Patrimoine·Photo

Les passages parisiens : la galerie Vivienne

          Il y a à Paris ne nombreux passages et galeries qu’on découvre avec émerveillement au détour d’une rue. Lieux de flânerie, les passages couverts ont connu leur essor à la fin du XVIII° siècle et au début du XIX°. Voies privée et couvertes d’un toit en verre, le plus souvent piétonnes, qui relient deux artères, les passages peuvent prendre des visages bien différents, ressemblant tantôt à une ruelle, à une cour ou à une succession de porches. Ils sont bordés de boutiques, parfois très luxueuses, et invitent à la déambulation. Mais les passages étaient aussi des lieux de vie, conçus pour l’habitation au-dessus des doubles rangées de commerces.

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          Dans la deuxième moitié du XIX° siècle, l’évolution de l’urbanisme et du commerce va mettre à mal la fréquentation des passages. Louis-Philippe portera un coup fatal à la galerie du Palais-Royal en interdisant la prostitution et les salles de jeux, qui faisaient la réputation des lieux. Désertion qui se répercutera sur les structures environnantes. Les grands bouleversements haussmanniens vont totalement modifier le mode de circulation dans la capitale, avec des quartiers entièrement remaniés et des artères plus larges qui feront paraître en comparaison les passages bien sombres et étroits. Beaucoup seront d’ailleurs détruits lors de ces grands travaux d’urbanisme. Les autres tomberont dans l’oubli jusqu’à une relative réhabilitation, d’abord timidement à la fin des années 20 comme modèle d’un commerce de luxe, et à plus grande ampleur dans les années 70 au titre de la préservation du patrimoine architectural. Aujourd’hui restaurés, les passages sont des lieux en marge au charme désuet.

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          Parmi les passages les plus luxueux de Paris, proche du Palais Royal, on trouve la Galerie Vivienne. Longue de 176 m, elle est inscrite aux titres des monuments historiques depuis 1974. Cette galerie fut inaugurée en 1826. Elle fut rapidement la plus fréquentée de la capitale, en raison de la diversité et du luxe des boutiques qui y sont présentes. Aujourd’hui, cette galerie coudée demeure sans doute l’une des plus belles de Paris. L’entrée se fait par la rue des Petits Champs ou la rue de la banque (face à l’entrée du site Richelieu de la BnF, dont la salle de lecture est également à découvrir si vous passez dans le quartier) et elle est une des rares à être ouverte le dimanche. On y trouve aussi bien des boutiques de mode ou de décoration que des libraires et marchands d’art. Des cafés invitent à prolonger la flânerie et à demeurer en ces lieux magnifiques. Un endroit hors du temps où je prends toujours plaisir à passer lorsque l’occasion se présente.

Expositions·Patrimoine

L’opéra Garnier

          Situé en plein cœur de Paris, finissant une longue avenue, situé en haut de quelques marches, avec ses colonnes et ses dorures, l’Opéra Garnier ne passe pas inaperçu ! Je n’ai jamais eu l’occasion d’assister à un spectacle entre ses murs et ne connaissais donc pas les lieux. Comme il est possible de visiter, je suis donc allée y jeter un œil. 

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          J’étais très curieuse de découvrir l’intérieur de ce temple de la culture que j’imaginais pour le moins chargé en dorures. Je ne me trompais pas franchement, mais s’il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas c’était à un tel effet « wahou ». Dès l’entrée, on en prend plein les mirettes. L’escalier monumental, d’une hauteur de 30 mètres, est de toute beauté et m’a laissée sans voix. Une exposition de costumes très bien mise en scène et joliment éclairée venait en plus mettre de la vie dans les lieux pour un effet assez bluffant. On monte par l’escalier central et, une fois à l’étage, on a tout le loisir d’admirer les costumes et photographies exposés dans les galeries. Certaines pièces d’une grande délicatesse sont assez impressionnantes !

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          Mais ces accrochages ne sont bien sûr pas là par hasard, ils appartiennent à l’exposition du moment, qui se tient dans la bibliothèque-musée de l’Opéra, intitulée tout simplement Le ballet de l’OpéraElle se déroulait du 5 juin au 1° septembre et ceux qui n’ont pas eu la chance de s’y rendre cet été devront donc malheureusement se contenter de quelques photos. A l’occasion de tricentenaire de l’école française de danse, l’expositions retrace l’histoire du Ballet de l’Opéra et de son école, de Louis XIV à nos jours à travers dessins, peintures, photographies et costumes. On y découvre les grandes figures qui ont marqué l’histoire du ballet et les grandes évolutions qu’il a connu. Il y a quelques œuvres intéressantes, notamment un Degas, on regrette simplement qu’il n’y en ait pas un peu plus de cette envergure. Toutefois, dans l’ensemble, l’exposition est intéressante et me semble pouvoir concerner aussi bien les novices en danse que ceux qui sont un peu plus calés en la matière. J’ai beaucoup apprécié la variété proposé dans la supports qui très agréable la visite.

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          Après l’exposition, suite de la visite avec la salle de spectacle et son célèbre plafond peint par Marc Chagall en 1964. Commandée par André Malraux alors ministre de la Culture, cette oeuvre fut extrêmement controversée mais redonna à l’Opéra Garnier un certain pouvoir d’attraction. De nos jours encore, l’anachronisme entre ce plafond et le reste de la salle est d’un effet assez saisissant qui ne met pas tout le monde d’accord mais ne laisse personne indifférent ! Enfin, fin de la visite par la Grand foyer qui ne fait pas dans la demie mesure.  Avec ses miroirs, ses lustres et ses dorures, il m’a un peu rappelé une Galerie des Glaces en modèle réduit. Je dois admettre que quand on ne s’y attend pas vraiment, ça surprend quelque peu et fait un effet fou !

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          J’ai trouvé cet endroit assez magique, d’autant plus que l’exposition de costumes donnait réellement l’impression de réveiller l’âme des lieux. J’ai regretté de ne pas avoir pu choisir la visite guidée, n’étant pas arrivée à la bonne heure, mais je le ferai sans hésiter la prochaine fois pour en apprendre plus sur le bâtiment. Un lieu splendide qui j’espère, comme moi, vous fera rêver.

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Palais Garnier

Accès à l’angle des rues Scribe et Auber

75009 Paris

Ouvert tous les jours de 10h à 17h

Attention, les jours de représentation en après-midi, les visites finissent à 13h

10€

Expositions·Patrimoine

Le musée Ingres à Montauban

          Montauban, ville natale de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Elle possède nombre de ses oeuvres, notamment de nombreux dessins et esquisses, et lui consacre un musée. J’ai profité d’un de mes séjours toulousains pour aller voir ça d’un peu plus près…

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          Le musée Ingres est un lieu pour le moins surprenant. Le rez-de-chaussée est essentiellement consacré à Antoine Bourdelle, un sculpteur de la région. Certaines oeuvres sont intéressantes, il est toutefois un peu dommage qu’elles ne soient pas toujours très bien restaurées (voire pas du tout, je vous recommande les chiures de pigeon sur les statues d’extérieur…) et parfois exposées à contre-jour. Une salle au fond propose des oeuvres dans un tout autre style, plus modernes, avec notamment un Picasso qui aurait mérité d’être mis un peu plus en avant.

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          Nous allons ensuite visiter les sous-sol, avec deux niveaux assez vastes. Le lieu en lui-même est assez impressionnant, avec de très belles voûtes en brique. Au deuxième sous-sol, de l’archéologie régionale pour l’essentiel. Ce n’est pas ce qui me passionne le plus mais il est agréable de déambuler dans cette salle assez imposante. Au premier sous-sol, encore un autre univers. Dans les deux premières salles, on trouve essentiellement de l’art moderne ou contemporain avec entre autres des toiles de Zao Wou Ki, ensuite, on change totalement de style, avec des salles consacrées à la faïence ancienne.

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          Nous passons ensuite aux étages. Au premier, une grande salle assez sombre et sans grand intérêt d’un côté, de l’autre, la partie consacrée à Ingres. Celle-ci se cache derrière une porte close, sans indication aucune, et nous avons bien failli la rater. C’eut été dommage ! La plus grande partie du premier étage est consacrée au peintre. Il y a peu de toiles exposées mais un nombre impressionnant d’esquisses préparatoires. Attention ! Il y a des tiroirs au niveau des vitrines d’exposition, il faut les ouvrir : certaines des plus belles pièces sont à l’intérieur ! Dommage qu’elles soient si peu mises en valeur et surtout ne soient même pas signalées. Quant au choix des dessins exposés, il peut parfois laisser perplexe… Certains sont très abîmés alors qu’il y a au fond des tiroirs de petits trésors en bien meilleur état. Dommage également que l’éclairage soit un peu chiche dans certaines pièces.

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          La fin du premier étage marque un nouveau changement avec des objets d’art et antiquités. On passe ensuite au second étage où l’on trouve de nombreuses peintures, plutôt classiques dans l’ensemble. Je dois admette que j’avais mal aux yeux après le passage dans les pièces précédentes et que je commençais à fatiguer un peu (c’est que l’air de rien, on avait vu beaucoup de choses, dans tous les styles). Toutefois, même si je n’en ai pas gardé un souvenir précis, il me semble avoir vu des choses intéressantes.

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          Le musée est très vaste et propose des choses très différentes, ce qui le rend un peu fouillis. Il mériterait peut-être une petite réorganisation, chronologique par exemple. Certaines pièces mériteraient également d’être restaurées ou mieux mises en valeur. Toutefois, dans l’ensemble, le musée possède une assez belle collection, avec notamment quelques dessins d’Ingres vraiment intéressants. Etant donné l’étendue des lieux, je pense que le visiter en deux fois ne serait pas de trop, pour mieux en profiter. Un lieu et une collection qui méritent largement le détour.

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Musée Ingres

19, rue de l’Hôtel de Ville

82 000 Montauban

Tarif hors exposition, 5€10

Actualité·Patrimoine·Théâtre

Théâtre éphémère

          Aujourd’hui, c’est une salle de théâtre que je vous présente. Comme son nom l’indique, elle est un peu particulière, n’étant pas faite pour durer. Mais qu’est-ce que ce projet de théâtre éphémère ? et comment a-t-il poussé en plein coeur de Paris ? Réponses dans quelques instants…

Salle Richelieu

          A la Comédie Française, la célèbre salle Richelieu, avec ses fauteuils de velours rouge, ses boiseries et ses dorures, doit fermer ses portes pour rénovation. Mais peut-on priver Paris de son théâtre le plus prestigieux ? Bien sûr non ! Enfin, vu l’attention portée à la culture – surtout quand l’Etat doit payer – on aurait pu en douter, mais ils reste visiblement quelques forteresses de l’esprit qui demeurent encore imprenables. Mais quelle solution offrir alors pour reloger les comédiens dans une ville déjà surchargée ? Le tout sans décourager les vieilles dames habituées des lieux par un déplacement en banlieue (horreur, horreur, horreur, et pourquoi ne pas prendre le métro tant qu’on y est !).

Théâtre éphémère, intérieur

          Un petit génie a alors eu une idée originale : une salle éphémère. Cette structure en bois, située à quelques pas à peine de la salle Richelieu, allie des qualités écologiques, acoustiques et thermiques. Près de 750 places à bonne visibilité, grâce à des gradins assez en pente (pas de têtes gênantes devant, même quand on est petit) et une absence de poteaux ou autres éléments visuels gênants. Il devrait rester en service un an. Entièrement démontable, ce légo géant sera revendu à la réouverture de la salle principale. Une initiative intéressante et innovante.

Théâtre éphémère, extérieur

Théâtre éphémère

Comédie Française

Place Colette

75001 Paris

Actualité·Patrimoine

Les journées du patrimoine

          Aujourd’hui et demain se tiennent les Journées du Patrimoine dans la France entière. A cette occasion, 16 000 lieux, dont de nombreux inaccessibles la plupart du temps, ouvrent leurs portes au public, presque toujours gratuitement. Cette année à l’honneur, les patrimoines cachés, qu’ils soient enfoui, en hauteur ou souterrain. Les organes du pouvoir se dévoilent aussi le temps de quelques heures. A moins que vous ne préfériez les balades en ville où vous suivrez un guide qui vous montrera les curiosités de l’architecture de votre ville. Chacun y trouvera son compte. Pour plus d’informations et la liste des lieux visitables c’est par (bon courage quand même pour vous y retrouver !). Bonne visite à tous !