La suite du Mec de la tombe d’à côté. Elle c’est Désirée, elle est bibliothécaire et vit dans un appartement tout blanc en ville ; lui, c’est Benny, agriculteur, il vit dans une ferme aux papiers peints à fleurs et aux rideaux en dentelle. On les a laissés dans le précédent volume en bien mauvaise posture : pas facile de s’aimer quand on est si différents. Vont-ils finalement réussir à se retrouver ?
Attention, que ceux qui ne veulent pas connaître la suite de l’histoire arrêtent là leur lecture !
J’avais aimé la fraîcheur du premier volume de cette histoire. Certes l’écriture n’était pas exceptionnelle, les personnages un brin caricaturaux, l’histoire assez convenue mais pourtant, on ne sait par quel miracle, l’ensemble fonctionnait plutôt bien. C’était énergique, c’était attachant, on s’y laissait prendre. J’avais particulièrement aimé la fin ouverte qui me faisait craindre la suite (eh oui, il faut savoir s’arrêter parfois).
Mes craintes étaient fondées. Si ce livre n’est pas totalement nul, il est d’un intérêt très limité. On ne retrouve pas le dynamisme du premier ni son humour. Un critique littéraire suédois a dit « Le quotidien tue l’amour, la vie de famille l’enterre. » Très bon résumé. L’auteur en rajoute des tonnes. La petite Désirée, si indépendante, devient une espèce de vache à lait pendant que le gentil Benny retrouve ses instincts de mâle dominant. On sombre dans le cliché. Si ça se lit toujours bien, les évènement s’enchaînent au détriment de la crédibilité de l’histoire et de la profondeur psychologique des personnages (qui rejoint à peu près celle d’une huître). On s’ennuie un peu et la tournure que prend les choses laisse franchement perplexe. A éviter, mieux vaut rester sur la bonne impression laissée par le premier.
Mon père disait toujours que personne ne peut rester amoureux plus de trois mois, après il devient fou. Maman le regardait un peu de travers quand il parlait comme ça et alors il se dépêchait d’ajouter : « Et ensuite, eh bien ensuite on s’aime pour de vrai, si on a de la chance ! »
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Combien sont-elles, les femmes qui rêvent de vivre à la campagne parmi les vaches et les fleurs, avec un gentil mari et un petit bébé tout mignon, pensais-je parfois. J’avais une vie de rêve ! Seulement ce n’était pas mon rêve, c’était celui de quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui ne savait pas grand chose à la vie de la ferme.
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Il ne comprenait pas. Il ne voyait pas combien je travaillais dur, car « le boulot des femmes » au foyer devient visible uniquement quand il n’est pas fait.