Cinéma

Evorybody knows

          Thriller, drame espagnol d’Asghar Fharadi avec Penelope Cruz, Javier Bardem, Ricardo Darin.

          A l’occasion du mariage de sa sœur, Laura revient avec ses enfants dans son village natal au cœur d’un vignoble espagnol. Mais des évènements inattendus viennent bouleverser son séjour et font ressurgir un passé depuis trop longtemps enfoui.

affiche de Everybody knows

          J’attendais beaucoup de ce thriller dont j’apprécie autant le réalisateur que les acteurs. J’avais vu la bande-annonce, qui m’avait fait hésiter à aller le voir en salle tellement ça m’avait paru horriblement anxiogène. Je m’attendais donc à du suspens et de l’angoisse en me rendant au cinéma et je dois avouer que je n’étais pas particulièrement sereine. Je ne suis pas du tout fana des huis-clos, ça me pèse très vite et c’est vraiment une chose avec laquelle j’ai beaucoup de mal. Je m’attendais donc à ne passer un super moment.

Image de Eveybody knows

          Ca démarre plutôt gentiment. Une mère qui vit en Argentine avec ses enfants rentre en Espagne pour le mariage de sa sœur. Tout le monde est content de se revoir. Elle retrouve son ex qui semble aussi être son meilleur ami. Quelques vieilles rancœurs ressurgissent vaguement et certains se demandent pourquoi son mari n’est pas du voyage mais dans l’ensemble, ça reste très mignon. Rien que de très naturel pour des retrouvailles une veille de mariage. D’ailleurs j’ai même trouvé ça par moments un peu trop mignon. Le côté léger est pas mal surjoué… M’enfin.

Image de Eveybody knows

          Évidemment, on est dans un thriller quand même donc ça tourne mal. Normalement, c’est le moment où ça devient intéressant. Ou pas. Je m’attendais à un huis clos où tout le monde soupçonne tout le monde et où la tension monte sérieusement. J’attendais des secrets de famille à tout va et des gens qui s’écharpent. Ce n’est pas vraiment le cas. Il y a deux suspects principaux qu’on n’arrive jamais à soupçonner vraiment. Quant au secret de famille, on le sent tellement arriver qu’il n’y a que le personnage concerné qui n’a rien vu venir. On ne peut pas dire que j’ai été rongée par l’angoisse.

Image de Eveybody knows

          Tout n’est pas pour autant négatif. Ca ne correspondait simplement pas à mes attentes, ce qui est assez différent. Même si j’ai trouvé ça parfois un peu surjoué au début, j’ai bien aimé l’ambiance du film, le côté famille, le Sud, la bonne humeur. On s’y croirait. Les personnages sont dans l’ensemble assez réussis et attachants (j’émettrais simplement quelques réserves sur la personnalité du gamin, totalement mis à l’écart pendant à peu près tout le film). Le casting envoie du rêve et c’est un vrai régal de les voir évoluer à l’écran. Enfin, même si le suspens ne m’a pas rongé les entrailles, le scénario est bien ficelé et la mise en scène impeccable. Plus drame familial que thriller, si le film ne correspondait pas à ce que j’attendais, il n’en reste pas moins efficace.

Cinéma

The young lady

          Drame historique, romance britannique de William Oldroyd avec Florence Pugh, Cosmo Jarvis, Paul Hilton
1865, Angleterre rurale. Katherine mène une vie malheureuse d’un mariage sans amour avec un Lord qui a deux fois son âge. Un jour, elle tombe amoureuse d’un jeune palefrenier qui travaille sur les terres de son époux et découvre la passion. Habitée par ce puissant sentiment, Katherine est prête aux plus hautes trahisons pour vivre son amour impossible.

The young lady, affiche

          On m’avait dit le plus grand bien de ce film. Ceux qui l’avaient vu m’en avaient parlé avec enthousiasme mais sans rien me révéler de l’intrigue. J’ai eu une première fois l’occasion d’aller le voir mais j’avais un truc léger et vu le synopsis je me suis dit que ce n’était peut-être pas une bonne idée. Ca me rappelait un peu Mademoiselle Julie que je n’avais pas franchement adoré. Pourtant, quelques jours plus tard, je me suis laissée convaincre. Alors, honnêtement, le titre en anglais est autrement plus parlant que la VF « Lady Macbeth » : on n’est pas là pour faire de la broderie…

The young lady, image

          C’est étrange. J’ai aimé ce film. Il a des qualités indéniables, tant sur le fond que sur la forme, mais alors, bonjour l’ambiance, je me suis rongée les ongles pendant tout le film qui m’a paru interminable et en sortant je n’étais vraiment pas bien, ce qui m’arrive somme toute assez rarement. C’est pesant comme ambiance. Voire carrément malsain. Avec une belle montée en puissance pendant le film. Ames sensibles s’abstenir… Et pas un personnage pour rattraper l’autre, à part la bonne peut-être qui donne un brin d’humanité au tout. Ah ça, ça ne respire pas l’espoir !

The young lady, image

          Malgré tout. Ou justement pour ces raisons, j’ai beaucoup aimé ce film. Les huis clos ne sont pas trop ma tasse de thé, pas plus que les drames passionnels mais dans le genre, c’est très réussi. Il faut dire aussi que c’est remarquablement interprété. L’actrice principale a une présence impressionnante. La mise en scène est très sobre mais la photo léchée. Ça crée une ambiance assez froide plutôt réussie. Qu’on aime ou non, peu de chances que l’ambiance vous laisse indifférent. Peu de fausses notes à vrai dire dans ce film. Impeccable et glaçant.