Drame argentin de Pablo Trapejo avec Ricardo Darin, Jérémie Renier, Martina Gusman
Julian et Nicolas sont prêtres dans un bidonville de Buenos Aires où la guerre des cartels fait rage. Alors que Nicolas doute de sa vocation et se rapproche peu à peu de Luciana, Julian travaille sur un projet d’hôpital. Lorsque les travaux s’arrêtent, les esprits s’échauffent et le quartier se retrouve au bord de l’implosion.
J’aime généralement beaucoup le cinéma latino-américain, surtout quand il est politique. L’ayant un peu délaissé ces derniers temps, ce film m’a vraiment donné envie de m’y remettre, d’autant que l’histoire me semblait forte et que la bande-annonce faisait envie. C’était sans aucun doute l’un des films de ce début d’année que j’attendais le plus (voir la liste, ici) ! Eh bien je n’ai pas été déçue du voyage. Le film aborde des questions intéressantes sans tomber dans le pathos et s’avère souvent surprenant. Cependant, j’ai le lus grand mal à vous fournir un avis construit sur ce film qui m’a pourtant emballé, essayons donc de le décortiquer point par point. Tout d’abord, les acteurs sont excellents. Habituellement, malgré son talent certain, j’ai le plus grand mal avec Jérémie Renier mais je dois admettre que ce film m’a totalement réconciliée avec cet acteur qui met ici en place un jeu exceptionnel.
Le film commence de manière très violente avant se s’ancrer dans le bidonville. Il joue très peu sur l’émotion et se concentre plutôt sur les aspects politique et le quotidien dans le quartier. J’ai trouvé ce choix très pertinent, même s’il peut parfois s’avérer un peu déstabilisant. Je m’attendais à quelque chose d’extrêmement sombre, pourtant, il y a des aspects assez lumineux dans ce film. Si les problèmes ne sont pas niés – avec notamment la guerre entre cartels -, ils ne prennent pas non plus toute la place ; il y a une sorte d’entre-aide et de vie de quartier qui est montrée de manière parfois un peu brouillonne mais non moins judicieuse. Le film n’en fait pas trop et montre une image du bidonville bien loin des clichés. Les personnages sont également intéressants : si leurs doutes sont mis en avant, on ne tombe pas pour autant dans un sentimentalisme outrancier. On évite ainsi les écueils que représentent trop de bons sentiments. La fin, aussi violente qu’inattendue, n’en a que plus de force. Un film qui s’il ne joue pas trop sur l’émotion, pose des questions intéressantes et laisse le spectateur abasourdi. Un des grands films de ce début d’année.

