Voilà un petit roman qui dormait depuis bien longtemps dans ma bibliothèque (8 ans pour être exacte, je pense que c’était celui qui m’attendait depuis le plus de temps). Il ne me tentait que moyennement. On a beaucoup vu ce livre, on en a beaucoup entendu parler (trop, je trouvais ça louche) et moi qui ai toujours préféré les gros pavés, je le trouvais désespérément mince. Et puis ce titre… pfff… ça ne me parlait pas. J’avais bien failli l’ouvrir quelques fois mais n’avais jamais sauté le pas. C’était un tort. Heureusement que ma surcharge de travail m’a obligée à choisir dans ma bibliothèque un titre pas trop volumineux pour mes trajets en métro entre deux ouvrages sur Guibert, sinon ce pauvre Baricco y dormirait encore.
C’est l’histoire d’un jeune homme du sud de la France qui achète des oeufs de vers à soie afin de fournir les « éleveurs » et tisserands de son village. La maladie qui touche l’espèce dans une grande partie du monde l’obligera à aller en chercher au seul endroit où ils sont encore sains : le Japon. Il fera là-bas une rencontre qui bouleversera sa vie.
L’histoire commence doucement. L’écriture est simple, sans fioritures. Au début, j’ai trouvé que tout allait un peu vite, qu’on restait trop en surface et que lieux et personnages auraient mérité qu’on s’y arrête un peu plus. Et puis finalement, au fil des pages, les caractères se dessinent, l’Histoire (avec un grand H) apparaît en filigrane ; les émotions font surface. Des ambiances naissent de rien. Un livre vite lu et léger mais empreint de poésie qui est une vraie réussite.
La demeure d’Hara Kei semblait noyée dans un lac de silence. Hervé Joncour s’approcha et s’arrêta à quelques mètres de l’entrée. Il n’y avait pas de portes, et sur les murs de papier apparaissaient et disparaissaient des ombres qui derrière elles ne semaient aucun bruit. Ca ne ressemblait pas à la vie : s’il y avait un nom pour tout ceci, c’était : théâtre.
__________________
Hervé Joncourt resta immobile, regardant l’énorme brasier éteint. Il avait derrière lui une route longue de huit mille kilomètres. Et devant lui, rien. Brusquement, il vit ce qu’il croyait invisible.
La fin du monde.
A lire aussi : Novencento pianiste, un texte très émouvant.
![soie_alessandro_baricco[1]](https://madimado.com/wp-content/uploads/2010/11/soie_alessandro_baricco1.jpg?w=181&h=300)
Soie c’est un peu mon livre fétiche, je l’adore. Je l’ai lu en français, en italien, au moins 20 fois, voire plus. C’est aussi un de mes cadeaux fétiches, je l’ai offert je crois à toutes mes copines… Alors merci d’avoir parlé de ce joli texte, si poétique.
Mais avec plaisir ! C’est vraiment un très beau texte, et très accessible, ce qui ne gâche rien. je pense moi aussi avoir l’occasion de le relire et de le faire partager.
Moi je veux bien le lire !!! (ou peut-être relire parce que l’histoire me dit quelque chose, je me demande si je ne l’avais pas emprunté à la bibliothèque il y a fort longtemps…)
Je te le passerai si tu veux. C’est très vite lu et si je n’irais pas jusqu’à crier au chef d’oeuvre, j’ai trouvé que c’était très bien.
Ah ah! Il est dans ma PAL aussi, je ne saurais dire depuis quand, ce qui me fait dire que je devrais noter une date d’acquisition en première page (quoi que… qui s’en préoccupe?) et que comme toi, je n’arrive pas à m’y mettre, trop court pour moi! Entre deux pavés, peut-être!
Pareil, je le trouvais trop court, et puis trop lu et relu par d’autres. Mais finalement, entre deux pavés, c’est un bon moment de lecture !