Mes lectures

John STEINBECK, Des souris et des hommes

          Lennie est un colosse, une véritable force de la nature. Il ne brille pas par son intelligence mais est au fond un brave garçon. Son ami George, petit mais vif, veille sur lui. Ils vont proposer leurs services de ferme en ferme, en espérant mettre un jour assez de côté pour s’acheter un lopin de terre mais il est difficile pour Lennie de passer inaperçu…

          Un classique de la littérature américaine. L’auteur à la renommée internationale a eu le Prix Nobel en 1962. L’écriture est sèche et efficace. Pas d’effets de style : un livre écrit comme parlent ses personnages. Une écriture efficace qui sonne vrai. Cette histoire d’amitié est touchante, sans jamais en faire trop. Des personnages marquants derrière lesquels se dessine l’air de rien une critique de la société américaine.

          Rien n’est en trop dans ce récit. L’auteur ne s’attarde jamais inutilement. Une rudesse qui ne rend que plus forte l’amitié qu’elle décrit. Une histoire poignante dont le souvenir me restera sans aucun doute longtemps. Sobre et efficace, un grand roman à mettre entre toutes les mains.

Y a pas besoin d’avoir de la cervelle pour être un brave type. Des fois, il me semble que c’est même le contraire. Prends un type qu’est vraiment malin, c’est bien rare qu’il soit un bon gars.

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Parce que je suis noir. Ils jouent aux cartes, là-bas, mais moi, j’peux pas jouer parce que je suis noir. Ils disent que je pue. Ben j’peux te le dire, pour moi, c’est vous tous qui puez.

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Vous avez tous peur les uns des autres, c’est pas autre chose. Vous avez tous peur que les autres aient quelque chose à raconter sur votre compte.

Mes lectures

Jean-Marie Gustave LE CLEZIO, L’Africain

          Une autobiographie dans laquelle l’auteur raconte son enfance africaine. Son père était médecin au Nigéria et il a vécu là-bas auprès de lui quelques années, une enfance bien différente de ce qu’il avait connu à Nice. Un livre illustré de nombreuses photographies d’époque.

          L’auteur nous livre une vision très personnelle de l’Afrique. Il l’a connue enfant, dans un petit village où lui et sa famille étaient les seuls blancs. Une Afrique loin de la société coloniale. Loin de l’agitation de la ville, l’immensité des plaines et la dureté de la vie dans ces contrées où les conditions sont extrêmes. Malheureusement, si j’ai trouvé positif cette approche particulière, qu’on trouve peu en littérature, je n’ai pas du tout accroché. Le style est plat, sans relief. L’histoire est racontée de manière décousue et est dépourvue de poésie. Pas d’anecdotes marrantes, pas de trace des rêves de l’enfance, bref, on s’ennuie.

Nous n’allions pas à l’école. Nous n’avions pas de club, pas d’activités sportives, pas de règles, pas d’amis au sens que l’on donne à ce mot en France ou en Angleterre. Le souvenir que je garde de ce temps pourrait être celui passé à bord d’un bateau, entre deux mondes.

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Il avait choisi autre chose. Par orgueil sans doute, pour fuir la médiocrité de la société anglaise, par goût de l’aventure aussi. Et cette autre chose n’était pas gratuite. Cela vous plongeait dans un autre monde, vous emportait vers une autre vie. Cela vous exilait au moment de la guerre, vous faisait perdre votre femme et vos enfants, vous rendait, d’une certaine façon, inéluctablement étranger.

Mes lectures

Mario VARGAS LLOSA, Tours et détours de la vilaine fille

          Le jeune Ricardo tombe amoureux Lily, la petite chilienne, dans le Lima des années 50. Il la retrouvera des années plus tard à Paris où elle sera de passage avant de partir comme « guérillera » à Cuba ; puis à Londres où elle a épousé un riche aristocrate. Le temps passe, les lieux changent mais l’amour de Ricardo reste intact, tout comme la cruauté et l’espièglerie de la vilaine fille. Le jeune péruvien arrivera-t-il à l’attraper ?

          Le style de ce roman est léger et agréable mais ne vous y trompez pas, cette apparente légèreté est extrêmement travaillée. L’histoire est prenante et bien construite, l’écriture parfaitement maîtrisée. On se laisse emporter sans même s’en rendre compte. Ce livre semble se lire tout seul. J’ai passé un très bon moment à cette lecture, plus profonde qu’il n’y paraît. On revit à travers l’histoire de Ricardo l’histoire du communisme, celle du Pérou, un peu celle de Paris aussi. Un fond socio-culturel important sans jamais être pesant. Les personnages sont intéressants, complexes et surprenants. Un roman qui feint la légèreté mais cache bien des merveilles. Un très bon moment de lecture.

Je pars à Cuba demain matin très tôt, via Prague. Tu peux commencer à sortir ton mouchoir.

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Si soudain nous sentons que nous mourons et nous demandons quelle trace nous laisserons de notre passage dans ce chenil ? La réponse honnête serait : aucune, nous n’avons rien fait si ce n’est parler pour d’autres. Que signifie, sinon, avoir traduit des milliers de mots dont nous ne nous rappelons aucun, car aucun ne méritait qu’on s’en souvienne ?

Divers

Sondage

          Voici arrivée la fin du sondage sur le prix Nobel de littérature attribué cette année à Mario Vargas Llosa. Vos n’avez pas été très inspirés par le sujet. Vous avez quand même été quelques uns à voter, dont un peu plus de la moitié à jugé que l’absence de polémique dans la critique autour de cette nomination était anormale.

Divers

Détails techniques

          Hier, ce blog a de nouveau connu un record de visites, vous êtes 85 à vous y être balladés, merci ! En ce début de semaine, il y a eu ici une affluence inespérée : plus de 200 visites depuis lundi, soit pas loin de 70 personnes chaque jour ! Jamais je n’aurais cru que vous seriez si nombreux à me suivre un jour ! Par pitié, que celui ou celle qui a envie de laisser un commentaire de type « pfff, que ça ? moi j’ai 500 visites/jour » s’abstienne, nul besoin de ternir ma joie (non, je précise parce que ça m’est déjà arrivé). Je remarque aussi que vous êtes de plus en plus nombreux à laisser des commentaires et à rendre ce blog vivant. Merci ! J’espère que vous ne vous lasserez pas trop vite et continuerez à venir voir ce qui se passe ici.

          Je tenais également à signaler qu’il est possible de s’abonner à ce blog et d’être prévenu par mail à chaque nouvel article. C’est tout en bas à gauche pour ceux que ça intéresse.

          Enfin, le sondage sur Mario Vargas Llosa prend bientôt fin. Visiblement, cette histoire de prix Nobel n’emballe personne, non seulement les articles n’ont eu aucun succès, mais le sondage non plus. Peu importe, je ferai mieux la prochaine fois ; mais n’hésitez pas à donner votre avis jusqu’à dimanche.

          Bonne journée à tous.