Cinéma

Vous n’avez encore rien vu

          Drame français d’Alain Resnais avec Mathieu Amalric, Pierre Arditi, Sabine Azéma, Lambert Wilson…

          Antoine d’Anthac, l’auteur de la célèbre Eurydice, vient de mourir. Il convoque ceux qui ont joué sa pièce pour juger de la qualité de la mise en scène de celle-ci par une troupe de jeunes comédiens. Durant cette projection, chacun va renouer avec les émotions du texte et du jeu d’acteur. 

          On retrouve une fois de plus toute la troupe d’Alain Resnais, qui sont autant d’acteurs d’exception. On se régale de les voir réunis une fois de plus. Le film rend hommage à l’Eurydice d’Anouilh (dont vous pouvez trouver la critique ici), qui est loin d’être son meilleur texte… La mise en scène est extrêmement originale, mettant en parallèle plusieurs interprétations de la pièce, et nous offre quelques passages surprenants à l’indéniable beauté. Malheureusement, si le procédé est habile et fort original, il n’a pas suffi à me tenir en haleine durant deux heures. Le film est très linéaire, toute la pièce d’Anouilh y passe, et elle n’est pas des plus palpitante (alors en 3 exemplaires, je vous dis pas !). De plus, je n’aime pas le théâtre filmée alors à entendre le texte dans son intégralité, j’aurais autant aimé le voir su les planches !

         Je me suis donc assez vite lassée, et finalement endormie après une lutte acharnée bercée par les douces voix de Pierre Arditi et Lambert Wilson qui ont accompagné mes rêves (je tiens à signalée qu’étant malade et sous traitement, mon endurance est pitoyable, ceci expliquant cela, la qualité du film a  peu à y voir)… L’idée était bonne, la mise en scène est géniale, les acteurs sont tellement convaincants, mais le choix de la pièce est fatal. Avec le texte d’Antigone ou de Médée ç’aurait eu une toute autre allure ! Un film qui est donc intéressant et bourré de qualité mais qui n’a pourtant pas réussi à me convaincre totalement. Frustrant. 

Mes lectures

Eurydice, Jean ANOUILH

          Quand Eurydice, une jeune comédienne, croise Orphée, qui gagne sa vie en jouant du violon aux terrasses des cafés, c’est immédiatement le coup de foudre. Tous deux vont tout quitter pour vivre leur amour. Mais devant la dure réalité de la vie, la magie des début s’estompe bien vite.

          Je suis une inconditionnelle des pièces noires d’Anouilh. J’ai toutefois été assez déçue de celle-là qui est loin d’être sa meilleure. On n’y retrouve pas vraiment la poésie qui fait tout le charme de cet auteur. Peut-être est-ce aussi parce que je connais à présent assez bien sa manière de traiter l’amour dans son oeuvre et que j’ai trouvé qu’il le faisait avec plus de brio dans d’autres textes. Toujours est-il que j’ai trouvé ce texte-ci assez moyen. Une pièce qui se rapproche presque par moment du théâtre de boulevards et supporte donc assez mal la lecture, demandant à être vue sur scène, comme s’est également le cas pour La Colombe. A voir montée donc.

          Au festival de Cannes, Alain Resnais présentait cette année un film hommage à notre Eurydice : Vous n’avez-encore rien vu. Je pense aller le voir dès sa sortie afin de voir ce que donne l’adaptation.