Théâtre

Cirque Plume, La dernière saison

          J’ai découvert le cirque Plume il y a de cela bien longtemps. Je devais avoir 7 ou 8 ans. C’était la première fois que je voyais du cirque contemporain et j’étais tombée amoureuse de leur poésie. Tant d’années après, je me souviens encore de mon émerveillement. Je ne les avais jamais revus depuis, bien que leurs spectacles passent régulièrement à Paris. Je me disais toujours que j’avais le temps, que si c’était complet cette fois-ci ou trop cher pour mon porte-monnaie, l’occasion se représenterait toujours l’année suivante. Et puis, cette année, nous avons appris que ce serait la dernière. J’ai voulu prendre des places pour aller les voir en famille à Noël mais je n’ai pas été assez rapide, c’était complet. C’est donc la mort dans l’âme que je m’étais doucement faite à l’idée que jamais je ne les reverrais.

Affiche de La dernière saison du Cirque Plume

          Et puis, je suis allée faire une cure thermale à Chambéry. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que le cirque Plume y était exactement aux mêmes dates que moi ! Évidemment, c’était depuis bien longtemps complet mais quelques places étaient disponibles chaque soir aux premiers arrivés. J’ai donc tenté ma chance. Et – ô joie – j’ai réussi à avoir une place ! La grande amatrice de cirque contemporain que je suis allait avoir la chance de revoir la compagnie avec qui tout avait commencé. La boucle pourrait être bouclée.

Photo du spectacle La dernière saison du Cirque Plume
Photo Yves Petit, Cirque Plume 2017

          Après tant d’années et tant d’autres spectacles vus, j’avais presque peur d’être déçue. Ou en tout cas, de trouver que finalement, ce n’est pas forcément très différent des autres compagnies. Mais non, je ne m’étais pas trompée du haut de mes 8 ans, mes souvenirs ne m’avaient pas trahie, Plume c’est vraiment un univers très particulier, tout en poésie. D’ailleurs, ce n’est presque plus du cirque à ce niveau-là, plutôt un tableau qui prendrait vie. Les décors sont magnifiques, avec des ambiances très travaillées qui nous plongent dans un univers féérique. Des tableaux tous plus beaux les uns que les autres, un peu inquiétants aussi parfois, qui font travailler notre imaginaire. C’est terriblement beau.

Photo du spectacle La dernière saison du Cirque Plume
Photo Patrick Denis, Cirque Plume 2020

          La musique a également une grande place dans le spectacle. C’est presque autant un concert qu’une représentation de cirque et j’ai beaucoup aimé leurs créations musicales. Il y a beaucoup de numéros de clowns dans ce spectacle. Pas du genre nez rouge évidemment, plutôt du mime ou une espèce de théâtre muet, quelque chose qui pourrait parfois se rapprocher d’un humour à la Chaplin (en moins fin tout de même). Je dois avouer que c’est loin d’être ce que je préfère. Si ça m’a parfois fait sourire, il y a pas mal de moment où j’ai trouvé cet humour un peu lourd. Il faut bien avouer cependant que les enfants, eux, riaient de bon cœur (quelques adultes aussi d’ailleurs) et j’ai envié cette propension à savoir ce qui les touchait. Leur bonheur avait quelque chose de communicatif.

Imagage de La dernière saison du Cirque Plume, musiciens et parapluies
Photo Yves Petit, Cirque Plume 2017

          Il y a au final peu de numéros de cirque pur dans ce spectacle. Mais en revanche, non seulement ils sont assez longs et magnifiquement mis en scène, mais ils sont surtout de haute volée. Chaque fois, c’était ce que j’ai pu voir de mieux dans la discipline. Absolument bluffant ! On reconnaît sans peine leur influence dans beaucoup de troupes de cirque d’aujourd’hui. Finalement, plus qu’un cirque, Plume est un ovni à la frontière des genres : cirque, musique, théâtre, on ne saurait trop où le classer. Une esthétique léchée et une poésie folle de bout en bout, un moment de grâce pure.

Théâtre

Casse-Noisette, un magnifique spectacle de Noël à Bastille

          Comme je vous l’ai déjà dit, j’ai pris cette année un abonnement à l’opéra pour une série de ballets. Après Rain, j’ai donc vu Casse-Noisette et j’ai eu la joie d’assister par hasard à la première. Je n’avais jamais vu ce spectacle qui est pourtant un classique. Grosso modo, je savais juste qu’il y avait dedans des rats, une petite fille et des soldats de plombs. Je n’étais pas très sure d’aimer ça, trop fantastique à mon goût. Dès le début, j’ai pu constater que la mise en scène était très impressionnante : décors imposants et costumes somptueux, tout ce que j’aime ! Les moyens déployés sont considérables et franchement, ça en met plein la vue !

Casse-Noisette Noureev
©Sébastien Mathé

          La première partie est surtout composée de tableaux de groupe et la performance n’y a que peu de place. On profite surtout de la beauté des décors et on s’imprègne de l’ambiance de Noël qui se dégage de du tout. Après l’entracte, on entre dans un monde rêvé, beaucoup plus poétique. Le tableau où il neige sur scène est tout simplement magnifique ! De même pour la scène du bal : c’est beau, c’est beau, c’est beau ! Il y a des passages beaucoup plus techniques qui en mettent franchement plein la vue, Clara et le prince sont tous deux excellent.

Casse-Noisette Noureev
©Sébastien Mathé

          Inutile de dire que la musique de Tchaikovski n’est pas pour rien dans la réussite de ce ballet. C’est incroyable le nombre de passages qui sont incroyablement connus. Pour certains, je ne savais même pas qu’ils en étaient extrait. Bon, évidemment, ça fait un peu bizarre quand on les a connus dans des pubs mais bon, on s’habitue. J’ai été totalement embarquée dans cet univers, la chorégraphie de Rudolf Noureev est très classique mais de toute beauté. Si vous pouvez avoir des places, foncez, c’est le plus beau des spectacles de Noël. Juste magique !

Casse-Noisette afficheCasse-Noisette

Chorégraphie de Rudolf Noureev, musique de Piotr Ilich Tchaïkovski

Jusqu’au 29 décembre

De 20 à 130€