Mes lectures

Nature humaine, Serge Joncour

Pour la première fois, il se retrouvait seul dans la ferme, sans le moindre bruit de bêtes ni de qui que ce soit pas le moindre signe de vie. Pourtant, dans ces murs, la vie avait toujours dominé.

La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l’arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d’un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. À qui la faute ?

Ceux qui me suivent depuis (très) longtemps le savent, je suis une adepte des romans de Serge Joncour. J’ai découvert ses textes dans les années 2000 et j’ai suivi religieusement chaque nouveauté depuis. Entonnement, en 20 ans je n’ai toujours pas pris le temps de lire ses tout premiers livres, mais je sais que ça viendra un jour. J’aimais particulièrement son humour féroce et son cynisme. Et puis est venu L’amour sans le faire qui marque un tournant dans son oeuvre. Un roman plus long, plus dense, pas drôle du tout pour la peine mais très sensible. Un changement de ton mais de décor aussi, avec un cadre moins urbain et un retour aux racines. Un virage à 180 degrés extrêmement réussi qui n’a fait que renforcer mon admiration. Seule petite ombre au tableau, Chien loup, son texte précédent, que j’avais trouvé un peu moins bon. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles j’ai autant attendu pour lire ce roman sorti il y a 3 ans, je craignais d’être déçue et j’attendais le bon moment pour prendre le temps de me plonger dedans.

Couverture de Nature humaine de Serge Joncour
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Le Tripode

Je voudrais profiter de ce confinement pour vous présenter certains de mes éditeurs favoris. Évidemment, difficile de choisir. Mais j’ai essayé de faire une sélection de petites ou moyennes maisons d’édition dont j’ai le plus apprécié le travail ces dernières années. Liste non-exhaustive donc. Je commence par Le Tripode.

Le Tripode est une maison d’édition fondée en 2012 par Frédéric Martin, éditeur ayant auparavant travaillé aux éditions Viviane Hamy et co-fondateur des éditions Attila. En quelques années, ils ont réussi à se faire une place à part dans le paysage éditorial français. Ce que j’aime chez eux ? Leurs couvertures colorées et leur sélection exigeante et décalée. Mais aussi l’ardeur avec laquelle ils défendent leurs ouvrages. Ils s’inspirent du travail de l’éditeur Jean-Jacques Pauvert qui disait que l’éditeur doit « ouvrir un lieu d’asile aux esprits singuliers »

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Sublime royaume, Yaa Gyasi

Gifty, américaine d’origine ghanéenne, est une jeune chercheuse en neurologie qui consacre sa vie à ses souris de laboratoire. Mais du jour au lendemain, elle doit accueillir chez elle sa mère, très croyante, qui n’est plus que l’ombre d’elle-même et reste enfermée dans sa chambre toute la journée. Grâce à des flashbacks fort émouvants, notamment sur un frère très fragile, nous découvrons progressivement pourquoi la cellule familiale a explosé, tandis que Gifty s’interroge sur sa passion pour la science si opposée aux croyances de sa mère et de ses ancêtres. ​

Couverture de Sublime Royaume de Yaa Gyasi

De cette autrice j’avais adoré No home, son premier roman, qui avait été un gros coup de cœur. J’attendais donc avec impatience celui-ci. J’avoue avoir été bien moins convaincue. Même si globalement c’est un bon roman, j’ai trouvé qu’il n’avait ni l’ampleur ni la portée du précédant. Le sujet, beaucoup plus intime, m’a moins touchée. Mais là c’est aussi une question de goûts, je ne suis pas très portée sur les drames personnels, je leur préfère toujours l’aspect historique ou social, même si ça se rejoint souvent.

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Du côté des indiens, Isabelle Carré

Ziad, 10 ans, ses parents, Anne et Bertrand, la voisine, Muriel, grandissent, chutent, traversent des tempêtes, s’éloignent pour mieux se retrouver. Comme les Indiens, ils se sont laissé surprendre ; comme eux, ils n’ont pas les bonnes armes. Leur imagination saura-t-elle changer le cours des choses ? La ronde vertigineuse d’êtres qui cherchent désespérément la lumière.

J’aime beaucoup Isabelle Carré comme actrice au jeu sensible. Je l’ai découverte comme autrice il y a un an ou deux. J’avais quelques doutes en entamant ma lecture, les romans d’acteurs ou chanteurs étant assez rarement de grandes réussites. Mais j’avais été mauvaise langue : je suis tombée instantanément sous le charme. J’ai retrouvé dans ce texte tout ce que j’aime chez l’actrice, et chez la personne en général, la douceur, la discrétion, une pointe d’autodérision aussi. C’avait été un grand coup de cœur que ce premier roman intime et sensible. Mon avis complet est à découvrir ici. J’attendais donc avec impatience son second roman, sorti cette rentrée.

Couverture du roman Du côté des indiens d'Isabelle Carré
Couverture

Malheureusement, cette fois le charme n’a pas aussi bien opéré. Sa plume est toujours agréable, même si je n’y ai pas retrouvé cette petite touche d’humour, ce côté léger que j’avais tellement apprécié et m’a manqué ici. Ca reste toutefois bien écrit, pas de réelle fausse note de ce côté-là. En revanche je n’ai pas trop accroché avec l’histoire. Ca commence par un petit garçon qui découvre que son père couche avec la voisine. Non seulement je ne suis pas parvenue à m’y intéresser mais je ne voyais pas non plus où elle voulait en venir avec cette histoire ni comment elle allait tenir tout un roman là-dessus.

D’ailleurs ce n’est pas le cas puisqu’on s’intéresse ensuite au passé de ladite voisine. Mais j’ai trouvé l’introduction particulièrement longue et pour tout dire inutile. Ca aurait pu devenir intéressant, assez vite le problème des agressions sexuelles dans le milieu du cinéma est abordé. Et on est là dans un sujet qui m’intéresse au plus haut point, mon intérêt était enfin éveillé. Il est question d’un réalisateur bien plus âgé que son actrice et qui lui fait des avances. Elle ne dit pas non alors qu’elle aurait voulu. Il est question de pourquoi on ne réagit pas, de comment cela nous ronge. Le texte donne l’impression qu’il y a beaucoup du propre vécu de l’autrice là-dedans.

La manière dont c’est traité m’a laissée assez froide et m’a parfois gênée par la forme de naïveté qui s’en dégage. Je ne saurais expliquer pourquoi certains passages m’ont un peu mise mal à l’aise. Le sujet est très sensible et il est difficile de trouver les mots justes, le bon ton, j’ai par moments eu le sentiment d’un décalage entre l’histoire et le récit, comme si ça ne disait pas tout, n’allait pas au fond des choses. J’ai aussi eu l’impression que l’autrice essayait de noyer le poisson, faisait des digressions pour diluer un récit sans doute douloureux. Je ne suis pas venue à bout de ce texte qui est loin d’être mauvais mais n’a jamais totalement réussi à me convaincre, pour des raisons que je m’explique mal. Sur le même sujet, j’ai repensé à autre texte qui lui m’avait touchée en plein cœur : La petite fille sur la banquise d’Adélaïde Bon. Je n’ai pu m’empêcher de rapprocher les deux, qui dans des styles différents, m’ont semblé se faire écho.

Portrait d'Isabelle Carré

Le visage de Ziad s’éclaira d’un grand sourire en demi-lune, aussi large et élastique que celui d’un personnage de manga, même s’il avait encore du mal à y croire. En grandissant, il avait appris à se méfier des promesses des adultes. Leur sempiternel « on ira », qui n’arrivait jamais.

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Est-ce qu’elle continuait de sourire bêtement, ou était-elle devenue blème, si vulnérable tout à coup qu’il préférait ne pas s’attarder, n’y accorder aucune importance ?

Mes lectures

Rentrée littéraire 2020 : littérature francophone

          Cette année, énormément de livres de la rentrée littéraire me font envie. Il y avait longtemps qu’une rentrée ne m’avait pas autant enthousiasmée. Voici donc une liste non-exhaustive des livres que je souhaiterais lire, sachant que ce sera déjà pas mal si j’arrive à en parcourir la moitié. Pas facile de s’y retrouver avec 511 sorties en fin août et début octobre ! J’ai essayé d’aller chercher des choses assez différentes, j’espère que cela vous aidera à trouver vos prochaines lectures. On notera quand même une certaine prédominance des drames et des romans sociaux, on ne se refait pas ! J’ai trouvé beaucoup de jolies choses chez Grasset, Stock, Albin Michel, L’Harmattan, Globe et Les Escales cette année. Pour plus de lisibilité, j’ai séparés les nouveautés en 3 catégories à paraître dans des articles différents : premiers romans, littérature étrangère et littérature francophone. 50 idées de lecture pour (presque) tous les goûts. N’hésitez pas à ajouter en commentaire vos envies de lecture ou vos coups de cœur de la rentrée.

 

 

Du côté des indiens, Isabelle Carré, Grasset

 

Ziad, 10 ans, ses parents, Anne et Bertrand, la voisine, Muriel, grandissent, chutent, traversent des tempêtes, s’éloignent pour mieux se retrouver. Comme les Indiens, ils se sont laissé surprendre ; comme eux, ils n’ont pas les bonnes armes. Leur imagination saura-t-elle changer le cours des choses ? La ronde vertigineuse d’êtres qui cherchent désespérément la lumière, saisie par l’œil sensible et poétique d’Isabelle Carré.

 

La grande épreuve, Etienne de Montety, Stock

 

Un couple sans histoire, Laure et François Berteau. Leur fils adoptif, David, adolescent enjoué qui se pose des questions sur ses origines. Le père Georges Tellier, un prêtre qui s’arc-boute à sa foi, dans une Eglise qui s’étiole. Frédéric Nguyen, flic résolu à l’action et au silence, pour préserver sa vie privée. Hicham, que le goût du risque et de la frime finit par conduire en prison. Des remarques blessantes, de mauvaises rencontres. Une emprise croissante de l’islamisme et une colère de plus en plus radicale. Et tout se précipite. Vers cette petite église d’un village du Sud-Ouest de la France, la tragédie attire comme un aimant explosif des hommes que rien ne prédestinait à se rencontrer.

 

La fièvre, Sébastien Spitzer, Albin Michel

 

Un homme, tout juste arrivé en ville, s’effondre au milieu de la rue. Il meurt, sa langue est noire. Il est le cas zéro. La première victime de la Fièvre.
Keathing tient le journal local. Raciste, suprémaciste, c’est un vrai type du Sud qui ne digère pas la victoire des Yankees et l’affranchissement des noirs. Annie Cook est française. Elle tient un lupanar et ne pense qu’à faire de l’argent. La Fièvre va bouleverser leur vie. La ville se vide, les trains sont pris d’assaut, on s’entretue pour obtenir une place. Puis le silence s’installe. Les derniers habitants, impuissants, assistent à l’impensable.

 

La chasse aux âmes, Sophie Blandinières, Plon

 

L’Histoire bouscule les âmes, la perversité de l’occupant nazi qui veut corrompre, voir ses victimes s’autodétruire et met en place un jeu ignoble dont l’objectif est de survivre, à n’importe quel prix : vendre son âme en dénonçant les siens ou ses voisins, abandonner ses enfants affamés, ou sauver son enfant, lui apprendre à ne plus être juif, céder son âme au catholicisme pour un temps ou pour toujours en échange de sa vie.

 

On fait parfois des vagues, Arnaud Dudek, Anne Carrière

 

Quelques jours après son dixième anniversaire, Nicolas apprend que son père – avec qui rien n’est simple, tant l’homme et le garçon paraissent différents – n’est pas son père biologique.
Que faire alors du généreux donneur de gamètes ? L’oublier ? Le nier ?
À 30 ans, Nicolas décide de partir à la recherche de son « bon génie » biologique malgré les obstacles administratifs qu’il s’attend à rencontrer.

 

 

Les démons, Simon Liberati, Stock

 

Dans la somnolence magique de leur domaine familial, Serge, Alexis et Taïné traînent leur désœuvrement. Taïné a la beauté empoisonnée d’un tableau préraphaélite ; Serge est un prince des ténèbres ; quant à Alexis, le plus jeune et le plus fou, il se jette à corps perdu dans l’amour et la provocation. La séduction de leur jeunesse tourne à la cruauté muette. La tragédie frappe cette fratrie en ce printemps 1967, et accélère la bascule vers une époque nouvelle : celle, pop et sensuelle, de la drogue, du plaisir et de la guerre du Viêtnam.

 

Un jour viendra couleur d’orange, Grégoire Delacourt, Grasset

 

Pierre ne demandait pas la lune, juste un bout. Avec sa femme, Louise, leur fils Geoffroy et son amie Djamila, ils vont manquer de tout perdre. Et puis, à défaut de lune, choisir la vie, aller vers la lumière. A l’aube d’un matin de novembre, dans le Nord de la France, un groupe de copains se poste sur un rond-point et décide de l’occuper. Parmi eux, Pierre, vigile à mi-temps dans un supermarché après un licenciement, exprime enfin une colère longtemps contenue. Au fil des journées de mobilisation, le fossé se creuse avec sa femme, infirmière en soins palliatifs, et Geoffroy, leur fils de treize ans, garçon singulier qui lui a toujours fait peur. Un fils qui refuse d’être touché, classe tout par couleur, compte la taille exacte de ses foulées, et retient tout ce qu’il lit, en silence.

 

La discrétion, Faïza Guène, Plon

 

Yamina est née dans un cri. À Msirda, en Algérie colonisée. À peine adolescente, elle a brandi le drapeau de la Liberté.
Quarante ans plus tard, à Aubervilliers, elle vit dans la discrétion. Pour cette mère, n’est-ce pas une autre façon de résister ?
Mais la colère, même réprimée, se transmet l’air de rien.

 

Black Manoo, Gauz, Le nouvel Attila

 

Une chronique de la vie de Black Manoo, un Ivoirien arrivé à Paris dans les années 1990, entre drogue, musique, amitiés et rencontres amoureuses.

 

Avant les diamants, Dominique Maisons, La Martinière

 

Hollywood, 1953. L’industrie cinématographique est un gâteau fourré à l’arsenic que se disputent la mafia, l’armée et les ligues de vertu catholiques. Dans ce marécage moral et politique, ne survivent que les âmes prêtes à tout. Le producteur raté Larkin Moffat est de ceux-là. Abonné aux tournages de séries B, il fait vivoter les crève-la-faim du cinéma et enrage contre ce système qui l’exclue. Jusqu’au jour où il se voit proposer la chance de sa vie. Dans cette combine dangereuse vont graviter autour de lui le major Buckman, parieur et coureur invétéré, le très ambivalent père Santino Starace, l’impresario et proxénète Johnny Stompanato. Tous vont croiser leurs destins, multiplier les manœuvres et les crimes dans ce grand cirque du cinéma américain. Alors que défilent les Errol Flynn, Clark Gable, Hedy Lamarr et autres Frank Sinatra, ce petit monde sans scrupule va s’adonner à ce qu’il sait faire de mieux : manipuler les masses et veiller à son profit.

 

 

Une affaire si facile, Francis Szpiner, Le chercher Midi

 

Juin 1984. Dans un pavillon de la banlieue parisienne, Martine tue son mari d’un coup de fusil. Simon Fogel, brillant avocat pénaliste, accepte de la défendre. Dans le dossier de cette mère de famille sans passé judiciaire qui veut protéger son fils Nicolas, âgé de six ans, il découvre le calvaire d’une femme battue et soumise aux caprices sexuels sordides de son époux violent. Les policiers bouclent rapidement le dossier.
Des aveux, une coupable, un mobile. Une affaire si facile et banale en apparence, dans laquelle l’avocat peut plaider les circonstances atténuantes. Mais y a-t-il des affaires faciles ?

 

Gabriel, Pierrick Guinard, L’Harmattan

 

À la fin du printemps 1950, Gabriel, vingt-six ans, fut retrouvé mort dans le massif de l’Adamaoua, au nord du Cameroun. Il venait de déserter sa congrégation de pères missionnaires. Suivant ses dernières volontés, son corps fut mis en terre selon la coutume païenne des Kirdis. Peu de temps avant son décès, il s’était pris en photo en pleine nature, tenant dans une main une page déchirée de son journal et sur laquelle il avait griffonné : Rien qui m’appartienne, sinon la paix du cœur et la fraîcheur de l’air. L’autre main semblait levée en signe d’adieu. Il souriait et, malgré son visage affreusement décharné, sûrement rongé par la fièvre et la maladie, ceux qui le connaissaient depuis longtemps, bien avant son départ en Afrique, lui trouvèrent un air étonnamment radieux, débarrassé de cette tristesse qu’ils lui avaient toujours connue.

 

Le sel de tous les oublis, Yasmina Khadra, Julliard

 

Lorsqu’une femme claque la porte et s’en va, elle emporte le monde avec elle. Adem Naït-Gacem l’apprend à ses dépens. Ne supportant pas le vide laissé par le départ de son épouse, l’instituteur abandonne ses élèves et, tel un don Quichotte des temps modernes, livré aux vents contraires de l’errance, quitte tout pour partir sur les chemins.
Des rencontres providentielles jalonnent sa route : nain en quête d’affection, musicien aveugle au chant prophétique, vieux briscards, galériens convalescents et simples d’esprit le renvoient constamment aux rédemptions en lesquelles il refuse de croire. Jusqu’au jour où il est rattrapé par ses vieux démons.

 

Nature humaine, Serge Joncour, Flammarion

 

La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l’arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d’un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. À qui la faute ?

 

Chavirer, Lola Lafon, Actes Sud

 

1984. Cléo, treize ans, qui vit entre ses parents une existence modeste en banlieue parisienne, se voit un jour proposer d’obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation, pour réaliser son rêve : devenir danseuse de modern jazz. Mais c’est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d’autres collégiennes.

 

 

Les roses fauves, Carole Martinez, Gallimard

 

Lola vit en Bretagne au-dessus du bureau de poste où elle travaille. Elle est jolie, sage et boiteuse. Elle ne désire rien et se dit comblée par son jardin. Dans son portefeuille, on ne trouve que des photos de son potager et, dans sa chambre, face au grand lit où elle s’interdit de rêver, trône une armoire de noces pleine des cœurs de ses ancêtres.
Dans la région d’Espagne où sont nées ses aïeules, quand une femme sent la mort venir, elle brode un coussin en forme de cœur qu’elle bourre de bouts de papier sur lesquels sont écrits ses secrets… À sa mort, sa fille ainée en hérite avec l’interdiction absolue de l’ouvrir. Des cœurs de femmes battent dans la vieille armoire de Lola. Ils racontent une histoire qui a commencé en Andalousie, il y a plus d’un siècle.

 

Buveurs de vent, Franck Bouysse, Albin Michel

 

Ils sont quatre, nés au Gour Noir, cette vallée coupée du monde, perdue au milieu des montagnes. Ils sont quatre, frères et sœur, soudés par un indéfectible lien. Marc d’abord, qui ne cesse de lire en cachette. Mathieu, qui entend penser les arbres.
Mabel, à la beauté sauvage. Et Luc, l’enfant tragique, qui sait parler aux grenouilles, aux cerfs et aux oiseaux, et caresse le rêve d’être un jour l’un des leurs. Tous travaillent, comme leur père, leur grand-père avant eux et la ville entière, pour le propriétaire de la centrale, des carrières et du barrage, Joyce le tyran, l’animal à sang froid…

 

Le grand vertige, Pierre Ducrozet, Actes Sud

 

Pionnier de la pensée écologique, Adam Thobias est sollicité pour prendre la tête d’une “Commission internationale sur le changement climatique et pour un nouveau contrat naturel”. Pas dupe, il tente de transformer ce hochet géopolitique en arme de reconstruction massive. Au cœur du dispositif, il crée le réseau Télémaque, mouvant et hybride, constitué de scientifiques ou d’intuitifs, de spécialistes ou de voyageurs qu’il envoie en missions discrètes, du Pacifique sud à la jungle birmane, de l’Amazonie à Shanghai…

Autoportrait en chevreuil, Victor Pouchet, Finitudes

 

Avril s’inquiète pour Elias. Elle l’aime, mais il est si secret, si étrange parfois. Craintif, aussi. Elle voudrait comprendre ce qui le tourmente, ce qui l’empêche de vivre pleinement.
Mais comment Elias pourrait-il lui confier ce qu’a été son enfance ? Pas facile, dans un petit village, d’être le fils du « fou ». De celui qui se dit magnétiseur, médium ou même paradoxologue et qui fait subir à sa famille la tyrannie de ses discours et de ses délires.
L’amour d’Avril suffira-t-il pour qu’Elias échappe à cette enfance abîmée ?

 

Là d’où je viens a disparu, Guillaume Poix, Verticales

 

«Ça fait deux ans que je ne l’ai pas revu. Sept cent vingt-trois jours pour être précise. Il y a un mois, j’ai reçu une lettre de lui en provenance des États-Unis. Il m’indiquait qu’il avait fui notre pays et qu’il travaillait dans une entreprise de bâtiment. Il allait bien, il écrirait de temps en temps, il me souhaitait du calme maintenant qu’on ne se reverrait plus. J’ai brûlé la lettre et j’ai regardé mon fils aîné partir en fumée.»