Expositions

La pierre sacrée des maori

          Cap sur la Nouvelle-Zélande, sur la piste de l’or vert, pierre sacrée des Māori. Matériau d’un art ancestral délicat, symbole de force et objet de fascination, cette pierre aux vertus magiques est intimement liée aux nombreuses croyances, histoires et légendes du peuple Māori.

La pierre sacrée des maori, affiche

          Le week-end dernier, je suis allée au musée du Quai Branly pour découvrir l’exposition « La pierre sacrée des Maori » sur des objets en jade. Bon, j’avoue que d’une manière générale, ce n’est pas le type d’expo qui me tente le plus mais j’adore le Quai Branly et je me suis dit que le thème me sortirait un peu de ma zone de confort. Une fois n’est pas coutume, j’ai choisi la visite guidée, me disant que n’y connaissant rien en art maori et en pierres, je risquais de passer totalement à côté de cette expo si je la faisais par mes propres moyens (sinon j’aurais pu aller voir une expo susceptible de me plaire, mais j’étais visiblement d’humeur aventureuse).

Pendentif Maori
© Kura Pounamu marketing images Te Papa

          Alors, cette expo ? Eh bien, c’était très intéressant. J’ai beaucoup aimé le fait qu’on puisse toucher certaines pierres, ce qui est peu courant dans une exposition. Et moi qui adore les histoires, j’ai été ravie qu’il y soit questions de certaines légendes maori. C’est évidemment ce que j’ai préféré, ça m’a donné envie de me pencher sur cette culture que je ne connais pas du tout. Leur vision du monde a l’air assez poétique. La visite guidée se penche beaucoup sur l’utilisation du jade dans la vie sociale des maori et sur son travail, il est donc assez facile d’imaginer son importance sans connaissances particulières. Il y a quelques très belles pièces exposées même si au premier abord ça peut sembler un peu répétitif.

La pierre sacrée des maori quai Branly
© Kura Pounamu marketing images Te Papa

          La guide n’était pas du tout une spécialiste de la question (ni même de la Nouvelle-Zélande), ce que j’ai trouvé un peu dommage. Mais elle était passionnée et sympathique, ce qui a fait que son discours était tout de même très prenant et la visite agréable. Elle ne reprend pas tout à fait les panneaux explicatifs mais les complète. Ca m’a donné envie de refaire l’exposition par moi-même pour découvrir les aspects qui ont été moins abordés. Je pense que si on ne connaît pas déjà un peu le sujet, la visite guidée est indispensable pour bien profiter de cette exposition. Pari gagné donc puisque non seulement j’ai passé un bon moment malgré un sujet a priori loin de mes priorités mais en plus j’ai eu envie de revoir l’exposition et de découvrir la culture maori.

La pierre sacrée des maori

Musée du Quai Branly

37, quai Branly
75007 Paris

Du mardi 23 mai 2017 au dimanche 01 octobre 2017

Fermeture le lundi
Mardi, mercredi, dimanche :  11h00-19h00
Jeudi :  11h00-22h00
Vendredi, samedi :  11h00-21h00

Plein tarif : 10€

 

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Expositions

Persona, une exposition étrange au Quai Branly

          J’ai mis très longtemps à me décider à visiter le Quai Branly, convaincue que les arts premiers ce n’était pas pour moi. Grave erreur. J’adore ce musée ! Il est très bien conçu, tout en courbes et lumières douces avec plein de choses surprenantes dedans. J’étais déçue d’avoir raté successivement L’Inca et le conquistador et Esthétiques de l’amour en Sibérie, quand j’ai reçu une invitation pour le vernissage de cette nouvelle exposition je me suis donc jetée dessus ! Et franchement, c’était génial ! Je n’ai pas pu y rester autant que j’aurais voulu parce que j’ai eu la grande idée de me faire une entorse à la cheville et qu’une expo avec des béquilles, c’est un peu compliqué quand même (surtout quand on pousse le vice jusqu’à prendre ses propres photos quand le musée propose de magnifiques visuels…). Avec beaucoup de retard, voici ce que j’en ai pensé.

Exposition Persona au Quai Branly

          Le titre « Persona » est assez peu parlant je trouve. C’est bien dommage parce que le sujet est passionnant. L’exposition porte sur la personnification des objets : « Comment l’inanimé devient-il animé ? Comment l’homme instaure-t-il une relation insolite ou intime avec des objets ? Un groupe d’anthropologues s’est penché sur ces questions, à l’heure où notre conception de l’humain vacille et que ses frontières ne cessent d’être repoussées. » Je vous fais part de la présentation du musée, qui sera toujours bien meilleure que celle que je pourrais en faire :

Exposition Persona au Quai Branly

          « Nombreux sont les objets qui ont un statut plus proche de celui d’une personne ou d’une créature que d’un simple objet. Objets d’art – occidental ou non occidental, populaire ou contemporain –, ou produits high tech – robots, machines, etc. – se voient régulièrement attribuer, dans leur utilisation, des capacités d’action insoupçonnées, qui en font des quasi-personnes. Comme l’enfant qui voue une passion à son doudou ou celui qui peste contre son ordinateur ou son mobile en lui reprochant d’être incompétent ou têtu. Comme le chamane qui convoque les esprits à travers une statuette prenant les traits des dieux.
Ce transfert ou cette confusion qui s’opère alors entre l’humain et le non-humain, et la relation particulière et personnalisée qui les lie, dans les cultures les plus variées, est le vaste sujet de cette exposition d’anthropologie. Une incursion par la robotique, via l’oeuvre pionnière de Masahiro Mori, permettra de comprendre le rôle de l’anthropomorphisme dans les artefacts les plus divers, et ce qui se joue lorsqu’un robot à l’apparence trop humaine – ou toute autre pièce au réalisme intimidant – croise notre regard, jusqu’à le déstabiliser. » Tout un programme donc !

Exposition Persona au Quai Branly

          Cette exposition comporte des œuvres très variées : ça va des masques indiens aux théâtres de puces en passant par des représentations de divinités ou de la robotique. Difficile parfois d’ailleurs de faire le lien entre des objets aussi hétéroclites. C’est d’ailleurs le point faible de cette exposition. Non seulement son titre n’est pas très parlant mais on peine parfois à en dégager un fil conducteur net. Des panneaux explicatifs permettent toutefois de rattacher chaque section au sujet de l’exposition. J’ai beaucoup aimé les videos qui jalonnent le parcours, avec la présentation d’expériences très intéressantes, notamment une sur les réactions de plusieurs personnes en isolement pendant 48h que j’ai beaucoup aimé découvrir. Il y a également de très beaux objets dans la première partie, qui est consacrée essentiellement aux arts premiers. Pourtant, c’est de loin la seconde partie qui est la plus réussie, avec l’apparition de la robotique qui est vraiment intéressante même si on s’éloigne un peu des arts premiers. Une exposition qui manque parfois un peu de clarté quant à son fil conducteur mais qui s’avère assez fascinante et passionnante à bien des égards. A voir.

Exposition Persona au Quai Branly

Persona, étrangement humain

Musée du quai Branly

37, quai Branly
75007 Paris

Du 26 janvier au 13 novembre 2016

Tous les jours de 11h à 19 ou 21h, fermé le lundi

11€ plein tarif, 9€ tarif réduit

Théâtre

Théâtre, cirque, danse : derniers spectacles vus

  • Un Noël à New-York, à la comédie Nation

New-York, le 24 décembre.. Le fils et sa nouvelle fiancée font irruption dans l’appartement de la mère . Mais à l’étonnement de la mère s’ajoute celui du fils qui la trouve en compagnie de son amant du moment.

Un Noël à New-York, Comédie NationJe n’étais jamais allée à la Comédie Nation, bien que je passe souvent devant. Cette petite comédie musicale tentait bien le fan de jazz qui m’accompagne, nous avons donc décidé d’aller voir de quoi il retournait. Au début je dois dire que je craignais un certain amateurisme. Finalement, je suis assez vite rentrée dans cet univers festif. La musique est entraînante et j’ai été agréablement surprise par les parties chantées. Les comédiens ont de belles voix (deux notamment chantent particulièrement bien) et aucune fausse note n’est à déplorer de ce côté-là. En revanche, l’écriture des parties jouées est plus approximative. Ca manque parfois un peu de rythme, c’est par moment un peu long et un peu laborieux. Les parties dramatiques sont dans l’ensemble plus réussies que celles plus légères même si on rit à de nombreuses reprise. Malgré quelques moments un peu longs, l’émotion est au rendez-vous dans cette comédie musicale jazzy, parfaite pour les fêtes. Si le texte manque un peu de tenue, ce sont les chansons qui restent au cœur de cette comédie de Noël et le tout possède une belle énergie qui nous fait passer un bon moment.

  • Wheeldon – Mac Gregor – Baush, à l’Opéra Garnier

Wheeldon-Mac Gregor-Baush, afficheCette année, je me suis fait un programme ballet assez chargé à l’opéra, avec 8 spectacles cette saison (pour le moment, j’en ai vu 2 – ou 3 – et je n’en ai raté qu’un). Bien que j’aie fait un peu de danse classique, je n’y connais pas grand chose mais j’apprécie de plus en plus tant les grands classiques que les créations contemporaines. J’aime assez ce principe de mêler plusieurs styles – ou de les enchaîner plus précisément – au sein d’un même spectacle, permettant ainsi de découvrir différents chorégraphes et la corrélation qui existe entre eux. Cette fois, le lien entre les 3 parties était un hommage à Pierre Boulez (mort justement -étrange coïncidence – la semaine où j’ai vu le spectacle).
La première partie est somme toute relativement classique mais je l’ai trouvée très belle même si elle reste peut-être un peu trop académique : des danseurs en justaucorps évoluent avec grâce sur le scène, tantôt en couple, tantôt en groupe, dans un ballet assez fascinant servi par de belles lumières. Simple et efficace.
Le deuxième volet est quant à lui ultra contemporain. La musique est on ne peut plus étrange (signée Boulez donc) et les lumières ultra travaillées avec des costumes très graphiques pour un résultat hypnotique. Un peu étrange, pas vraiment mon style, mais très beau tout de même dans son style si particulier.
La troisième partie est de loin la plus surprenante, la plus belle, la plus réussie. Durant l’entracte, les machinistes déversent des bennes entières de terre sur la scène pour un sacre du printemps à la fois léger et très charnel. J’ai rarement vu quelque chose d’aussi puissant et délicat à la fois. La puissance d’évocation et la puissance dramaturgique sont assez incroyables. Une danse sensuelle, brutale et pourtant très aérienne. Époustouflant.

  • Roméo et Juliette, à la Comédie Française

Roméo et Juliette, Comédie Française, afficheVoilà une pièce qui m’a quelque peu déroutée. J’avais vu un très bon Roméo et Juliette mis en scène il y a quelques années à Toulouse et j’en gardais un souvenir ému. J’attendais avec impatience cette version proposée par Eric Ruff, dont j’apprécie énormément le travail. A première vue, le décor n’est pas fou fou – et étonnement classique – même s’il s’avère assez ingénieux. Malgré cette petite déception du côté du décor, j’ai très vite senti que j’allais beaucoup aimé cette mise en scène qui propose une relecture assez originale du si célèbre Roméo et Juliette. Le premier acte est à mon sens le plus réussi (et de loin !). Eric Ruf s’ingénie en effet à mettre en avant par le jeu des acteurs tout l’humour de Shaskespeare. Il choisit de placer la pièce dans une Italie du milieu du XX° s. dans laquelle la chanson tient une place importante. Ca m’a rappelé le cinéma italien des années 50 (ou 60, je ne suis pas très douée avec les décennies) et le comedia del arte. La musique utilisée (une tarentelle ?) est très entraînante. On rit souvent et j’ai trouvé que cette conception de la pièce trouvait sa pleine mesure lors de la scène de la rencontre, une des plus réussies que j’aie pu voir. Très émouvante.
Malheureusement, la suite fonctionne un peu moins bien. En grande partie parce que malgré les nombreux traits d’esprits de l’auteur, la pièce demeure éminemment tragique. Comme souvent à la Comédie Française, j’ai trouvé que c’était légèrement surjoué, avec une diction un peu ampoulée – même si ça reste ici assez léger. Un peu plus de naturel aurait selon moi était bienvenu. Cela dit, Laurent Laffite, Roméo et la nourrice sont excellents. Ca me fait toujours un peu bizarre de voir des comédiens qui ont 30 ou 35 ans jouer des adolescents, mais bon, les gros rôles exigent souvent un minimum d’expérience. J’ai trouvé dommage de continuer à insister autant sur l’aspect comique dans la deuxième partie de la pièce où, s’il est présent, il n’est pas dominant. Un glissement de la légèreté du début vers le tragique de la fin aurait été plus subtil et naturel. L’insistance sur les piques de Shakespeare rend la fin moins émouvante et lui enlève un peu de sa force. Malgré une deuxième moitié moins réussie, j’ai dans l’ensemble beaucoup aimé cette représentation originale dont le début fonctionne très bien. Une belle tentative pour dépoussiérer une des pièces les plus célèbres du théâtre classique.

Roméo et Juliette, Comédie Française

Du 5 décembre 2015 au 30 mai 2016
Salle Richelieu
13€ à 41€ la place

  • 37° Festival du cirque de demain, sous le chapiteau du cirque Phoenix

37° festival du cirque de demain, afficheJ’aime beaucoup le cirque et depuis quelques années je commence à en revoir un peu. Les acrobaties me fascinent et c’est toujours le même bonheur d’entrer sous un chapiteau, même si aujourd’hui je préfère nettement le cirque contemporain au traditionnel. J’étais assez curieuse de découvrir les numéros de ces jeunes artistes venus du monde entier. Ne pouvant pas m’offrir le pass pour toute la durée du festival, j’ai choisi d’aller voir le spectacle des lauréats. Je ne sais pas si c’était le meilleur choix, en tout cas les numéros étaient de qualité. Sur 10 numéros, j’ai eu 4 coups de cœur et peu de grosses déceptions (à part les clowns, mais je n’aime généralement pas ça) : un numéro de diabolo survolté, deux jeunes à la planche coréenne – si c’est bien là son nom – qui offrent un numéro impeccable, deux autres au cerceau avec un numéro plein d’humour et de tendresse, et enfin, un jeune homme totalement loufoque avec un magnifique numéro d’équilibre – mon chouchou. Mention spéciale aussi à un numéro de sangles très esthétique et technique même si un peu lent. Comme dans tout concours, je n’étais dans l’ensemble pas trop d’accord avec les prix remis qui ne m’ont pas paru récompenser l’originalité. Mais bon, je suis loin d’être une spécialiste. Un festival qui permet de découvrir de jeunes artistes venus du monde entier avec des univers très variés. Les numéros sont sélectionnés avec soin et on en ressort admiratif.

  • Maputo Mozambique au Musée du Quai Branly

Spectacle-Maputo-Mozambique-
@Musée du quai Branly -photo Cyril-Zannettacci

Certains l’auront remarqué, je vois pas mal de cirque dernièrement (un article sur différents spectacles est d’ailleurs à retrouver ici). Je suis habituellement plutôt attirée par les acrobaties mais ces jongleurs du Mozambique m’intriguaient beaucoup. J’étais très curieuse de voir ce qu’ils proposaient et je n’ai franchement pas été déçue ! Leur spectacle est présenté comme du jonglage musical et je ne saurais mieux le définir : à la fois jongleurs et chanteurs, ces six artistes se servent de leurs balles – ou autres instruments d’ailleurs – non plus seulement pour jongler, mais aussi comme percutions. Dès les premières secondes j’ai su que j’allais adorer ce spectacle à la frontière des genre : chants polyphoniques africains, percussions, danse, jonglage, le tout servi par une mise en scène épurée et un très beau clair-obscur. La mise en scène très maîtrisée fonctionne à merveille.
Ce qui éblouit ici, ce n’est pas tant la performance des ces jongleurs pris individuellement (on s’arrête à 3 balles je crois, soit plus ou moins la base) mais leur inventivité et surtout leur incroyable synchronisation qui trouve son apogée dans un morceau où chacun marque le rythme en faisant rebondir les balles sur un tam-tam pour accompagner le chant. J’ai également adoré le passage où ils jonglent avec des sacs plastique, tout en s’en servant une fois de plus comme instrument de musique. Le spectacle est un peu court mes les artistes ne quittent jamais la scène, enchaînant les chansons-numéros. J’ai été totalement conquise par ce Maputo-Mozambique esthétique, original et touchant. 

Du 18 au 22 février 2016
Musée du Quai Branly
20€ la place
Rencontre avec les artistes les vendredi et samedi

Expositions

Photoquai

        La biennale de la photographie « Photoquai » s’installe pour sa 4° édition sur les quais de la Seine et dans les jardins du musée du quai Branly. Pendant 2 mois, 40 photographes non européens s’exposent et vous pouvez les découvrir gratuitement.

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          Je ne connaissais pas Photoquai et à vrai dire ne me suis pas déplacée spécialement pour l’occasion. J’étais dans le quartier et venait voir ce qu’il se passait au musée du quai Branly : à savoir rien puisque nous étions avant l’ouverture de l’exposition Kanak (dont je vous parlerai bientôt) et après la fermeture de la précédente. Voyant ces grands panneaux en face, je me suis donc dit que j’allais en profiter pour aller voir de quoi il s’agissait. Il faisait beau le jour où je m’y suis rendue et il y avait pas mal de monde. Certains semblaient venus pour les photos, d’autres étaient visiblement des passants arrivés là par hasard. Un public hétéroclite comme on en voit finalement assez rarement.

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          A chaque bout de l’exposition, des agents du musée distribuaient les dépliants sur l’exposition et en expliquaient le principe. J’ai trouvé très bien qu’ils soient là pour répondre aux questions du public qui finalement va beaucoup plus vers eux qu’au sein même du musée et n’hésite pas à se renseigner. Les grands panneaux sur lesquels sont exposés les photographies en grand format forment comme un chemin sur lequel le promeneur peut déambuler tout en découvrant les univers des différents artistes, venus du monde entier. Cette année, le thème était la figure humaine, un sujet qui a donné naissance à beaucoup de portraits, mais pas seulement. Il est intéressant de voir comment ces 40 artistes ont traité ce même thème de manière souvent totalement différente, ou avec des ressemblances au contraire parfois. Des photos qui se répondent et se complètent pour un parcours dépaysant.

01 Photoquai 2013

Photoquai

Jardin du musée du quai Branly et quais de Seine

Du 17 septembre au 17 novembre

Gratuit