Cinéma

Indian Palace, de John MADDEN

          Comédie dramatique britannique de John Madden avec Judi Dench, Tom Wilkinson, Maggie Smith.

          7 jeunes retraités britanniques choisissent d’aller passer leurs vieux jours en Inde, dans un palace à bas prix. La réalité va se révéler bien éloignée de ce qu’ils avaient imaginé. Une vie bien différente de celle qu’ils connaissaient. Un changement de décor qui va profondément les bouleverser.

          Je n’attendais pas grand chose de ce film qui me semblait être une comédie grand public assez convenue. Toutefois, le panel d’acteurs est assez exceptionnel avec notamment Judi Dench (dans laquelle les amoureux de James Bond reconnaîtrons la redoutable M), Tom Wilkinson (The gost writter) ou encore Bill Naghi (Petits meurtres à l’anglaise). Les 8 acteurs principaux ont tous une filmographie assez exceptionnelle, pas un visage qui ne soit familier aux amateurs de cinéma. Une très belle distribution qui tient à elle seule tout le film et évite à cette comédie gentillette de sombrer dans le nanard.

          Ma foi ce film se laisse regarder. Ce n’est certainement pas le chef-d’oeuvre du siècle mais on passe un bon moment. C’est gentillet, joyeux et plein de couleurs, pas mal pour occuper un jour de pluie et de déprime. L’histoire est somme toute assez banale, un jeune homme plein d’illusions que la vie met à mal, un groupe de personnes qui ne s’entendent pas, on rassemble tout ça dans un même lieu, on secoue et tous les problèmes se résolvent comme par magie. Il eut été possible de faire quelque chose de vraiment bien avec ce film, en se penchant plus sur les aspects sociaux-culturels, tant indiens que britanniques par exemple ; mais on reste malheureusement à la surface des choses. Le résultat est une comédie romantique du 3° âge. Un film qui ne révolutionne pas les codes du genre, ça reste très convenu et l’Inde n’y est qu’un décor de carton pâte. Heureusement que les acteurs tiennent un peu tout ça ; ils semblent s’amuser et nous évitent un ennui mortel. Un film agréable qui n’est pas sans rappeler certains téléfilms diffusés sur M6 en début d’après-midi (on est dans le haut du panier tout de même) et reste toutefois tout à fait dispensable. 

Mes lectures

Muraqqa’, I : Vêtue par le ciel, d’Ana MIRALLES et Emilio RUIZ

          Priti est une jeune artiste de 20 ans. Ces dessins sont si beaux qu’on en a entendu parler jusque dans l’entourage de l’empereur. Et c’est elle que la reine a choisi pour réaliser le Muraqqa’ de l’empereur, un livre composé de peintures représentant la vie quotidienne des femmes du harem. La jeune fille prend donc le chemin du palais du roi moghol pour y découvrir un univers bien éloigné du sien.

           Cette BD m’a déroutée. Elle se passe en Inde, au coeur d’un harem. Un milieu qu’on connaît relativement peu. Je n’avais je crois jamais entendu parler de cette période en Inde. J’ai donc appris pas mal de choses (en gros, que ça se passait en Inde comme dans le reste de l’Orient, ce qui aurait peut-être pu m’effleurer si je m’étais posé la question). Les illustrations sont plutôt réussies. L’histoire dans l’ensemble est intéressante, mettent en avant la vie des femmes dans ces harems. Beaucoup de mots hindous sont employés et expliqués. En début d’ouvrage, une distinction est aussi faire entre personnages historiques et de fiction, ce que est fort appréciable. Les traditions des différentes communautés sont également évoquées. Côté culturel, c’est donc très positif.

          Ce que j’ai moins aimé, c’est la narration à la première personne, qui m’a un peu agacée et m’a par moment parue artificielle (l’histoire est relatée par le personnage et pourtant on a souvent l’impression d’un point de vue externe, ce qui crée un décalage assez désagréable). Le personnage m’est moyennement sympathique, le côté jeune fille naïve, pure et fière est un peu lisse à mon goût (en plus d’être un peu éculé). Dans l’ensemble, on peut noter un certain manque d’action. On veut de la trahison, du complot ! Là, ça ronronne tranquillement, décevant. On peut espérer que ce ne soit que le temps de planter le décor et que ça s’arrange ensuite, en tout cas, il y a du potentiel. Au final, une lecture en demi-teinte, un sérieux manque de dynamisme mais une base solide et des illustrations réussies qui peuvent donner de beaux résultats. Je pense que je lirai la suite.

Bars, restaurants

Etoile du Kashmir

          L’étoile du Kashmir est un restaurant indien situé tout près de la tour Montparnasse (à vrai dire il y en a plusieurs à Paris, il peut donc aussi être ailleurs, mais c’est celui-ci que nous avons testé). Vu de dehors, rien d’exceptionnel, un indien comme un autre, un peu perdu sur ce grand boulevard. Nous sommes rentrée parce que 1) il faisait faim, 2) on avait envie de manger indien 3) les prix avaient l’air corrects. Nous nous sommes donc lancées à nos risques et périls dans cette grande aventure : tester un restaurant indien au hasard. Première impression : la déco est fabuleuse ! Des fleurs en plastiques jaune fluo, de belles boiseries agrémentées de néons, un plafond qui change de couleur et des pétales de roses sur les tables. On est propulsé en 3 secondes au coeur de Bolywood. Ce mélange de décoration traditionnelle indienne et de kitch est irrésistible. Il est 13h, le restaurant est bondé et tout le monde semble en bonne santé, nous pouvons nous installer (presque) sans crainte.

          La carte est alléchante. Le choix est varié et plusieurs menus sont proposés à des prix raisonnables pour le quartier. On a d’ailleurs opté pour l’un d’eux. Après un apéritif maison offert (je le signale parce que c’est quand même rare le midi), nous avons opté pour des somosas. Elles étaient bonnes et les sauces franchement réussies. Il y avait notamment une sauce à la banane des plus surprenantes. Les plats étaient assez copieux et très bons. Moi qui suis une inconditionnelle de nans fromage, ceux-là sont pas mal du tout. Seul point négatif, le dessert, vraiment trop sucré. Le service était très aimable et prévenant. Pour résumer : le service est aimable, on mange bien pour un prix raisonnable, le tout dans un décor… inimitable ! Dommage que je n’aie pas pensé à prendre de photos du lieu, impossible d’en trouver sur internet ! Une bonne adresse.

Etoile du Kashmir

56 boulevard Montparnasse

75015 Paris

Mes lectures

Christian PETIT, Bombay Victoria

          A la mort de son père, le petit Raju doit se mettre au service du prêteur pour payer les dettes de sa famille. Pour échapper à cette servitude, il s’enfuit et rejoint Bombay où il veut retrouver son oncle et devenir menuisier. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et il devient malgré lui le chef d’une bande d’enfants qui ramassent les ordures dans la gare pour les revendre. Le début d’une grande aventure !

          Ce livre commence bien, avec un petit garçon malicieux à qui il n’arrive que des tuiles. Malheureusement, ça ne dure pas. Ce personnage attachant partage vite le devant de la scène avec d’autres, bien moins intéressants. Nous avons une française qui s’est découvert une passion pour l’Inde lors de vacances dans le Larzac (!), un indien qui a enseigné à la faculté aux Etats-Unis et qui suite à une rencontre fortuite se lance dans l’enseignement pour les enfants défavorisés, une jeune femme riche qui elle aussi se dévoue corps et âme aux enfants des rues, bref, vous l’aurez compris, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. L’Inde c’est joli et puis ça sent bon, c’est un pays merveilleux.

          On sent pourtant que l’auteur ne veut pas nier la réalité du pays, simplement il est tellement enthousiaste qu’il le fait malgré lui. Les doutes des personnages, qui devraient faire tout l’intérêt de ce livre, sont à peine effleurés. Les personnages ne sont pas assez contrastés, en accentuant les aspects positifs pour nous les rendre sympathique, l’auteur leur enlève toute vie. Les bons sentiments s’accumulent jusqu’à l’écoeurement (qui chez moi arrive vite, avouons-le). L’idée de départ était jolie, dommage que les bonnes intentions ne suffisent pas à faire de bons livres.

Mes lectures

Rupa BAJWA, Le vendeur de saris

           Ramchand est vendeur de saris. Il sert chaque jour des clientes cultivées face à qui sa propre ignorance lui fait honte. Il décide un jour d’acheter deux grammaires anglaises afin  de parfaire son éducation. Peu à peu, il va par la lecture s’ouvrir au monde extérieur et réfléchir à la société qui l’entoure.

          Ne connaissant que très peu la culture indienne, j’ai trouvé la lecture de ce livre très instructive. Je suis vite entrée dans cet univers très coloré et ai trouvé les personnages intéressants. Une lecture qui m’a emballée. L’écriture est plutôt simple mais efficace, la société y est décrite par petites touches, les personnages sont bien dépeints : une belle réussite pour ce premier roman. L’idée de départ me plaisait et l’auteur évite les écueils d’un trop grand pathos. Toutefois, la fin m’a un peu gênée. Si j’ai apprécié les 3/4 du livres, la chute m’a laissée sur ma faim. J’aurais aimé quelque chose de plus tranché, dans un sens ou dans l’autre (je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous dévoiler la fin) et de plus engagé. L’auteur ne se positionne pas de manière claire ce qui m’a un peu désarçonnée. Un bon roman tout de même pour l’ensemble et une jeune auteur prometteuse.

Une femme doit savoir se tenir à sa place. Celle-là apeut-être eu des ennuis ou des problèmes, mais il reste que le devoir d’une femme, c’est d’abord de s’occuper de son mari et de sa maison, ensuite d’elle-même, si elle en a le temps.

_______________

« L’aptitude n’est rien si elle n’a pas l’occasion de s’exercer. » Napoléon

Comme c’était vrai, pense tristement Ramchand, tout en se demandant qui pouvait bien être ce Napoléon. Un poète étranger peut-être. L’occasion, tout était là !