Cinéma

Je tremble, ô matador

Drame historique chilien de Rodrigo Sepulveda avec Alfredo Castro, Leonardo Ortizgris, Julieta Zylberberg

Chili, 1986, en pleine dictature de Pinochet. Par amour pour un révolutionnaire idéaliste qu’il vient de rencontrer, un travesti sur le déclin accepte de cacher des documents secrets chez lui. Ils s’engagent tous deux dans une opération clandestine à haut risque.

Affiche du film, Je tremble ô matador

Bonne surprise que ce film dont je ne savais pas grand chose. Je ne connaissais pas le réalisateur et je ne suis pas sure d’avoir vu grand chose avec les deux acteurs principaux. Ces dernières années, j’ai quelque peu délaissé le cinéma sud américain alors qu’à une époque je courais les salles obscures à la recherche de films chiliens et argentins notamment. De plus la période est souvent intéressante lorsqu’elle est traitée au cinéma ou en littérature, j’étais donc très curieuse de découvrir ce film qui semblait assez atypique. Le film n’ayant pas une large diffusion, pas forcément évident toutefois de le voir près de chez vous en attendant le VOD.

Image du film Je tremble ô matdor

J’ai dans l’ensemble beaucoup aimé bien qu’il ne soit pas exempt de défauts. Commençons donc par les reproches. Le film se passe sous Pinochet et on ne peut pas dire que les personnes transgenres et les homosexuels étaient particulièrement bien vus par le régime, pourtant le film, qui met quand même en scène un révolutionnaire, est très dépolitisé et ne dit pas grand chose du contexte. C’est frustrant. Et dommage. Ca aurait mérité un réel engagement qui est ici absent alors que ça s’y prêtait tout à fait. Seul point positif, le fait que le film souligne (timidement) que les personnes trans et homo sont exclues des révolutions qui les ostracisent tout autant que les régimes dictatoriaux (en tout cas dans ce contexte). Là aussi ça aurait mérité d’être plus appuyé, mais ça a le mérite d’être dit.

Image du film Je tremble ô matador

Plus qu’un film politique, c’est plutôt une romance qui ne dit pas son nom. Un amour à sens unique qui se cache derrière une amitié un peu étrange et décalée, et sans doute pas totalement désintéressée. Sur le plan des sentiments c’est beau et délicat, ça sonne très juste. Le réalisateur peint ses personnages avec beaucoup de tendresse. Il y a des scènes émouvantes, avec souvent un côté doux amer, mais quelques moments de joie, aussi. C’est beau. Alfredo Castro est touchant dans le rôle de cette femme dont on ne saura jamais le nom. Leonardo Ortizgris est en revanche en retrait et assez fade comme révolutionnaire. Si le film ne parvient pas à convaincre sur tous les plans et aurait gagné à être plus engagé, il séduit toutefois par sa délicatesse et la joie mélancolique qui s’en dégage.

Un commentaire sur “Je tremble, ô matador

  1. Super article vraiment, merci pour cette belle découverte 🙂 hésites pas à venir faire un tour sur mon site Mood-blog.fr et à t’abonner si ça te plaît 🙂

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