ne pas être une grande spécialiste d’Homère, ayant quand même fait un master de lettres où j’ai vaguement entendu parler de lui, je me suis ennuyée sévère. Après enquête dans notre groupe, c’était mitigé : ceux qui connaissaient Homère ce sont ennuyés, les autres ont trouvé ça passionnant.

         Comme on parle beaucoup de l’auteur et de ses textes, on s’arrête finalement très peu sur les œuvres exposées, c’est un peu dommage. Elles m’ont donné l’impression de servir d’illustration au discours alors qu’à mon sens elles auraient dû être au centre de l’attention. Dans les deux premières parties (consacrée à Homère, puis à l’Iliade), peu d’œuvres ont attiré mon regard. Beaucoup sont très classiques, poteries ou sculptures de l’Antiquité, tableaux du XIX° assez académiques, pas trop ma tasse de thé. Mais bon, c’est toujours sympa d’avoir un aperçu des représentations autour d’un texte.

         Sans surprise la dernière partie de l’exposition, consacrée à l’Odyssée, m’a beaucoup plus emballée. Il faut dire que le retour d’Ulysse est fascinant : sirènes, sorcières, géants, on n’a pas franchement le temps de s’ennuyer ! Et c’est clairement propice aux représentations les plus folles. Il y a de très belles œuvres dans cette partie de l’expo qui valent le déplacement, notamment une très belle série d’illustrations de Chagall. Si j’ai été un peu déçue par l’introduction, cette partie-là a été un gros coup de cœur. L’exposition semble finalement plutôt s’adresser à ceux qui connaissent mal Homère et sert de très bonne introduction à son œuvre. Les autres apprécieront toutefois la beauté des pièces exposées. Si j’ai été un peu déçue par certains aspects, j’ai quand même beaucoup apprécié de voir de si belles interprétations de ces mythes fondateurs. 

Exposition Homère Louvre Lens

Homère

Musée du Louvre Lens

Tlj sauf le mardi de 10h à 18h
Plein tarif 10€

Jusqu’au 22 juillet