Pour la première fois, il se retrouvait seul dans la ferme, sans le moindre bruit de bêtes ni de qui que ce soit pas le moindre signe de vie. Pourtant, dans ces murs, la vie avait toujours dominé.
La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l’arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d’un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. À qui la faute ?
Ceux qui me suivent depuis (très) longtemps le savent, je suis une adepte des romans de Serge Joncour. J’ai découvert ses textes dans les années 2000 et j’ai suivi religieusement chaque nouveauté depuis. Entonnement, en 20 ans je n’ai toujours pas pris le temps de lire ses tout premiers livres, mais je sais que ça viendra un jour. J’aimais particulièrement son humour féroce et son cynisme. Et puis est venu L’amour sans le faire qui marque un tournant dans son oeuvre. Un roman plus long, plus dense, pas drôle du tout pour la peine mais très sensible. Un changement de ton mais de décor aussi, avec un cadre moins urbain et un retour aux racines. Un virage à 180 degrés extrêmement réussi qui n’a fait que renforcer mon admiration. Seule petite ombre au tableau, Chien loup, son texte précédent, que j’avais trouvé un peu moins bon. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles j’ai autant attendu pour lire ce roman sorti il y a 3 ans, je craignais d’être déçue et j’attendais le bon moment pour prendre le temps de me plonger dedans.