Aujourd’hui je me suis rendue chez un célèbre fournisseur en masse de produits culturels afin d’accomplir de bien sombres dessins : acheter des best-seller et rentrer ainsi dans la masse les lecteurs formatés. En fait d’écrivains à succès, je ne suis pas allée bien loin. J’ai attrapé au vol un volume de Claudie Gallay (grand prix des lectrices Elle, histoire de ne pas être trop dépaysée et de garder quand même quelques repères) et… et je n’ai pas eu le courage de tendre la main jusqu’à Marc Lévy pourtant posé juste à côté. J’ai eu peur que ma bibliothèque croule sous le poids des lecteurs, elle n’est pas habituée la pauvre, il faut y aller doucement ; mais je n’ai pas dit mon dernier mot, je reviendrai !
Par contre, mue par une impulsion irrépressible, je suis allée voir un peu plus loin. Et là, j’ai enfin acheté Tours et détours de la vilaine fille de Mario Vargas Llosa qui me faisait de l’oeil depuis sa sortie en 2006. Ensuite j’ai embarqué Une odyssée américaine de Jim Harrison, puis Bréviaire des artificiers de Mathias Enard et Comment je suis devenu stupide de Martin Page. Petit arrêt aussi au rayon cuisine avec Papillotes. Et enfin, Le livre en lettres (livre sur la typo) et, le livre que vous allez tous m’envier… Mémento typographique : 17€ les 100 pages dont pas loin de la moitié sur « quand mettre ou ne pas mettre de majuscules ». Je vous sens verdir de jalousie alors rien que pour vous, en voici un extrait :
Dans les titres en forme d’énumération, les substantifs prennent en général la majuscule ainsi que les adjectifs qui précèdent le premier substantif.
Vous voilà bien avancés n’est-ce pas ?
Madimado's Blog 
Hum… je ne suis jamais allée jusqu’à acheter un Marc Levy!! :O) Mais Harrison et Vargas Llosa sont deux bons choix!
Je sais, acheter un Lévy est un acte hautement subversif que j’assume pleinement (enfin presque…), une sorte de crise d’adolescence à retardement je suppose 🙂
Lol j’adore tes articles!!! tu m’amèneras lire en lettre que je puisse le feuilleter (et me faire mal à la tête?).
Je n’ai pas encore lu Claudie Gallay, j’attends donc ta chronique pour décider de son sort, niak niak niak
Lire en lettre à l’air plutôt sympa. Je n’ai pas encore lu le texte, je ne sais donc pas encore s’il fait mal au crane mais il y a des images, c’est déjà ça. Je te l’amènerai. Claudie Gallay va bientôt passer à la casserole, héhé… Mais pas tout de suite quand même, trop de lectures en cours là.
Il ne faut pas se laisser aller ainsi. Plus drôle est de se limiter à un montant précis et d’acheter au mieux maximiser son bonheur à venir, se donner par exemple pour objectif de faire le meilleur panier à moins de 20 euros:
1) je descends en premier lieu la barre à 19,00 € les sites marchands font la réduction de 5%, j’y renonce je préfère aller effectuer mes achats dans une petite librairie indépendante.
2)La tache de Philip Roth (folio): parce que finalement la grande question du prix Nobel de Vargas Llosa est: Et pourquoi toujours pas Philip Roth? Surtout que celui ci vient encore de sortir un vrai bijou: Indignation (gallimard). Mais « la tache » est un livre extraordinaire (7,79 €)
Un pedigree – Patrick Modiano (folio): j’avais toujours pensé qu’avec Dora Bruder il avait écrit son grand chef d’œuvre. Puis un jour, Un pedigree est arrivé…(5,32 €)
L’or – Blaise Cendrars (folio):Parce que cela reste un grand souvenir d’ado, et que je me dis toujours qu’il me faudrait le relire en même temps peur d’être déçu…(4,28 €)
Total: 17,39
Moralité: il me semble que les livres de poche ont fortement augmenté ces dernières années. 20 euros c’est vite claqué… Mais bon je peux aller faire mes achats chez un petit libraire, il me restera peut être de quoi me payer un café à la sortie pour aller les feuilleter, lire les incipit….
Mmmh… Je choisis aussi la petite librairie (en réalité non, la mienne est bien indépendante, mais absolument gigantesque). Je n’ai jamais lu Roth mais il m’attend dans ma bibliothèque, j’aurais pu le mettre dans ma sélection. Cendars, pas lu mais pourquoi pas aussi. En revanche, je n’ai pas du tout accroché avec Dora Burder (et encore, ça c’est la version gentille…) alors Modiano restera dans les rayons pour le moment, un jour je retentera sans doute…
Mais j’aime bien me ruiner en librairie à l’occasion. Le plaisir de la transgression. Le plaisir aussi d’avoir l’impression d’une implication : quand on n’a plus un rond et qu’on achète beaucoup de livres, on fait le choix de renoncer à de nombreuses autres choses par la même occasion. Et puis je compte vivre un jour de l’édition alors il me semblerait incohérent de ne pas consacrer une grande partie de mon budget à ce que j’espère être un jour mon gagne pain. Peut-on vraiment râler après les gens qi ne lisent plus, qui n’achètent plus de grands formats, qui n’aiment plus la littérature exigente, si soi-même on n’est pas prêts à fournir quelques efforts ?
Mais je garde quand même en tête ton idée de budget maximum, pour le plaisir d’avoir à faire des choix difficiles devant un rayonnage à l’occasion…