Mes lectures

Jeux de miroir

Un agent littéraire reçoit un manuscrit qui l’intrigue immédiatement. L’un des personnages n’est autre que le professeur Wieder, ponte de la psychologie cognitive, brutalement assassiné à la fin des années quatre-vingt et dont le meurtre ne fut jamais élucidé. Se pourrait-il que ce roman contienne des révélations sur cette affaire qui avait tenu en haleine les États-Unis ? Persuadé d’avoir entre les mains un futur best-seller qui dévoilera enfin la clef de l’intrigue, l’agent tente d’en savoir plus.

E.O. Chirovici

On continue avec la rentrée littéraire de janvier, plus trop dans les temps. Je n’avance pas beaucoup dans mes lectures en ce moment et je commence à reprendre du retard dans mes articles. C’est en janvier dernier que je me suis mise à ne lire quasiment que des nouveautés, l’occasion s’étant présentée. Je n’ai pas vraiment arrêté depuis. Et janvier m’avait réservé de très bonnes surprises. De gros gros coups de coeur. Bon, cette année, je dois avouer que malgré des lectures agréables il y a peut-être eu moins d’enthousiasme que l’année dernière. Ce sont des choses qui arrivent. Une petite phase de lassitude je suppose.

Après des lectures sympas mais pas joyeuses joyeuses, un petit polar pour se détendre. J’avais lu des critiques très élogieuses sur celui-ci, je le sentais bien. Malheureusement, ça ne s’est pas avéré aussi formidable que ce que j’attendais. J’ai trouvé la construction compliquée et artificielle. L’histoire aurait dû me plaire, il y est question de manuscrit perdu et de manipulation psychologique, le genre de truc qui marche à tous les coups. Sauf qu’allez savoir pourquoi, j’ai eu un mal fou à m’y intéresser. J’ai trouvé que c’était assez lent à se mettre en place. Il y a bien un mystère et de nombreuses zones d’ombres mais le suspens n’a pas du tout fonctionné pour moi à aucun moment je n’ai eu particulièrement envie de découvrir la suite.

Je ne saurais pas trop dire au fond pourquoi je n’ai pas été plus emballée que ça. C’est plutôt bien écrit, pas vraiment de soucis de ce côté-là, mais ça manque un peu de rythme. Les personnages s’avèrent plus insaisissables que ce qu’on pourrait croire au premier abord mais ça arrive tellement tard dans le roman que ça peine à réveiller un intérêt déjà largement émoussé. Il faut dire aussi que dans l’ensemble les protagonistes ne sont pas particulièrement sympathiques, ça n’aide pas. Dans l’ensemble, ce n’est pas si mal, ça manque simplement beaucoup de rythme. Une lecture qui ne m’a pas trop convaincue malgré de bonnes bases, dommage.

Jeux de miroir

Le souvenir des choses passées n’est pas nécessairement le souvenir des choses telles qu’elles furent.

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J’avais finalement décidé de lui faire confiance : il y a des moments où on a juste envie de croire qu’un éléphant peut sortir d’un chapeau.

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Mes lectures

Crime et châtiment, un roman troublant du grand Dostoïevski

           Rodion Romanovitch Raskolnikov est un étudiant sans le sou, âgé de vingt-trois ans. Rongé par la pauvreté, il s’isole du reste du monde. Alors qu’il vend son dernier bien, la montre de son père, à une usurière, une idée lui vient à l’esprit : un meurtre est-il moralement tolérable s’il conduit à une amélioration de la condition humaine ?

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           J’ai découvert Dostoïevski à la faculté, ç’a été une vraie révélation : les portes de la littérature russe s’ouvraient à moi. Je n’en lis pas autant que je voudrais mais j’essaie de m’en tenir au moins à un classique russe par an (à ce rythme-là, vers 50 ans je commencerai à être relativement calée en la matière). J’ai lu pas mal de romans de Dostoïevski mais je ne m’étais jamais attelée à Crimes et Châtiments, pourtant souvent considéré comme un de ses meilleurs ouvrages. Je suis tombée amoureuse de cet auteur en lisant Les démons. Les frères Karamazov m’avaient un peu moins séduite mais le sujet de ce roman-ci me tentait beaucoup. Et puis un titre pareil avait tout pour me plaire. Mon professeur d’université nous avait prévenus – et j’avais déjà pu constater à quel point son conseil était judicieux : toujours lire Dostoïevski  dans la traduction d’André Markowicz chez Babel.

           Un ami m’a donné ce roman en Folio et je me voyais mal lui dire « non merci, ce n’est pas la bonne traduction ». J’ai hésité à le racheter dans la version adéquate mais je trouvais ça un peu bête, ma bibliothèque croulant déjà sous les livres. J’ai donc tenté le coup. On ne m’y reprendra plus. C’est confirmé, ne jamais lire Dostoïevski dans ailleurs que chez Babel ! Jamais, sous aucun prétexte. Je peux vous expliquer en deux lignes pourquoi (oui, je ne suis pas juste une fétichiste de la traduction, il y a des raisons à cela). Dostoïevski n’est pas connue pour sa prose raffinée. Beaucoup on d’ailleurs dit qu’il avait un style épouvantable. Ca peut paraître étrange mais c’est justement pour cela qu’il faut une traduction fidèle. Longtemps, les traducteurs ont voulu lisser ce style impétueux pour le rendre plus honorable. Le résultat est d’un mortel ennui. La force de l’auteur tient dans la richesse de la langue qu’il emploi et ses dialogues savoureux. André Markowicz a redonné vie à ces romans et a révélé toute leur modernité. Un vrai régal.

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           Comme on pouvait s’y attendre puisque j’ai voulu tenter le diable en renonçant à mes principes, j’ai trouvé ce roman franchement insipide pour ne pas dire carrément assommant pendant une bonne partie de ma lecture. Pourtant, l’histoire avait tout pour me passionner. Le personnage principal est complètement siphonné, on se demande toujours à quel moment ça va mal finir. L’auteur dépeint la folie mieux que personne et j’étais enchantée de le retrouver sur ce terrain-là (je sais, j’ai des centres d’intérêt particuliers, on me le dit souvent). L’histoire est assez simple mais très intéressante et surtout assez avant-gardiste puisqu’il y est question de psychologie de bout en bout, bien avant les thèses de Freud (oui bon, juste un peu avant,d ‘accord). Dostoïevski n’a pas son pareil pour créer des personnages aussi tordus que réalistes, avec toutes leurs bizarreries qui les rendent si humains.

           Même si on sait dès le départ qui est le coupable, on est très proche d’une trame policière. On se demande de bout en bout à quel moment il va se faire prendre ou craquer et aller se dénoncer. De là naît un certains suspens parfois un rien agaçant (« mais il va se décider à parler ou se taire oui ! ») mais franchement réussi. C’est sans nul doute la raison pour laquelle malgré une traduction d’une platitude sans nom, je suis quand même allée au bout de ce roman avec un certain plaisir. J’ai regretté qu’il y ait un semblant de morale, ce qui ne me semblait pas absolument nécessaire, mais ça reste suffisamment léger pour ne pas déranger outre mesure. La première chose que j’ai pensée en refermant ce livre c’est qu’il ne me restait plus qu’à le lire dans une traduction un peu plus moderne. Je vais quand même attendre un peu pour ça, il ne faut pas abuser des bonnes choses. Un roman d’une grande modernité sur le pouvoir de la psyché.

Cinéma

Trance

Thriller britannique de Danny Boyle avec James McAvoy, Vincent Cassel, Rosario Dawson

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          Simon est commissaire priseur. Pour payer ses dettes de jeu, il s’associe à Franck et son gang pour voler un célèbre tableau. Au dernier moment, il essaie de le doubler et cache la toile. Ayant reçu un violent coup sur la tête au moment du braquage, il est incapable de se rappeler où il a mis la toile. Franck engage alors une spécialiste de l’hypnose pour tenter de lui faire retrouver la mémoire.

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          Que dire, que dire, que dire ? Ce film me tentait bien, j’aime assez les histoires labyrinthiques, à condition bien sûr qu’elles soient bien construites. La bande-annonce me donnait l’impression d’un polar assez efficace et Vincent Cassel en gangster, ça marche toujours. Pourtant, j’ai vu ce film il y a une dizaine de jours et j’ai dû aller voir sur Allociné pour me rappeler de quoi il était question. Mon seul souvenir était qu’il y avait quelques bons acteurs, une ambiance chargée et une histoire extrêmement compliquée. La lecture du synopsis m’ayant quelque peu remis les idées en place, je vais tenter de vous en parler sans en dévoiler les ressorts : c’est pas gagné !

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          Je suis très mitigée sur ce film. Je dirais que dans l’ensemble il est extrêmement compliqué et un peu confus. L’intrigue prend des tours et des détours, on ne sait pas qui manipule qui et ce genre d’histoires sur les méandres de l’esprit demande une mécanique parfaitement huilée pour fonctionner. Malheureusement ici ce n’est pas vraiment le cas. La complexité de scénario n’est pas toujours maîtrisée et au moment où tout devrait se mettre en place, le spectateur peine un peu à éclaircir le dénouement. Un léger manque de clarté dû au côté un peu brouillon de ce film qui se perd dans ses propres ramifications. Le réalisateur ne parvient pas vraiment à se dépêtrer de son affaire et peine à dégager une trame nette. C’est bien dommage car le film avait un beau potentiel, le résultat est quant à lui tout à fait dispensable.