Documentaire de Valérie Guillaudot
Marie, Odile et Valérie, trois parcours de femmes et de mères se déroulent sur plus d’un siècle. Marie, née en 1902, a eu 10 enfants dans une France agricole et catholique. Odile, sa fille, ne voulait pas d’enfants, elle souhaitait se libérer des contingences domestiques. Elle est devenue dans les années 50 fonctionnaire et citadine. Installée en Ariège, Valérie, la 3ème génération, se sent piégée par sa vie de mère de famille. Elle convoque le passé et interroge ses proches sur ces rôles encore largement assignés aux femmes. Avec l’historienne Michelle Perrot, elles questionnent un siècle d’émancipation au sein de la sphère familiale.
Ce documentaire sortait aujourd’hui, 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. La réalisatrice vit en Ariège, dont je suis originaire. Un sujet qui me parlait et collait avec l’actu, un peu de chez moi dans ce docu, j’étais intriguée. Soignons honnêtes, j’étais curieuse mais j’avais assez peur de m’ennuyer. Et je n’avais pas totalement tort. Je n’ai que moyennement accroché avec ce documentaire. J’ai bien aimé l’histoire de la mère de la réalisatrice – voire de sa grand-mère, mais les parties qui se passent aujourd’hui et les réflexions qui les accompagnent ne m’ont pas paru passionnantes. Un format plus court et axé sur la mère aurait été plus percutant je pense.
J’ai beaucoup aimé les interventions de Michelle Perrot (historienne) sur les histoires d’émancipation au fil du XXe siècle, c’est à la fois pertinent et très bienveillant comme regard. Sur ces hommes et ses femmes qui ont à peu près mon âge et parlent de leur rapport aux tâches ménagères par exemple, j’ai été mitigée, avec une conscience des rôles qu’on nous assigne selon notre genre, une volonté de s’en affranchir, et à la fois une reproduction de ces rôles parfois et une réflexion qui ne va pas au bout des choses (sur le rôle de l’éducation et l’aspect sociétal notamment). Ca m’a laissée sur ma faim. Mais sans doute aussi qu’étant moi-même féministe, militante, et essayant de pas mal m’instruire sur le sujet, je m’attendais à quelque chose de plus engagé quand finalement c’est plus une quête de l’histoire familiale qu’un documentaire politique. J’ai regardé ce film avec ma maman et j’ai apprécié les discussions sur la famille qu’il a déclenché avec les parcours de nos propres grands-mères. Si ce documentaire m’a déçue sur certains aspects et m’a semblé un peu long, il a le mérite d’interroger le rapport à la famille et à la place des femmes en son sein.