Marie, Odile et Valérie, trois parcours de femmes et de mères se déroulent sur plus d’un siècle. Marie, née en 1902, a eu 10 enfants dans une France agricole et catholique. Odile, sa fille, ne voulait pas d’enfants, elle souhaitait se libérer des contingences domestiques. Elle est devenue dans les années 50 fonctionnaire et citadine. Installée en Ariège, Valérie, la 3ème génération, se sent piégée par sa vie de mère de famille. Elle convoque le passé et interroge ses proches sur ces rôles encore largement assignés aux femmes. Avec l’historienne Michelle Perrot, elles questionnent un siècle d’émancipation au sein de la sphère familiale.
Comédie dramatique de Blandine Renoir avec Laure Calamy, Zita Hanrot, India Hair
Février 1974. Parce qu’elle se retrouve enceinte accidentellement, Annie, ouvrière et mère de deux enfants, rencontre le MLAC – Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous. Accueillie par ce mouvement unique, fondé sur l’aide concrète aux femmes et le partage des savoirs, elle va trouver dans la bataille pour l’adoption de la loi sur l’avortement un nouveau sens à sa vie.
Coup de cœur pour Annie colère. Le sujet me parle beaucoup, que ce soit l’avortement ou plus généralement l’histoire des luttes. J’aime beaucoup Laure Calamy, j’avais donc hâte de découvrir ce film. Je n’ai absolument pas été déçue. Le film est sobre et c’est son histoire qui marque plus que sa réalisation. Côté photo, on a des couleurs chaudes et vives qui rappellent les années 70 et donnent une touche à la fois douce et joyeuse. Il y a quelques belles images, avec dans les moments sensibles des scènes qui suggèrent plus qu’elles ne montrent. C’est délicat et toujours juste, jamais trop appuyé ou démonstratif. Ou peut sûrement reprocher à la réalisation d’être trop sage mais ça colle plutôt bien avec l’aspect très pédagogique du film qui est avant tout là pour servir l’histoire et les idées.
Quand je filme (…) j’oublie le monde et je l’invente.
Comédie dramatique de Robert Coudray avec Laurent Voiturin, Christophe Hamon, Jean Kergrtist
Producteur de cidre, Alex semble s’être résigné à une vie simple d’artisan. Sa rencontre avec Eva lui permet de renouer avec son rêve tenace de faire du cinéma, enfoui à la suite de plusieurs échecs. Avec des compagnons d’infortune, ils relèvent un défi improbable, qui conduit Alex dans une aventure chaotique et lumineuse dont les obstacles réveilleront doutes et démons.
Etant donné le titre (et le fait que c’est une toute toute petite production très artisanale), je dois avouer que j’étais un peu méfiante. J’avais peur que ce soit totalement barré, trop pour moi. Mais finalement, pas tant que ça ! Certes, c’est décalé et original, mais bien moins que ce que j’aurais cru, tout au plus gentiment loufoque. Je suis assez terre à terre, c’était pas gagné de m’embarquer dans cet univers décalé. Et pour être honnête, ça tient même très bien la route. Il peut sembler improbable de suivre ce producteur de cidre qui veut devenir cinéaste – aimant le cidre presque autant que le cinéma, ou l’inverse, j’ai forcément été séduite par la rencontre improbable de ces deux univers. C’est prenant et on s’y attache très fort nous aussi à ce rêve de film, on finit par y croire avec lui. C’est une si belle déclaration d’amour aux rêveurs et au cinéma. Mais n’est-ce pas un peu la même chose au fond ?
Drame historique chilien de Rodrigo Sepulveda avec Alfredo Castro, Leonardo Ortizgris, Julieta Zylberberg
Chili, 1986, en pleine dictature de Pinochet. Par amour pour un révolutionnaire idéaliste qu’il vient de rencontrer, un travesti sur le déclin accepte de cacher des documents secrets chez lui. Ils s’engagent tous deux dans une opération clandestine à haut risque.
Drame tchadien, 1H27, de Mahamat-Saleh Haroun avec Achouackh Abakar, Rihane Khalil Alio, Youssouf Djaoro
Dans les faubourgs de N’djaména au Tchad, Amina vit seule avec Maria, sa fille unique de quinze ans. Son monde déjà fragile s’écroule le jour où elle découvre que sa fille est enceinte. Cette grossesse, l’adolescente n’en veut pas. Dans un pays où l’avortement est non seulement condamné par la religion, mais aussi par la loi, Amina se retrouve face à un combat qui semble perdu d’avance…