Mes lectures

Jane Eyre, Charlotte Brontë

Orpheline, Jane Eyre est recueillie à contrecœur par une tante qui la traite durement et dont les enfants rudoient leur cousine. Placée ensuite en pension, elle y reste jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Elle devient alors gouvernante pour le noble M. Rochester, dont elle tombe bientôt amoureuse, mais les obstacles seront nombreux.

J’ai récemment décidé de me lancer dans la lecture de quelques classiques de la littérature anglaise, que je connais bien trop peu. Parmi eux, j’ai choisi Jane Eyre. Je dois avouer que malgré la célébrité de ce roman, je n’en connaissais pas grand-chose hormis le nom de son héroïne. C’a donc été pour moi une découverte totale. Et je dois dire que j’ai été au premier abord assez surprise. Il m’a fallu du temps pour rentrer dans cette histoire que j’ai trouvée austère. Sans raison particulière, je ne me suis pas vraiment attachée au personnage de Jane et j’ai eu un peu de mal à compatir à ses tourments. Toutefois, j’ai fini par me laisser porter par l’histoire au fil des pages.

Je n’ai pas été spécialement emballée par ce roman et j’ai eu du mal à m’attacher au personnage et à compatir à ses malheurs (je suis sans cœur, je sais). L’aspect romantique et tourmenté ne m’a pas particulièrement convaincue. Mais il faut dire que je suis peu sensible au genre, ce qui est loin de s’arranger avec l’âge. L’histoire est pleine de rebondissements qui m’ont parfois parus improbables. Toutefois, je pense que c’est tout à fait un texte que j’aurais pu apprécier plus jeune. Je regrette de l’avoir découvert sur le tard, je pense que je l’aurais sans doute adoré à 18 ans. Bien que ce ne soit pas trop mon genre, j’ai pris un certain plaisir à cette lecture et je suis contente d’avoir enfin pris le temps de lire ce grand classique de la littérature anglaise.

Portrait de Charlotte Brontë par George Richmond
George Richmond, 1850

Comme il est vrai que la beauté réside dans le regard de qui la contemple.

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Il n’y a pas de bonheur comme celui d’être aimé de ses semblables et de sentir que votre présence ajoute à leur bien-être.

Cinéma

Frantz, un Ozon en demie-teinte

Drame franco-allemand de François Ozon avec Pierre Niney, Paula Beer, Ernst Stötzner
Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Un jour, elle y rencontre un jeune Français, Adrien, venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles.

Frantz, affiche

          Voilà bien longtemps que je ne vous avais pas parlé cinéma, pour la simple et bonne raison que je n’y vais presque plus depuis plusieurs mois (au moins pour une fois je suis à peu près à jour dans mes chroniques comme ça). Fort heureusement, je reprends peu à peu du service en cette rentrée et je commence avec le dernier François Ozon. Comme certains ici le savent déjà, il fait partie des réalisateurs que j’apprécie et dont je rate rarement les films. D’autant plus que j’entends dire le plus grand bien de celui-là depuis déjà des semaines (ah ces blogueurs ciné qui pérorent à la sortie des projections presse !). Bref, j’avais donc hâte, d’autant plus que le choix du noir et blanc m’intriguait. Et je fus cruellement déçue.

Frantz, François Ozon

          Je l’ai dit et redis à maintes reprises, je n’ai pas la fibre romantique pour deux sous. Il faut vraiment une histoire exceptionnelle et une mise en scène impeccable pour que ça marche. Ca arrive, je me laisse parfois attendrir tout de même, il ne faut pas croire, mais ce n’est pas non plus si fréquent. Je pensais sincèrement François Ozon capable de ce miracle. J’ai pourtant eu le plus grand mal à rentrer dans ce film. C’est bien filmé, la reconstitution est minutieuse, l’image est léchée mais j’ai trouvé qu’il se dégageait d’une tout une grande froideur. L’esthétique impeccable et hyper travaillée est peut-être un peu trop figée pour susciter l’émotion. Les personnages ne m’ont pas été particulièrement sympathiques, malgré une très belle interprétation de Paula Beer qui a été pour moi la véritable bonne surprise de ce film.

Frantz, François Ozon

          L’histoire ne m’a guère plus convaincue. Il y avait pourtant là un beau potentiel mais un excès de mièvrerie et une accumulation de clichés comme j’en ai rarement vue m’ont laissée sur ma faim. Par sa manière de filmer assez suggestive (bien que parfois tellement appuyée que c’en devient franchement ridicule, ce qui m’aura d’ailleurs valu un beau fou rire en plein film, au milieu d’une séquence émotion), le réalisateur tente de nous mettre sur une fausse piste. Ce qui ne fonctionne qu’à moitié puisque sur mes deux hypothèses sur le déroulement des événements, il y en avait quand même une qui était bonne – je ne vous dirai pas laquelle, pas la peine de gâcher le plaisir des autres non plus. La grosse révélation n’a donc pas eu exactement l’effet escompté.

Frantz, François Ozon

          Une fois n’est pas coutume chez Ozon, j’ai trouvé ça très lourd et d’un parfait manque de délicatesse. Il m’a semblé qu’on le voyait arriver d’assez loin avec ses gros sabots et qu’il tirait les ficelles de manière bien peu délicate. Mais peut-être aussi que je n’étais pas assez prise dans l’histoire pour passer outre, tout simplement. Je n’ai pas réussi une seconde à croire à cette histoire très très romantique et les réactions des personnages m’ont parfois laissée perplexe, même si dans l’ensemble elles sonnent rarement faux. Je crois que je n’ai tout bêtement pas la sensibilité requise pour profiter d’un tel film. Je suis passée totalement à côté. Ca ne m’empêche pas de lui reconnaître certaines qualités, notamment du point de vue de l’interprétation et de l’esthétique, tous deux impeccables. Un film assez lisse et froid, qui manque de subtilité et dégouline de romantisme à l’allemande. Malgré d’indéniables qualités, très peu pour moi.

Expositions

L’ange du bizarre au Musée d’Orsay

          Le Musée d’Orsay consacre une exposition au romantisme noir, de Goya à Marx Ernst. Bien que ce ne soit pas celle des expositions du printemps qui me tentait le plus, je suis allée y faire un tour. La surprise fut de taille tant l’exposition est riche et variée : ç’aurait été dommage de rater ça !

téléchargement 2684745_92f09912-9994-11e2-9f73-00151780182c_545x341         Comme son sous-titre l’indique (de Goya à Max Ernst), l’exposition couvre une très large période. Elle montre aussi bien les prémices du romantisme, son âge d’or et les travaux d’artistes qui s’en sont par la suite inspirés. Elle suit essentiellement un ordre chronologique, qui permet de bien visualiser les différentes périodes de ce mouvement. On trouve à l’intérieur de cette première grande classification un classement plus thématique, avec par exemple un salle sur les représentations de l’enfer. Une double classification, chronologique et thématique, que j’ai trouvée très intéressante.

DTR377175Gabriel-von-Max-The-White-Woman          Du côté des tableaux exposés, il a quelques très belles surprises avec à la fois des artistes célèbres qu’on est heureux de retrouver, et d’autres, plus méconnus qu’on prend plaisir à découvrir. Du côté des célébrités, on citera bien sûr Goya, Delacroix, Friedrich, ou Miro. Pour les moins connus, Füssli, Von Holst, Ender, Fellner, et bien d’autres encore. Il y a aussi beaucoup d’encres de Victor Hugo d’une surprenante qualité. Si c’est la peinture qui occupe la majorité de l’espace, il y a également quelques encres, photographies ou sculptures, ainsi que des extraits de films. Certains tableaux méritent vraiment le détour et laissent sans voix.

86275-exposition-ange-du-bizarre-musee-d-orsay Rivage au clair de lune - Friedrich         Il y en a un peu pour tous les goûts dans cette très belle exposition. Moi qui m’attarde rarement dans les musées, j’ai pris énormément de notes pour me souvenir des nombreuses toiles qui avaient attiré mon attention et que je ne connaissais pas. Les panneaux explicatifs sont bien conçus et très intéressants. Ils permettent réellement d’éclairer cette facette du romantisme. Certains tableaux sont également expliqués plus en détail, permettant de détailler un peu plus des choses évoquées dans les panneaux précédents. Une volonté de montrer ce mouvement dans son ensemble que j’ai trouvé  captivante. Une exposition très riche et passionnante, à voir absolument !

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L’ange du bizarre

Musée d’Orsay

1, rue de la Légion d’Honneur

75007 Paris

Du 5 mars au 23 juin

12 €

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