Quels secrets cache l’ombre du jacaranda, l’arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu. Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l’histoire terrible d’un pays qui s’essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l’humanité, paradoxale, aimante, vivante.
C’est le premier roman que j’ai lu de cette rentrée littéraire (et on ne va pas mentir, je n’ai pas beaucoup avancé dans ma liste depuis). J’avais bien aimé le premier roman de Gaël Faye mais je l’avais trouvé un peu inégal avec un certain déséquilibre dans la construiction, toutefois contrebalancé par la force du propos. J’étais donc curieuse de découvrir son nouveau roman, qui cette fois aussi se passe au Rwanda – en grande partie du moins – mais se concentre cette fois sur les années après le génocide, jusqu’à nos jours.
J’ai beaucoup aimé ce roman. Pour commencer, le style est très agréable. C’est bien écrit et je n’ai cette fois rien à redire sur le rythme qui souffre peu de longueurs. Sur le fond, c’est extrêmement intéressant. Sur l’histoire du Rwanda bien sûr, mais aussi sa reconstruction et le gap entre les générations. Une tension constante entre colère, peur de l’oubli et besoin de pardon. Mais la grande Histoire se mêle à des histoires plus intimes, de famille et d’amitié. Ca ne paraît jamais ni voyeuriste, ni larmoyant, sans pour autant faire l’impasse sur les atrocités commises et leurs conséquences. Malgré des scènes terribles, ce livre est emprunt de douceur mais aussi de joie. Un très beau texte, nécessaire.
Tu viens ici en touriste et tu repartiras en pensant avoir passé de bonnes vacances. Mais on ne vient pas en vacances sur une terre de souffrances.
Partout, il y avait ces visages banals, ces gens normaux, ces hommes et ces femmes ordinaires capables d’atrocités inimaginables et qui étaient parmi nous, autour de nous, avec nous, vivant comme si rien de tout cela n’avait existé. Et sous la terre que nous foulions tous les jours, dans les champs, dans les forêts, les lacs, les fleuves, les rivières, dans les églises, les écoles, les hôpitaux, les maisons et les latrines, les corps des victimes ne reposaient pas en paix.
L’indicible ce n’est pas la violence du génocide, c’est la force des survivants à poursuivre leur existence malgré tout.


J’avais noté le titre, puis je me suis ravisé, il y a tellement de publications.
Je crois que je vais me laisser tenter.
J’ai beaucoup aimé. J’ai trouvé ça plus abouti que son premier, c’est vraiment très bien