Mes lectures

50 façons de dire fabuleux, Graeme Aitken

Billy Boy a 12 ans et vit en Nouvelle-Zélande avec ses parents fermiers. Billy s’évade dans un monde imaginaire où il se métamorphose en la belle Judy Robinson, l’héroïne de « Perdus dans l’espace », sa série télévisée préférée. Mais avec l’adolescence, cet univers kitsch et illusoire ne tarde pas à s’effondrer. Victime de la brutalité de ses coéquipiers de rugby, confronté à des problèmes de poids, tiraillé entre son attirance pour les garçons et un fort sentiment de culpabilité, Billy ne sait plus où donner de la tête. Il comprendra vite qu’il n’est pas toujours facile de grandir.

Couverture du roman 50 façons de dire fabuleux de Graeme Aitken

Depuis quelques temps, je m’intéresse un peu à la littérature néo-zélandaise, c’est comme ça que je suis tombée sur ce roman. Le résumé me tentait bien, c’était traduit en français, il ne m’en fallait pas plus pour me lancer. Et j’ai vraiment beaucoup aimé. J’ai de suite adoré le style, drôle et enlevé. C’est léger, plein d’auto-dérision, tendre aussi. J’ai immédiatement été sous le charme. Quant à l’histoire, elle nous plonge dans la Nouvelle-Zélande profonde et ses fermes reculées. Autant dire que ce n’est pas franchement l’endroit idéal pour un jeune garçon qui découvre son homosexualité.

Quelque chose dans ce roman m’a un peu rappelé Courir avec des ciseaux, roman pour lequel j’avais développé une véritable passion il y a quelques années et que j’ai offert à tour de bras. On y retrouve un peu le même esprit, le même humour vif, le même genre de personnage décalé. En moins exacerbé et déjanté toutefois. Le personnage est très attachant on s’inquiète rapidement de savoir comment il va bien pouvoir survivre à son adolescence qui s’annonce pour le moins compliquée.

Portrait de Graeme Aitken

Au fur et à mesure que le récit avance, il perd en légèreté mais gagne une forme de mélancolie, celle d’une enfance heureuse où tout semblait encore facile. J’ai beaucoup aimé cette peinture de la Nouvelle-Zélande des années 50 avec une galerie de personnages hauts en couleurs qui semblent à l’étroit dans ce paysage de champs à perte de vue. Les sentiments ambivalents du jeune garçon sont décrits avec beaucoup de juste. C’est drôle et tendre et tendre à la fois. Touchant, bien souvent. Un très beau portrait d’adolescent en décalage avec son entourage qui part à la recherche de son identité.

Mes lectures

Orgueil et préjugés, Jane Austen

Mr et Mrs Bennett ont cinq filles à marier. À l’arrivée d’un nouveau et riche voisin, la famille espère que l’une d’entre elles pourra lui plaire… Au-delà des aventures sentimentales des cinq filles Bennett, Jane Austen dépeint les rigidités de la société anglaise au tournant du XIXe siècle. Le comportement et les réflexions d’Elizabeth Bennett, son personnage principal, révèlent les problèmes auxquels sont confrontées les femmes de la gentry campagnarde pour s’assurer sécurité financière et statut social : la solution passe en effet par le mariage.

Couerture du roman Orgueil et préjugés de Jane Austen

J’avais vu il y a bien longtemps (lors de sa sortie en salles) le film inspiré du roman. Ou plutôt devrais-dire l’un des films. Je n’en gardais à peu près aucun souvenir. J’avais trouvé ça frivole, pour ne pas dire insipide. C’est sans doute la raison pour laquelle je n’avais pas lu le roman plus tôt, craignant de ne pas franchement l’apprécier. C’aurait été dommage de passer à côté parce que j’ai beaucoup aimé cette lecture.

Certes, il y a quelques passages que j’ai trouvés un peu longs et les histoires de cœur de ces sœurs m’ont parfois un peu ennuyée. Toutefois, j’ai beaucoup apprécié la façon dont se construit la relation entre les personnages et dont leurs caractères se dévoilent peu à peu. J’ai trouvé que c’était une analyse assez fine et souvent très juste de la nature humaine. C’est sans nul doute là que réside toute la force de ce roman.

On finit par se prendre au jeu et à se demander qui va se marier avec qui et quand l’un ou l’autre va finir par se déclarer. On n’est jamais bien sûrs de savoir si les personnages sont ce qu’il paraît et on se délecte de ce jeu de cache-cache qu’est la séduction. Le roman est au final bien moins léger qu’il n’y paraît et j’ai apprécié qu’il ne soit ni trop mièvre, ni trop moralisateur. Une jolie peinture d’un milieu et d’une époque, qui sur certains aspects est toujours autant d’actualité.

Portrait de Jane Austen

Je lui aurais volontiers pardonné son orgueil s’il n’avait tant mortifié le mien.

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À ceux qui ne changent jamais d’opinion, il incombe particulièrement de bien juger du premier coup.

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Céder à un ami sans être pour autant convaincu qu’il a raison ne fait honneur à l’intelligence ni de l’un ni de l’autre.