Jeunesse·Mes lectures

Trek, Pete Oswald

Au petit matin, un père et son enfant partent en excursion. Lors de leur randonnée, ils observent la nature et les animaux sauvages et relèvent quelques défis avant de parvenir au sommet. Là, ils perpétuent une tradition familiale en apportant leur contribution à la forêt. Ils rentrent chez eux plus vivants et proches que jamais.

Couverture de l'album jeunesse Treck de Pete Oswald

Sans hésiter mon album coup de cœur de cette année !

Ce livre sans texte est idéal à découvrir en famille. Ca retrace l’histoire d’un père et son fils qui partent ensemble faire une randonnée. Une histoire simple mais très parlante qui m’a touchée. C’est plein d’amour et de bienveillance, ça donnerait presque envie d’avoir des enfants pour commenter ces pages avec eux.

Double page extraite de l'album Trek de Pete Oswald

Les illustrations sont magnifiques et se substituent très bien aux mots. C’est si doux et apaisant comme univers. Étonnamment je n’ai pas grand chose à en dire alors que j’ai beaucoup aimé. Le mieux est encore de se plonger dedans pour se faire une idée. Un bel album pour les amoureux de nature qui veulent partager leur passion avec leurs enfants. Une très belle découverte.

Image extraite de l'album Trek de Pete Oswald
Jeunesse·Mes lectures

La demoiselle de Wellington, Dorothée Piatek

          Pendant la Première Guerre mondiale, une véritable ville souterraine a été construite sous la ville d’Arras. De là, des milliers de soldats ont déferlé par surprise sur les lignes allemandes. Un officier anglais raconte l’interminable attente, puis l’assaut dans la boue, le froid et les éclats d’obus.

          Il y a quelques mois, je suis allée, visiter les carrière Wellington à Arras. Comme j’aime bien compléter mes visites par une lecture quand c’est possible, j’ai acheté ce roman jeunesse. Les carrières Wellington sont des sous-sols sous la ville d’Arras (d’anciennes carrières donc), que des tunneliers néo-zélandais ont creusé plus avant pour pouvoir passer sous les lignes ennemies et le prendre ainsi par surprise. Ils ont donné aux galeries des noms de villes de leur pays. De nombreux soldats ont vécu dans ces souterrains durant la Première Guerre mondiale.

Couverture de Le Demoiselle de Wellington

          L’histoire reprend les lettres (fictives) que l’un d’eux aurait écrites à sa fiancée pendant la guerre pour lui raconter son quotidien. Je dois avouer que je n’ai pas trop été convaincue par le style. C’est très formel… Un langage soutenu qui m’a paru peu adapté aux conditions de vies d’un soldat tant qu’aux rapports amoureux. C’est terriblement guindé. J’ai trouvé que ça manquait de vie, de sincérité. Le texte est illustré. Les dessins, en noir et blanc, sobres, rendent assez bien la violence, la peur. Ils complètent bien le texte en contribuant à recréer l’ambiance des sous-sols et en ajoutant de l’émotion.

          Ce texte est censé s’adresser à la jeunesse. Pourtant peu de choses sont explicitées, mieux vaut bien connaître le contexte historique pour comprendre ce qui n’est probablement pas le cas de la plupart des pré-ados (ni même de la plupart des adultes à vrai dire, j’ignorais tout des carrières Wellington avant de les visiter). Si c’est relativement facile à lire et que les illustrations allègent le texte, je ne sais pas dans quelle mesure le texte est réellement accessible sans un certain bagage historique. Si ça reste une lecture agréable et pas inintéressante, je trouve que hors contexte elle sera surement un peu obscure, elle prend surtout son sens en complément de la visite en permettant de la prolonger et de l’approfondir.

Portrait de Dorothée Piatek

Il me tarde de te revoir. Tout l’amour du monde transpirera dans notre foyer. Je veux qu’à mon retour chaque soir nous nous embrassions en nous souhaitant bonne nuit et que chaque matin nous démarrions notre journée emplis d’amour que nous méritons de recevoir et de donner. Ne nous endormons jamais en ayant au fond de nous une rancoeur. Je veux être un homme heureux et te chérir à n’en plus finir.

Jeunesse·Mes lectures

Bel oiseau long courrier

          Quand on m’a offert ce livre, j’ai de suite été séduite par son grand format paysage, son beau papier épais et sa couverture très élégante. Les planches de dessins de grues réalisées par Gaëlle Pelachaud sont accompagnées d’un poème de Françoise Clédat. Les illustrations à l’intérieur sont tout aussi belles que la couverture. Des oies à l’esthétique épurée vraiment magnifiques. Gros coup de cœur pour l’esthétique de ce livre. A tel point que je l’ai exposé plusieurs semaines dans notre salon pour mieux en profiter !

Couverture de Bel oiseau long courrier

          Je n’ai pas lu l’histoire de suite. Elle m’a moins séduite que les dessins. C’est très lyrique et je n’ai pas toujours vraiment vu où ça voulait en venir. Si la poésie des mots n’est pas dénuée de charme, ce n’est pas le type de texte auquel je suis la plus sensible. Merci à ma cousine pour ce beau cadeau qui m’a permis au passage de découvrir le magnifique travail des éditions Tarabuste. Gros coup de cœur pour la mise en page et les illustrations qui sont incroyablement belles, pleines de finesse et d’élégance.

Illustration de Bel oiseau long courrier

Du printemps et des migrants,
de toute éternité,
au jour qui allonge sans bruit,
leur cri à celui de l’oie mêlé,
à leur guise et dans les airs,
elles s’élèvent grues…

Jeunesse·Mes lectures

La belle sauvage

          À l’auberge de la Truite, tenue par ses parents, Malcolm, onze ans, voit passer de nombreux visiteurs. Tous apportent leurs aventures et leur mystère dans ce lieu chaleureux. Certains sont étrangement intéressés par le bébé nommé Lyra et son dæmon Pantalaimon, gardés par les nonnes du prieuré tout proche. Qui est cette enfant ? Pourquoi est-elle ici ? Quels secrets, quelles menaces entourent son existence ? Pour la sauver, Malcolm et Alice, sa compagne d’équipée, doivent s’enfuir avec elle. Dans une nature déchaînée, le fragile trio embarque à bord de La Belle Sauvage, le bien le plus précieux de Malcolm. Tandis que despotisme totalitaire et liberté de penser s’affrontent autour de la Poussière, une particule mystérieuse, deux jeunes héros malgré eux, liés par leur amour indéfectible pour la petite Lyra, vivent une aventure qui les changera pour toujours.
          Comme de nombreux adolescents, j’avais adoré l’histoire de Lyra dans A la croisée des mondes dont je me souviens avoir attendu le tome 3 pendant durant de si longtemps. J’avais accueilli sa sortie par des cris de joie hystérique au milieu de la Fnac. Après toutes ces années – et une adaptation cinématographique plus que passable – je commençais même à me sentir nostalgique et à me dire qu’il était plus que temps de relire ses aventures. Et c’est à peu près à ce moment que j’ai appris que Philip Pullman sortait un nouveau roman. Ni une ni deux, je me suis jetée dessus (enfin avec quelques mois de retard quand même, j’ai un léger soucis de notion du temps) sans même jeter un œil à la quatrième de couverture. Quelle ne fut pas ma surprise en y retrouvant Lyra !

Couverture de La belle sauvage

          J’avais peur d’être déçue. L’histoire se passe avant Les royaumes du Nord, au moment de la naissance de Lyra, et explique donc pas mal de choses sur ses origines. C’est le premier tome d’une trilogie – la trilogie de la poussière (j’espère que cette fois les deux suivants ne se feront pas trop désirer). Pas facile de retrouver un univers qui m’a tant nourri avec des yeux adultes et bon nombre de personnages différents de l’histoire qu’on connaît. Mais très vite, j’ai pris un énorme plaisir à me replonger dans ce monde fantastique mais pas si différent du notre. C’est toujours aussi bien écrit et aussi prenant. J’ai eu l’impression d’avoir de nouveau 12 ans. J’ai d’ailleurs dévoré ce roman en deux jours, lisant quasi sans interruption.

          J’ai toutefois un peu moins apprécié ce premier tome que la trilogie précédente, j’y ai moins retrouvé le côté féérique. C’est un univers qui semble plus proche du nôtre, ses aspects magiques sont finalement assez peu abordés. En revanche ça reste un bon roman d’aventures avec des personnages attachants et des péripéties à revendre. L’univers et les caractères des protagonistes se mettent en place peu à peu et nous laissent le temps de nous imprégner de l’histoire. Il n’y a que sur la fin que j’ai trouvé que c’était un peu « bâclé » avec des rebondissements pas toujours très bien amenés et un aspect magique qui tranche de manière trop soudaine avec une première partie plus terre à terre. Malgré tout, j’ai pris un grand plaisir à lire ce roman qui peut se découvrir je pense indépendamment d’A la croisée des mondes. Je n’ai pas retrouvé toute la magie de la première trilogie mais j’ai beaucoup apprécié découvrir de nouveaux personnages et j’ai hâte de découvrir la suite de leurs aventures.

Portrait de Philip Pullman par Graham Turner
Photo Graham Turner

Malcom sentait que, s’il lui posait les bonnes questions, Eric lui confierait des choses qui ne devaient pas être divulguées car le plaisir de détenir des secrets était accru quand on les répétait.

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– On ne devrait pas être obligé de choisir entre la culpabilité et la faiblesse.
– La question n’est pas là. Il s’agit de choisir entre deux maux. Entre deux erreurs, plus ou moins graves. Il s’agit de trouver la meilleure des couvertures possibles. Un point c’est tout.

Jeunesse·Mes lectures

Ondine de Benjamin Lacombe

          Il y avait bien longtemps que je n’avais plus lu de jeunesse. J’ai donc profité d’un séjour chez une amie pour lire cet album. Les illustrations de Benjamin Lacombe sont toujours aussi belles et ce sont elles qui m’ont donné envie de me lancer dans cette lecture. J’ai beaucoup aimé l’histoire. Je l’ai trouvée très belle quoique finalement assez sombre. Elle m’a rappelé certains contes de mon enfance que j’aimais tant. Il y a du fantastique, de l’amour et des drames. Tout ce qu’on aime quand on est enfant… et plus grand !

Ondine de Benjamin Lacombe

          Les illustrations complètent parfaitement le texte. J’ai beaucoup aimé leur douceur. Elles sont extrêmement travaillées, avec même des jeux de calques pour certaines que j’ai trouvés sublimes. C’est féérique. J’aurais beaucoup aimé avoir ce genre de livre quand j’étais enfant, même si c’est le genre qui fait quand même un peu peur (je redemandais sans cesse Hansel et Gretel et j’étais chaque fois morte de trouille). Un très bel album qui m’a fait passer un excellent moment. 

Ondine de Benjamin Lacombe