Actualité·Culture en vrac·Mes lectures

L’éléphant

         Comme chacun sait, l’éléphant est réputé pour sa mémoire exceptionnelle. Cette nouvelle revue de culture générale se propose de nous aider à développer cette faculté si capricieuse grâce à des articles développés sur tous types de sujets. Un pari ambitieux qui ne pouvait qu’éveiller ma curiosité. Quand j’ai appris que j’en avais gagné un exemplaire sur le blog de Filou, j’étais aux anges…

COUV-eleph-n11-823x1024

          Vaste programme que d’élargir notre culture générale tout en favorisant notre capacité à retenir, voilà qui met mes méninges en éveil. Je me suis donc lancée avec enthousiasme dans la lecture de cette nouvelle revue trimestrielle. Au programme, un peu de politique avec un aperçu des conflits dans le monde et le récapitulatif des élections qui ont eu lieu en 2012 et de celles prévues en 2013 ; du cinéma avec les sorties à venir dans les prochains mois ; de la littérature avec Proust ; des sciences avec un article sur la big-bang ; de l’économie avec un dossier sur la Chine ; mais aussi des articles sur L’encyclopédie de d’Alembert et Diderot ou la mémoire, justement ! La variété des sujets est au rendez-vous, ce qui est un très bon point pour un magazine de culture générale et m’a enchantée. Je me suis donc lancée dans une lecture exhaustive de cette drôle de bête afin de pouvoir vous en parler.

9782367400181_4_75

          Les premières pages ne sont pas franchement consacrées au sujets qui me passionnent le plus, toutefois, j’ai trouvé intéressant ce petit aperçu des différentes situations politiques dans le monde (même si j’aurais préféré que cela s’accompagne d’un article plus développé sur le sujet), tout comme l’idée de profiter de l’actualité pour introduire des notions de fiscalité qui manquent sans doute à beaucoup d’entre nous. La présentation est claire et agréable, quant au style, il est très accessible et permet de saisir rapidement les enjeux autour d’un sujet. Certains sujets, plus développés, se présentent plutôt sous forme de dossiers, avec un article principal agrémenté de plusieurs points de vue et qui se termine par un petit quiz pour faire travailler notre mémoire et voir ce que nous avons retenu. Les articles sont écrits par des spécialistes dans le domaine concerné, tout en restant très abordables. Quant à la maquette, elle est très vivante et franchement sympathique. La variété dans les présentations est intéressante et rend la lecture très agréable, évitant la monotonie. Une diversité tant sur la forme que sur le fond qui répond bien aux ambitions annoncées par la revue.

Capture-d’écran-2013-01-09-à-10.48.59

          Après cette première impression très positive, quelques remarques un peu moins dithyrambiques toutefois. Ce qui m’a un peu gênée à la lecture, c’est l’aspect justement trop général des articles, j’aurais sans doute préféré moins de sujet mais traités de manière un peu plus pointue. Je comprends toutefois ce parti-pris, qui est de rester très accessible, malheureusement, j’ai souvent eu l’impression que les articles restaient trop à la surface des choses. J’ai parfois trouvé que des articles pourtant assez étoffés laissaient de côté des aspects intéressants qui auraient mérité une ligne ou deux. Bien sûr, quand on aborde des thèmes vastes, on ne peut pas tout dire ! Cependant, les choix éditoriaux m’ont parfois paru discutables sur le plan du contenu, ce qui m’a un peu frustrée. Toutefois, j’ai trouvé certains articles mieux conçus que d’autres et la revue va sans doute trouver son ton au fur et à mesure des publications.

Capture-d’écran-2013-01-09-à-10.49.15

          D’autres petits détails pourraient être améliorés : il est intéressant d’interroger des personnalités sur leur vision de la culture générale mais ça prend ici un peu trop de place. La madeleine de Proust revient également beaucoup et aurait parfois pu être remplacée par des choses moins célèbres, évitant des redites inutiles. Quant au grand article sur la Chine, il est très intéressant mais certains points importants auraient mérité d’être plus mis en avant afin de diriger le lecteur dans cette foule d’informations passionnantes. Ainsi, si le contenu mérite sans doute d’être un peu affiné, le concept  et la mise en page en revanche – avec une grande variété de thèmes abordés et une maquette ultra dynamique – sont des réussites.

Capture-d’écran-2013-01-05-à-08.54.26

          Enfin, j’ai parlé de la revue autour de moi et l’ai fait lire. La première personne à qui je l’ai confiée, trentenaire curieux vivant à Paris et aimant la littérature et le cinéma, l’a trouvé « intello-bobo », trop portée vers des considérations philosophiques et ne s’attardant pas assez sur des faits bruts. Ensuite, je l’ai passée  ma maman, assez mitigée également. Elle a trouvé les articles peu clairs et pour elle, la revue s’adressait clairement à des lycéens, aussi bien par sa présentation que par les sujets abordés. Pour ma part, je la voyais plutôt destinée aux jeunes actifs avides d’améliorer leur culture et/ou souhaitant briller en société. On peut donc peut-être y voir un petit soucis quant à la clarté de la cible… espérons que ce problème de positionnement ne touche pas tout le monde et ne porte pas préjudice au titre.

83332879_o

         Le site de la revue propose des tests de culture en ligne, ce que je trouve fort judicieux, et permet de compléter sa lecture de manière ludique. L’abonnement n’offre aucun avantage financier mais propose un suivi personnalisé avec des objectifs de culture générale et de petits jeux pour vous aider à les atteindre. Je trouve ce concept plutôt intéressant et novateur, après tout, on apprend toujours mieux en s’amusant !  Je chipote, mais malgré quelques remarques négatives, j’ai assez apprécié cette lecture. Je l’ai trouvé intéressante, divertissante, rafraîchissante je dirais même, nous offrant une vision amusante et dynamique de la culture générale qui pourrait bien redonner à certains je goût d’apprendre. Je me procurerai très certainement le prochain numéro afin de voir comment la revue évolue et je n’hésiterai pas à la conseiller à l’occasion.

2941257_orig

          Si j’ai été très enthousiaste au début de ma lecture, je ne suis pas très sure qu’elle soit réellement adaptée à mes besoins ou mes envies, qui me portent vers des contenus plus fouillés. Toutefois, l’initiative est louable et le résultat assez convainquant. Une nouveauté intéressante dans le paysage culturel qui mérite soutien et encouragements, souhaitons-lui longue vie et beaucoup de succès.

picto - elephantOK

Quelle bizarrerie dans nos jugements ! Nous exigeons qu’on s’occupe utilement et nous méprisons les hommes utiles. Denis Diderot

_______________

Avoir raison, c’est forcément admettre que quelqu’un d’autre aurait pu parvenir aux mêmes conclusions. Emmanuel Kant

Actualité

L’actualité de la semaine (08/06)

          Alors, quoi de neuf cette semaine ?

– Des chercheurs américains ont mis au point un algorithme permettant de distinguer les vrais sourires des faux. La fin de l’hypocrisie ?

Le dépeceur de Montréal a fait un petit séjour en région parisienne avant de se faire arrêter à Berlin. Luka Rocco Magnotta, ancien acteur porno prônant des thèses racistes a tué un étudiant chinois avant de le découper et d’envoyer certains morceaux par la poste. Un charmant personnage, bien vite mis sous verrous.

– Entre les deux tours de la présidentielle, Nicolas Sarkozy se serait apprêté à proposer une mesure réservant les prestations sociales aux français. Son entourage l’aurait retenu de justesse. Sans commentaires.

– Cécile Duflot, ministre du logement, s’est exprimée en faveur de la dépénalisation du cannabis, jugeant la répression actuelle inefficace. Une déclaration qui a suscité une vive polémique.

Ray Bradbury, véritable monument de la science-fiction est mort à l’âge de 91 ans.

– Le mot de la semaine sera « respirianisme » : se nourrir exclusivement de lumière. Pour plus de détails, c’est ici. A éviter en ce moment à Paris étant donné la faible luminosité…

          Enfin, les sorties de la semaine : Le grand soir de Benoît Delépine et Gustave Kervern, un film qui semble totalement décalé et me tente bien ; 21 Jump Street, de Phil Lord et Chris Miller, une adaptation de la célèbre série, étonnemment réussie paraît-il, il va donc falloir que j’aille voir pour vérifier ! ; Une seconde femme, de Umut Dağ, un drame autour de la polygamie qui me semble intéressant. Pour les fous, les masochistes, ou ceux capables de tout prendre à la légère, le dernier film de notre BHL national vient de sortir dans les salles, Le Serment de Tobrouk.

Bonne semaine à tous ! 

Actualité

L’actu de la semaine, 11/05/12

          Un article un peu inhabituel aujourd’hui. Je vais essayer de me tenir à un nouveau rendez-vous hebdomadaire : le vendredi, on revient sur l’actualité de la semaine. Quels ont été les grands évènements ? les infos insolites ? les actualités culturelles ? Un petit condensé très personnel pour avoir toujours un sujet de conversation à lancer en soirée.

Alors, quoi de neuf cette semaine ?

– Bon, je vais être d’une sombre banalité, ça n’aura échappé à personne, cette semaine nous avons changé de président (houuuuuuuuurraaaaaaaaa !!!). François Hollande a été élu à la fonction présidentielle et succède à Nicolas Sarkozy. S’en est suivie un grand rassemblement populaire des plus festifs Place de la Bastille pour célébrer la grande nouvelle. Un moment riche en émotion.

Nouveau rebondissement dans l’affaire Karachi (pour ceux qui n’auraient pas suivi : un attentat il y a 10 ans et une suspicion de financement illégal de la campagne d’Edouard Balladur pour la présidentielle de 95). Les juges auraient une preuve d’un retrait de 10 millions de francs, somme qui serait mystérieusement apparue sur le compte de campagne 3 semaines plus tard.

– Aux Etats-Unis, une vraie belle histoire d’espionnage comme dans les films. Un attentat à la bombe qui visait un avion a été contre-carré. Le kamikaze était en réalité un agent double, envoyé chez Al-Quaïda pour se porter volontaire à l’attentat suicide afin de récupérer la bombe pour que les services secrets puissent l’étudier. James Bond a du soucis à se faire.

– Etats-Unis toujours, après l’espionnage, un petit air de science-fiction. Google a mis au point une voiture qui peut rouler sans conducteur. Elle enregistre le trajet, repère les obstacles, le passager n’a plus qu’à se laisser porter. Elle d’ores et déjà a l’autorisation de circuler dans l’état du Nevada.

– Enfin, le mot de la semaine : « Maïeusophilie ». Fait de n’être attiré que par des femmes enceintes. Excusez l’incongruité de la chose mais on ne décide pas toujours des enrichissements de sa propre culture.

          Côté sorties, il ne vous reste que 2 jours pour vir les expositions Pluie (c’est de saison) et Patagonie au Musée du Quai Branly. Dans les salles obscures sortent cette semaine Dark Shadowsle dernier Tim Burton ; Chercher le garçon, de Dorothée Sebbagh, l’histoire d’une jeune femme qui décide de s’inscrire sur un site de rencontre sur Internet pour trouver l’amour ; ou encore 11 fleursl’histoire d’un petit garçon qui au coeur de la révolution culturelle chinoise rencontre un meurtrier.

          Voilà pour cette semaine. Si vous avez des scoops, n’hésitez pas à nous les faire partager. Rendez-vous la semaine prochaine.

Culture en vrac

La mort des libraires ?

          Il y a peu, Télérama proposait un dossier sur la disparition progressive des librairies indépendantes. En effet, la situation de ces commerces de proximité est précaire. Les marges des libraires sont faibles, les loyers élevés et la concurrence rude. Et la hausse de la TVA sur les livres n’est pas pour arranger la situation. Dans une société où on veut tout tout de suite, on se tourne de plus en plus vers les grandes surfaces culturelles ou les sites de vente en ligne pour subvenir à un désir immédiat (pour un livre qu’on laissera finalement sans doute moisir des mois avant de l’ouvrir), oubliant que si notre libraire n’a pas l’objet de notre désir en stock il peut aussi le commander dans un délai somme toute très court.

          Mais l’évolution de la société est-elle la seule responsable de cette situation ? Le site La lettre du libraire pose la question. Les libraires n’auraient-ils pas également une part de responsabilité dans cette débâcle ? En effet, l’article met en avant deux points importants :

– le secteur ne s’adapte que très lentement aux évolutions de son milieu. Par exemple, l’utilisation d’Internet commence à peine à se généraliser, avec des années de retard sur les librairies en ligne.

– la librairie est souvent considérée comme un temple du savoir inaccessible au commun des mortels. Les « faibles lecteurs » (grande majorité de la population) sont intimidés par ce lieu où le silence règne et où il se sentent souvent méprisés par le maître des lieux.

          Peut-être certains s’insurgeront : « le libraire est une pauvre victime innocente ! » Si la situation est aujourd’hui difficile, il est vrai que la librairie n’est peut-être pas toujours très accessible à un public « populaire ». Et les libraires ne sont pas toujours très accueillants. Ils ont trop souvent tendance à prendre de haut le lecteur, oubliant qu’ils sont aussi et avant tout autant des conseillers que des commerçants. Il y a aussi ceux qui ont été embauchés pour leurs compétences en caisse plus que pour leur amour de la lecture (je donnerai comme exemple le vendeur de la petite librairie en face de chez moi qui ignore tant l’existence de Raymond Queneau que celle de Truman Capote – si si, je vous assure).

          Il y a toutefois une bonne nouvelle là-dedans : si les libraires ont leur part de responsabilité, ils ont par la même occasion une marge de manoeuvre pour tenter de rectifier le tir. Déjà des libraires créent des évènements pour se rapprocher du client : signatures, expositions, animations pour les enfants. On trouve parfois des coins lecture dans les librairies, leur rendant leur fonction de lieu de rencontre, ce qui les différencie de leurs concurrents et en fait tout le charme.

          Alors, plus aucun espoir pour nos librairies ? Si les lecteurs font l’effort d’aller chez leur libraire plutôt qu’en grande surface, ou de commander sur son site plutôt que sur une librairie en ligne; si on se sort de la tête que les grandes surfaces culturelles ont « plus de stock » alors que bien souvent, elles n’ont finalement qu’on choix très ciblé (personnellement, il est bien rare que j’y trouve mon bonheur) ; si on considère le libraire aussi comme quelqu’un qui est là pour nous conseiller et nous ouvrir de nouveaux horizons ; si le libraire accepte ce rôle ; si les librairies redeviennent des lieux de vie ; bref, si lecteurs comme libraires y mettent un peu du leur, alors il y a quand même un vague espoir pour qu’on puisse continuer à acheter ses livres chez des gens compétents et passionnés.

          Comme d’autres (voir l’article de I heart books à ce sujet), faisons nous aussi le choix quand nous en avons la possibilité de n’acheter nos livres qu’aux libraires indépendants et permettons leurs ainsi de ne pas mettre la clef sous la porte tout de suite. Redécouvrons la joie de discuter avec des gens qui aiment leur métier. C’est parfois difficile de trouver LA librairie qui nous correspond, mais vous verrez, c’est un effort largement récompensé.