Mes lectures

Le Sanglier, un texte fort et surprenant

          Quand il rentre de la guerre, Daniel ne supporte plus les bassesses de ses semblables et décide se couper du monde. Il devient un vagabond, vit de peut, et évite tant qu’il le peut tout commerce avec les hommes. Il finira par aller s’installer dans les bois et on le surnommera « Le sanglier ».

Luccin-Sanglier

          Il y a peu, j’avais lu un texte particulièrement fort et empreint d’un grand réalisme intitulé La scierie. Si le sujet en est bien différent, il on retrouve un peu même esprit dans ce texte-ci, par la force d’évocation, la dureté de l’univers dépeint et le caractère entier de son personnage. J’ai eu un peu de mal à accrocher avec ce texte au début. Je le trouvais bien écrit et l’histoire n’était pas déplaisante mais quelque chose me gênait, le côté excessif et agressif du personnage peut-être. J’avais un peu de mal à m’intéresser à son histoire. Mais peu à peu, en le voyant évoluer, ça a commencé à changer. L’arrivée d’une compagne pour notre héros, quoiqu’assez improbable, donne une nouvelle dimension au texte, plus humaine. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment commencé à apprécier l’histoire.

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          Ce texte est très court et se lit bien même si je l’ai trouvé un peu sec parfois. Je pense qu’il faut quand même être armé d’un certain cynisme et ne pas avoir trop de foi en l’humanité pour l’apprécier. En effet le personnage n’est pas tendre avec ses semblables et même si je me retrouve dans certaines réflexions on atteint là des sommets qui risquent d’agacer les plus optimistes. Toutefois j’ai beaucoup aimé son côté direct auquel on n’est plus tellement habitués et qui même s’il peut heurter est très intéressant. Je n’avais jamais rien lu de Pierre Luccin et ça m’a donné envie de découvrir ses autres ouvrages. Un texte qui sort de l’ordinaire et peut d’avérer franchement déroutant mais m’a agréablement surprise.

Mes lectures

La scierie, un texte anonyme qui ne passe pas inaperçu

          Un jeune homme qui vient de rater son bac s’engage dans une scierie en attendant d’être appelé pour son service militaire. Deux ans durant lesquels il va découvrir un métier dur et éreintant qui va le transformer en profondeur.

          J’avais entendu le plus grand bien de ce petit livre qui a fait l’unanimité auprès de mes libraires (oui oui, je fais partie de ces gens qui ont une librairie attitrée et font une confiance presque aveugle à leur(s) libraire(s)). Et puis un texte découvert par Pierre Gripari, dont les contes m’ont bercée depuis mon enfance – rien que d’y penser j’ai envie de les relire, c’est vous dire – ça suffisait amplement à me donner une folle envie de le lire. Il m’aura tout de même fallu quelques mois pour m’y mettre pour une raison assez obscure à vrai dire. Finalement, j’ai profité d’une frénésie de lecture ces dernières semaines pour m’attaquer à ce roman assez énigmatique. Je dois avouer que j’ai été assez surprise par le contenu. Si je ne savais pas trop à quoi m’attendre, à aucun moment je n’avais envisagé une telle dureté.

          Je crois que je pensais trouver une certaine émotion dans ce texte j’ai donc été assez étonnée par le côté très direct et extrêmement cru du style. Le narrateur, assez effacé au début, s’affirme peu à peu et semble perdre en humanité au fur et à mesure qu’il gagne en force. Il se livre sans détour et ses pensée les plus sombres sont couchées sur le papier. Il s’exprime sans détour, dans un style sec et sans fioritures pour un effet saisissant. Certaines scènes mettent franchement mal à l’aise tant il est rare de trouver un style aussi direct. C’est ce qui fait la grande force de ce texte d’un réalisme incroyable. Une histoire somme toute assez banale mais dans laquelle on se retrouve totalement immergé par une écriture dure et directe qui frappe comme un uppercut. On a rarement l’occasion de lire des textes de cette trempe. A découvrir.

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Tout ça me fait penser à un champ de bataille du douzième siècle. Ca devait faire le même bruit, ça devait être la même activité. Cette ambiance de bagarre est réelle. On a l’impression que l’équipe veut exterminer le bois, le hacher, le bouffer. Ici, on ne pose pas, on jette, on lance.

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Ce qui me coûte surtout, ce n’est pas le coup de collier pendant lequel on donne tout ce qu’on a dans le ventre, c’est le recommencement du travail qui paraît chaque jour plus monotone.