Ali arrive à Antibes avec son fils de 5 ans. Sans boulot, il s’installe chez sa soeur. Il vit de petits boulots et de combats de boxe. Il rencontre Stéphanie dans une boîte de nuit où il est videur. Elle est dresseuse d’orques et aura un accident quelques jours plus tard. Leur relation va alors prendre une nouvelle tournure. Ensemble ils réapprendront à vivre.
Bon, soyons honnête, le résumé à lui seul me donne la nausée tant ça dégouline de bons sentiments. Mais, et c’est un gros, un ééééénorme MAIS, c’est Audiard, Audiard est un génie, et il peut faire de n’importe quelle histoire neuneu sur le papier un vrai chef d’oeuvre. C’est du moins ce que je croyais. Je ne sais trop que dire de ce film. J’ai entendu partout des critiques élogieuses : « c’est un chef d’oeuvre », « tellement émouvant », « le meilleur Audiard », j’en passe et des meilleures. Malgré une petite réticence quant au sujet, j’étais donc confiante et ne demandais qu’à me laisser convaincre.
Dès le début j’ai senti que ç’allait être difficile pour moi. J’ai eu beaucoup de mal avec l’univers mis en place par le cinéaste. Il y a trop de tout, on nage dans l’excès. Le personnage principal est trop paumé et trop vulgaire, on frôle la caricature, j’ai peiné à le supporter. Ensuite tout est improbable, que la fille rappelle un parfait inconnu 6 mois après son accident, qu’il rapplique à l’instant, qu’elle retrouve instantanément le sourire, qu’elle accepte les combats de boxe illégaux, et j’en passe… Après une demi-heure où il ne se passe rien, voilà qu’Audiard se précipite, ne prenant pas la peine de poser correctement son sujet et en faisant trop en permanence. Petite note positive tout de même, la prestation de Marion Cotillard dans le film a créé un vif débat ; moi qui ai le plus grand mal à la supporter d’habitude, pour une fois elle ne m’a pas exaspérée malgré un personnage pas facile.
Le film aurait mérité d’être recentré sur le coeur de l’histoire : la difficulté d’assumer le handicap. Au lieu de ça il se disperse, voulant en montrer trop. Tout ce qui aurait pu susciter un peu d’émotion est escamoté. A la place on enchaîne les péripéties plus douteuses les unes que les autres. Honnêtement, ce film frôle la vulgarité. On dirait qu’Audiard est en démonstration avec ses personnages brisés et leurs histoires improbables. Un peu de décence que diable ! Quel dommage de gâcher son talent en voulant ainsi en faire des tonnes. Un film qui ne trouve pas le ton et m’a laissée de glace. C’est Audiard tout de même, on supporte donc, pensant même par moment trouver enfin cette grâce qu’on recherchait, mais la catastrophe est évitée de peu et si on ne sombre pas dans le mélo, on reste sur sa faim.