Cette année, énormément de livres de la rentrée littéraire me font envie. Il y avait longtemps qu’une rentrée ne m’avait pas autant enthousiasmée. Voici donc une liste non-exhaustive des livres que je souhaiterais lire, sachant que ce sera déjà pas mal si j’arrive à en parcourir la moitié. Pas facile de s’y retrouver avec 511 sorties en fin août et début octobre ! J’ai essayé d’aller chercher des choses assez différentes, j’espère que cela vous aidera à trouver vos prochaines lectures. On notera quand même une certaine prédominance des drames et des romans sociaux, on ne se refait pas ! J’ai trouvé beaucoup de jolies choses chez Grasset, Stock, Albin Michel, L’Harmattan, Globe et Les Escales cette année. Pour plus de lisibilité, j’ai séparés les nouveautés en 3 catégories à paraître dans des articles différents : premiers romans, littérature étrangère et littérature francophone. 50 idées de lecture pour (presque) tous les goûts. N’hésitez pas à ajouter en commentaire vos envies de lecture ou vos coups de cœur de la rentrée.
Aria, Nazanine Hozar, Stock
Téhéran, 1953. Par une nuit enneigée, Behrouz, humble chauffeur de l’armée, entend des pleurs monter d’une ruelle. Au pied d’un mûrier, il découvre une petite fille aux yeux bleus, âgée de quelques jours. Malgré la croyance populaire qui veut que les yeux clairs soient le signe du diable, il décide de la ramener chez lui, modifiant à jamais son destin et celui de l’enfant, qu’il nomme Aria.
Le dit du Mistral, Olivier Mak-Bouchard, Le Tripode
Après une nuit de violent orage, un homme voit toquer à la porte de sa maison de campagne Monsieur Sécaillat, le vieux paysan d’à-côté. Qu’est-ce qui a pu pousser ce voisin secret, bourru, généralement si avare de paroles, à venir jusqu’à lui ? L’homme lui apporte la réponse en le conduisant dans leur champ mitoyen : emporté par la pluie violente et la terre gorgée d’eau, un pan entier d’un ancien mur de pierres sèches s’est éboulé. Or, au milieu des décombres et de la glaise, surgissent par endroits de mystérieux éclats de poterie. Intrigués par leur découverte, les deux hommes vont décider de mener une fouille clandestine, sans se douter que cette décision va chambouler leur vie.
La femme qui reste, Anne de Rochas, Les Escales
Dans l’Allemagne exsangue et tumultueuse des années 1920, le Bauhaus est plus qu’une école d’art. C’est une promesse. Une communauté dont le but est de mettre en forme l’idée de l’Homme nouveau. En 1926, l’école s’installe à Dessau. Dans le grand bâtiment de verre et d’acier, Clara, Holger et Théo se rencontrent, créant une sorte de Jules et Jim. À Berlin, toute proche, le temps s’assombrit. Les convictions artistiques ou politiques ne sont pas les seuls facteurs qui décident du cours d’une vie. Ce sont aussi, entre rêves d’Amérique et désirs de Russie, d’autres raisons et déraisons. Lorsque l’école sera prise dans les vents contraires de l’Histoire, les étudiants feront leurs propres choix.
Glory, Elizabeth Wetmore, Les Escales
14 février 1976, jour de la Saint-Valentin. Dans la ville pétrolière d’Odessa, à l’ouest du Texas, Gloria Ramirez, quatorze ans, apparaît sur le pas de la porte de Mary Rose Whitehead. L’adolescente vient d’échapper de justesse à un crime brutal. Dans la petite ville, c’est dans les bars et dans les églises que l’on juge d’un crime avant qu’il ne soit porté devant un tribunal. Et quand la justice se dérobe, une des habitantes va prendre les choses en main, peu importe les conséquences.
La fille du chasse-neige, Fabrice Capizzano, Au diable Vauvert
C’est un roman dans lequel on plonge pour ne plus le lâcher. Et pourtant il ne raconte que la vie aujourd’hui et l’amour de deux personnages Tom, habité par la musique, et Marie, apicultrice, la très libre « fille du chasse-neige », entourés des leurs. Mais ces vies, par la magie conjuguée d’un style virtuose, d’une empathie humaine débordante et d’un réalisme qui joue de tous les sens, compose une fresque d’aujourd’hui qui nous attrape par tous ses personnages et la justesse des sentiments.
Tout ira bien, Damian Barr, Le cherche midi
1901. Afrique du Sud. Une guerre sans merci oppose l’armée britannique et les premiers colons. Sarah van der Watt et son fils sont emmenés de force dans un camp de détention. La dernière chose que voit Sarah, tandis que les soldats anglais mettent le feu à leur ferme, est sa précieuse bibliothèque réduite en cendres. À leur arrivée au camp, le commandant se veut rassurant. C’est pour leur sécurité que les habitants ont été regroupés, on leur assure que « tout ira bien ». Dans les faits, c’est la naissance du premier camp de concentration de l’histoire…
Les déviantes, Capucine Delattre, Belfond
Le monde d’Anastasia s’est effondré. À 29 ans, elle avait l’argent, la stabilité, le prestige. Hier encore, elle exerçait de hautes fonctions dans une grande entreprise. Une conquérante, Anastasia. Toujours en avance sur le reste de son monde. Même pour son cancer du sein. Pour la première fois de sa vie, la voilà limitée. Pourtant, la maladie n’est pas le sujet de son histoire. Plutôt un point de départ, un détonateur. Un accélérateur. Un catalyseur. Anastasia devient une déviante, celle par qui tout commence, capable d’entraîner dans son sillage deux autres déviantes en germe, Iris et Lolita. Ensemble, elles vont prendre goût au saccage de leur courte existence et s’autoriser à déployer leurs rêves.
Africville, Jeffrey Colvin, Harper Collins
Années 1930. Kath Ella refuse de suivre son destin tout tracé de fille de couleur et quitte Africville, un quartier fondé par d’anciens esclaves en Nouvelle-Écosse, au Canada. Après une histoire d’amour marquée par le deuil, elle donnera naissance à un fils, Omar, qui sera rebaptisé Étienne. Années 1960. Étienne, dont la pâleur lui permet de passer pour un Blanc, vit en Alabama. Il est déchiré entre ses racines noires et la peur de perdre la vie qu’il est en train de construire.
Un soupçon de liberté, Margaret Wilkerson, Actes sud
Sur près de soixante-dix ans et trois générations, Margaret Wilkerson Sexton relate la saga d’une famille noire et déroule l’histoire de la Nouvelle-Orléans, ville symbole de la fracture sociale et raciale américaine, dans un premier roman puissant et lumineux. Entremêlant les destins d’Evelyn, Jackie et T.C. à des moments charnières de leur existence, elle nous montre que si les temps changent, les problèmes des Afro-Américains restent les mêmes dans un pays toujours malade de ses discriminations.
Patagonie route 203, Eduardo Fernando Varela, Métaillé
Au volant de son camion, un énigmatique saxophoniste parcourt la géographie folle des routes secondaires de la Patagonie et subit les caprices des vents omniprésents. Perdu dans l’immensité du paysage, il se trouve confronté à des situations aussi étonnantes et hostiles que le paysage qui l’entoure. Saline du Désespoir, La Pourrie, Mule Morte, Indien Méchant et autres lieux favorisent les rencontres improbables avec des personnages peu aimables et extravagants : un journaliste qui conduit une voiture sans freins et cherche des sous-marins nazis, des trinitaires anthropophages qui renoncent à la viande, des jumeaux évangéliques boliviens gardiens d’un Train fantôme, un garagiste irascible et un mari jaloux…
Du miel sous les galettes, Roukiata Ouedraogo, Slatkine et cie
Roukiata est née au Burkina-Faso. De sa plume, légère et nostalgique, elle raconte avec tendresse et humour ses années d’enfance, son pays, ses écrasantes sécheresses et ses pluies diluviennes, la chaleur de ses habitants, la corruption et la misère. Elle raconte sa famille, sa fratrie, ses parents, l’injustice qui les frappe avec l’arrestation de son père. Mais, surtout, elle raconte sa mère. Cette femme, grande et belle, un « roc » restée seule pour élever ses sept enfants, bataillant pour joindre les deux bouts, en vendant sur le pas de sa porte ses délicieuses galettes.
Ohio, Stephen Marckey, Albin Michel
Par un fébrile soir d’été, quatre anciens camarades de lycée désormais trentenaires se trouvent par hasard réunis à New Canaan, la petite ville de l’Ohio où ils ont grandi. Tous incarnent cette jeunesse meurtrie et désabusée qui, depuis le drame du 11-Septembre, n’a connu que la guerre, la récession, la montée du populisme et l’échec du rêve américain. Chacune et chacun d’entre eux est déterminé à atteindre le but qu’il s’est fixé.
La petite dernière, Fatima Daas, Notabilia
Je m’appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. Je suis une menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée. J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue relation. L’amour, c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi. Je me croyais polyamoureuse. Lorsque Nina a débarqué dans ma vie, je ne savais plus du tout ce dont j’avais besoin et ce qu’il me manquait. Je m’appelle Fatima Daas. Je ne sais pas si je porte bien mon prénom.
Confession d’un chasseur de sorcières, Alexis Metzinger, La nuée bleue
Au printemps 1633, la ville de Schirmeck est le théâtre d’étonnantes manifestations du diable : des moutons meurent dans les champs, des enfants sont ensorcelés, une femme accouche d’une pierre. Les habitants accusent Barbara une jeune femme vivant seule à l’extérieur de la ville d’être une sorcière. Johannes Gail est envoyé par l’évêque de Strasbourg pour enquêter sur cette affaire de sorcellerie et condamner la sorcière au bûcher.
Les sept ou huit mort de Stella Fortuna, Juliet Grames, Les presses de la cité
Si Stella Fortuna veut dire « bonne étoile », alors la vie a un drôle de sens de l’humour. Car dans la famille Fortuna, tout le monde connaît l’histoire de la belle et insolente Stella, qui a refusé d’apprendre à cuisiner, a juré de ne jamais se marier, et a surtout échappé plus d’une fois à une mort certaine. Depuis son enfance en Calabre, dans les années 1920, jusqu’à sa vie de femme en Amérique, son existence a été ponctuée de situations banales qui, mystérieusement, ont tourné au cauchemar.