Cinéma

Wolverine, le combat de l’immortel

Film d’action fantastique américain de James Mangold avec Hugh Jackman, Tao Okamoto, Rila Fukushima

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          Wolverine part retrouver un de ses vieux amis au Japon pour lui faire ses adieux. Pour la première fois, notre héros est vulnérable et ses ennemis vont s’avérer aussi nombreux qui puissants et insaisissables. Heureusement, il saura en route se faire quelques alliés. Un combat à mort qui va entraîner une véritable remise en question.

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          Le dernier Wolverine n’était déjà pas franchement une réussite et celui-ci me semblait avoir un synopsis  des plus fumeux. Mais bon, non seulement je suis bon public pour ce genre de films mais en plus j’adore ce personnage bourré de testostérone avec des griffes qui lui sortent des mains, un super blouson en cuir et des cheveux qui décoiffent. Je sais, mes arguments sont légers mais bon, c’est un divertissement, je n’y vais pas pour la portée philosophique du message mais pour passer deux heures agréables devant un film bourré d’effets spéciaux avec un acteur bien bâti au premier plan. Quelles  que soient donc les faiblesses du scénario, il y avait peu de chances que mes maigres attentes se trouvent déçues. Pourtant je dois admettre m’être posée bien des questions face à certaine choses qui m’ont parfois surprise ou dérangée pour au final un résultat qui m’a laissée perplexe.

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          On reprochait au film précédent de traîner un peu en longueur. Dans celui-ci au contraire, les scènes d’action se multiplient ; un dynamisme qui dans l’ensemble est agréable, d’autant plus qu’il y a pas mal de variété de l’une à l’autre pour faire le spectacle. L’idée de faire de cet immortel un être vulnérable est également intéressante. Elle est sensée le rendre plus humain et donner une certaine profondeur psychologique au personnage. Malheureusement elle est très mal exploitée et ce qui aurait dû être le vrai point fort du film et aurait pu le faire sortir du simple divertissement n’est finalement qu’à peine esquissé, créant chez le spectateur une certaine frustration, si ce n’est l’incompréhension, tant il aurait été simple de creuser un peu plus le sujet. Pour le reste, on est dans un film d’action assez classique, ce qui est plutôt une bonne surprise, même si on aurait sans doute préféré échapper à quelques clichés, il m’a semblé que c’était un moindre mal. En revanche, à vouloir faire trop spectaculaire, on frôle parfois le ridicule et la fin en fait un peu trop mais je crois que je m’attendais à un scénario bien plus « manga » pour cette escapade japonaise et que j’ai été surprise par la très relative sobriété du scénario à défaut de l’être par sa consistance. Un film qui se laisse regarder et fera passer un assez bon moment aux inconditionnels du genre mais ne mérite pas franchement le déplacement. 

Mes lectures

La Compagnie Noire, VI – Glen COOK

          On avait laissé Toubib et la Dame sur le chemin de Kathovar et nous les abandonnons ici pour la première fois. Quatre petits voleurs décident d’essayer de s’emparer de la pointe d’argent contenant l’âme du Dominateur afin de la vendre au plus offrant. Pendant ce temps, Saigne Crapaud le Chien déterre un Boiteux plus enragé que jamais. Une lutte acharnée pour le pouvoir que la Rose Blanche elle-même va tenter de contrer.

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          Le narrateur avait déjà changé dans le tome 5, on recommence dans le 6, pris en charge par Casier. Un nouveau style, une nouvelle manière de raconter et encore une fois un souffle nouveau dans la série. Comme d’habitude, les aventures s’enchaînent à un rythme effréné. Une grande partie de ce tome est finalement axée sur les petits escrocs qui se sont lancés dans le casse du millénaire et ne savent plus comment sortir de ce guêpier. J’ai beaucoup aimé qu’on suive cette équipe de bras cassés très attachante. La série ne manquait déjà pas d’humour et de surprises mais je trouve que ça lui amène encore une nouvelle dimension avec un nouveau type de personnage mis en avant, qui est d’ailleurs en accord avec l’écriture moins soutenue que dans les premiers livres.

           On retrouve tout de même quelques vieux amis dans cette histoire avec le grand retour de Chérie. Du côté des méchants, c’est le Boiteux qui fait le spectacle et on en a aussi pour notre compte ! En revanche, si j’ai un petit reproche à faire, c’est la rapidité à laquelle l’auteur a choisi de faire revenir le Boiteux et l’esprit du Dominateur en jeux, après s’être donné tant de mal à les mettre hors jeux, je crois que je les aurais laissé sommeiller encore un ou deux tomes au moins. Les surprises c’est bien mais il est parfois bon de savoir ralentir un peu le rythme histoire de ne pas lasser son lecteur et de continuer à le tenir en haleine. Mais dans l’ensemble, la série reste égale à elle-même : un vrai régal.

Mes lectures

Où le regard ne porte pas – Georges ABOLIN et Olivier PONT

          Quand William arrive de Londres pour s’installer en Italie avec ses parents, il tombe instantannément amoureux de Lisa. Une jolie fillette brune qui n’a pas froid aux yeux. Avec les amis d’enfance de celle-ci, Nino et Paolo, ils vont former d’inséparables qui vont vivre de grandes aventures. Mais la vie va les séparer et il ne se retrouveront que bien plus tard, dans des circonstances mystérieuses qui vont mettre leur amitié à l’épreuve.un quatuor d’inséparables qui vont vivre de grandes aventures. Mais la vie va les séparer et il ne se retrouveront que bien plus tard, dans des circonstances mystérieuses qui vont mettre leur amitié à l’épreuve.

          Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé le dessin de cette BD. Les visages y sont extrêmement expressifs, le trait fin et les paysages joliement esquissés, dans des tons tout en douceur. La première partie de l’histoire m’a également emballée. La rencontre entreles enfants et es difficultés du petit William à s’intégrer dans un monde qui n’est pas le sien sont très bien évoquées. L’histoire est simple et touchante. On s’attache beaucoup à ces enfants.

          La deuxième partie commence 20 ans plus tard et sur un tout autre ton. On assiste aux retrouvailles des quatre amis qui ont bien grandi, dans des circonstances étranges. On plonge peu à peu dans le fantastique. Je ne suis pas une adepte de ce type de glissements. Je pense que l’histoire aurait été tout aussi intéressante en restant terre-à-terre. Toutefois, c’est ici fait avec suffisamment de délicatesse pour ne pas trop gêner. On s’habitue vite à ce nouveau tournant que prend l’aventure et je me suis pour ma part laissée prendre au jeu. Je ne vous raconte pas la fin, mais je l’ai trouvée très réussie. Une BD tout en délicatesse que j’ai beaucoup appréciée.

Mes lectures

Dans l’abîme du temps, Howard Phillips LOVECRAFT

          Quatre nouvelles sur le temps et ses mystères. Dans l’une d’elles, un homme qui perd la mémoire et se réveille 5 ans plus tard avec des souvenirs qui semblent venir d’un autre temps dont il ne garderait pourtant aucun souvenir conscient. Ou encore un jeune étudiant qui vit d’étranges expériences depuis qu’il loge dans une chambre qui a la réputation d’avoir hébergé une sorcière dans un passé lointain et serait restée hantée. Des textes dans la pure pure tradition fantastique.

          A vrai dire je n’ai pas trop accroché avec ces nouvelles. J’ai trouvé le style très austère. Une écriture typique de la fin du XIX°-début du XX°, très influencée par les écrits réalistes. On retrouve ainsi de longues descriptions et l’auteur fait preuve d’une incroyable minutie dans son récit. Trop à mon goût, tant de précisions m’ont quelque peu étouffée et perdue. Dans la 1° nouvelle, le personnage principal est un professeur d’économie et le texte se veut assez scientifique, ce qui m’a vite assommée. J’ai eu le plus grand mal à en suivre les péripéties. J’ai trouvé cela à la fois compliqué, décousu et pénible à lire. Un texte difficile que j’ai fini par abandonner. J’ai toutefois lu la fin par acquis de conscience : arriver à la comprendre en ayant sauté 40 pages n’est pas le signe d’un suspens insoutenable.

          La 2° nouvelle m’a un peu moins rebutée. Le style demeure assez ardu mais le sujet étant moins « technique », j’ai eu un peu moins de mal à m’y faire (c’est toutefois très relatif…). L’histoire est assez classique et efficace. La lecture de ce texte est édifiante quant à la place de Lovecraft dans la littérature fantastique/science-fiction (on est à la frontière des deux). Les thèmes abordés sont d’une grande modernité et ont été abondamment repris par la suite.

          Ce recueil est axé autour du problème du temps et de ses mystères. Il se construit à la fois sur la perception du temps dans les rêves mais aussi et surtout sur les toutes dernières avancées scientifiques en la matière, avec l’utilisation littéraire de la célèbre théorie de la relativité restreinte d’Albert Einstein. Ce mélange est aussi intéressant que novateur, bien qu’il m’ait laissée perplexe. J’ai trouvé que cela manquait de légèreté, l’écriture a je trouve un peu vieilli et je dois admettre que le sujet qui me tentait m’a finalement lassée (c’est que c’est pas simple cette histoire !). Raison pour laquelle je n’ai pas eu le courage de lire les 2 nouvelles suivantes. Un livre qui m’a donné bien du mal et que j’ai trouvé intéressant bien que je n’aie pas du tout accroché pour les raisons susmentionnées. Je pense toutefois que je retenterais ma chance avec Lovecraft sur un autre thème. A réserver sans doute aux lecteurs de sciences-fiction plus aguerris que moi.

Ils remarquèrent que je m’efforçais surtout de posséder à fond certains points d’histoire, de sciences, d’art, de langage et de folklore – les uns terriblement abstrus, et d’autres d’une simplicité puérile – qui, très bizarrement parfois, restaient exclus de ma conscience.

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Etaient-ce les rêves qui avaient amené la fièvre ou la fièvre les rêves, Walter Gilman n’en savait rien. Derrière tout cela était tapie l’horreur sourde, purulente, de la vieille ville, et de l’abominable mansarde moisie, à l’abri d’un pignon, où il étudiait.

Mes lectures

Mélanie FAZI, Serpentine

          Des nouvelles à l’univers sombre et fantastique. L’histoire d’un homme étrange qui hante le métro, celle d’une maison familiale bientôt vendue, ou encore celle d’un homme qui se fait tatouer avec une encre très spéciale. Autant de déclinaisons autour de l’étrange et du malaise.

          J’attaquais ce livre avec un petit a priori négatif. La science-fiction (même si ici on est plutôt du côté du fantastique) est un genre capable du pire comme du meilleur, surtout du pire. J’en lis assez peu et bien que ça me soit sympathique, me rappelant mon adolescence, j’en ressors souvent déçue. Je ne m’attendais donc pas vraiment à quelque chose d’exceptionnel. Finalement, je me suis assez vite laissée prendre dans cet univers particulier. Les nouvelles sont assez inégales, comme souvent. Cependant, un esprit se dégage de chacune de ces histoires qui donne une certaine unité au recueil.

          C’est bien écrit, et si certaines histoires sont meilleures que d’autres, le style reste assez constant. L’auteur sait faire naître le malaise rapidement et construire un univers en peu de mots. Certaines nouvelles sentent le vécu et sont d’ailleurs les plus réussies, la première notamment, sur le tatouage, retranscrit bien les émotions (enfin je suppose), de même pour celle se déroulant dans le métro. J’ai beaucoup aimé également celle sur la maison à vendre, assez touchante. Quelques unes possèdent des fins assez originales et réussies. Ma préférée reste je crois la nouvelle qui prolonge le mythe de Circée et Ulysse. Une idée originale et bien menée. Dans l’ensemble, on évite les clichés du genre. Un beau recueil qui présume bien de l’avenir de cet auteur. A suivre.

Le site internet de l’auteur.

http://www.melaniefazi.net