Un disque-monde, voilà ce que nous rêvions de construire avec La Symphonie Du Temps Qui Passe. Une comédie musicale 2.0 matinée de western : un orchestre symphonique versus des programmations électroniques. Un vrai disque en duo façon conte d’auto-science-fiction car tout ce qui s’y joue vient du réel avant d’être condimenté par la fantaisie. Un disque-monde car mis en scène dans un film à découper en dix clips, quelque part entre un tour de magie de Méliès et un poème de Cocteau. C’est une histoire d’amour mais aussi la découverte d’une interprète magique, Daria Nelson, la fée qui promène sa grâce tout au long de cette symphonie.
Après leur recueil de poésie, Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse aux éditions L’iconoclaste, Daria Nelson et Mathias Malzieu reviennent avec une nouvelle collaboration : un projet ambitieux aux nombreuses facettes dont un album et un court-métrage. 10 chansons qui racontent leur rencontre, la joie des débuts, les doutes, le désir d’enfant mais aussi le drame de la fausse-couche et le vide qui s’ensuit et la difficulté de se reconstruire. Un sujet trop rarement abordé qui laissait présager d’une œuvre tout en sensibilité.
Je les avais découverts sur le tard, j’étais déjà à la fac quand une amie m’a fait écouter. Sans être une immense fan, j’ai souvent écouté leurs chansons. De suite j’ai apprécié leur humour tendre et décalé. Mais aussi et surtout leurs textes plus engagés, plus profonds sous des airs de ne pas y toucher. Bien souvent, ça touche à des sujets plus sensibles qu’il n’y paraît sous le vernis du rire et de la poésie.
Cinq clowns tristes que j’aurais aimé entendre sur scène. Seulement voilà, à l’époque j’habitais Aix-en-Provence, pas exactement le cœur battant de la scène musicale française. Puis je suis venue à Paris, j’ai cru que j’aurais l’occasion de les voir jouer, mais j’étais à peine arrivée qu’ils s’étaient déjà séparés. C’était il y a 10 ans. Je n’écoute plus leurs textes que rarement et pour les Wriggles ça restait un peu une rencontre ratée. Pour rappel, à l’époque, ça ressemblait à ça :
Alors quand j’ai été invitée à les voir en concert à Bobino pour leur retour sur scène après une si longue rupture, j’ai sauté sur l’occasion. Je n’allais quand même pas laisser passer la chance des les voir « en vrai » après tant d’années ! Bon, il faut bien l’admettre, malgré une certaine excitation, j’avais aussi un peu peur. Les retours après des séparations, on sait ce que ça donne : trop souvent ce vieux goût de réchauffé, un peu comme des frites passées au micro-ondes toutes mollassonnes. Les corps ont vieilli, les vieilles querelles ne sont pas toujours enterrées et le retour est plus dû au besoin de renflouer les caisses après 10 piges à se la couler douce qu’à l’envie de se retrouver. Bref, la déception guettait.
Je suis arrivée mi-surexcitée, mi-septique donc. Avec ma copine de fac qui me les avait fait découvrir il y a temps d’années. Il ne me reste que deux copine de fac, énorme que coup de bol qu’elle vive justement à Paris et qu’elle ait été dispo. Rien que pour ça, cette soirée vaudrait forcément le coup. Sur scène, toujours les mêmes costumes, le bonheur de retrouver des voix familières, plus difficiles de reconnaître les têtes après tant d’années surtout que deux ont changé. On retrouve ce qui avait fait leur succès, l’humour noir, la dérision, la tendresse aussi. Les nouvelles chansons sont dans la veine des anciennes, ça parle d’actualité, c’est assez réussi. Je me demande presque si ce n’est même pas mieux écrit.
Ils ne jouent pas trop la carte des vieux succès pour ce retour, ils en casent un ici ou là mais ils font surtout la part belle à la nouveauté et donnent envie de redécouvrir leur univers qu’ils ont visiblement su recréer et faire évoluer sans se trahir. Dans la salle, beaucoup de gens entre 30 et 40 ans. On est là, nostalgiques, à retrouver des airs de notre adolescence. Heureux aussi. Surtout heureux après une si longue absence, de retrouver le même esprit 10 ans après. C’est un beau moment. Finalement je n’ai pas été déçue. J’ai aimé les textes, j’ai apprécié les talents d’acteurs qui font beaucoup au spectacle. J’ai aimé l’ambiance si particulière de la salle, mélange de nostalgie et de joie de la découverte. C’était chouette et on est ressortis en ce disant qu’on avait bien de la chance quand même. Sur ce je vous laisse, je me suis donné envie de réécouter leur nouvel album. Quant à vous vous pouvez les voir ou les revoir en tournée dans toute la France.
Ca faisait longtemps que j’entendais parler de ce spectacle, plusieurs années pour tout vous dire, pourtant je ne savais pas exactement de quoi il retournait. Je me rappelais avoir vu des affiches mais je n’avais aucun souvenir d’extrait de spectacle. En même temps je n’ai pas la télé donc ce n’est pas non plus très surprenant. Quand on m’a proposé de venir les découvrir sur scène, je me suis donc penchée de plus près sur la question. Le concept et simple : des chansons en anglais célèbres, traduites (et chantées) en français. Ca avait l’air marrant, j’y suis allée.
J’avais un peu peur que sur tout un spectacle, ce qui est rigolo 5 min s’avère un peu lassant… J’y allais donc sans être bien sure d’arriver à rentrer dans leur univers. Franchement, dès les premières minutes, mes doutes se sont dissipés. Ils ont une énergie folle et une belle présence sur scène. Le début du spectacle invite le public à participer, ce qui tend de suite à mettre une bonne ambiance. Très vite on s’aperçoit que nos gais lurons sont aussi (et surtout) de bons musiciens, on est là pour rigoler, mais pas que, on écoute aussi de la bonne musique mais en VF s’il vous plaît.
Au cas où vous en douteriez les chansons en anglais ne sont guère plus spirituelles que leurs consœurs françaises. Les traductions sont très bien faites et les interprétations ne manquent pas d’humour. La première partie du spectacle n’aura été pour moi qu’un long fou-rire. La seconde partie est plus mise en scène, on se rapproche du théâtre. J’avoue avoir un peu moins accroché pour une raison toute simple : je hais les engueulades, même factices, ça me met extrêmement mal à l’aise et je les évite autant que possible au cinéma comme au théâtre (mais pas tant que ça dans la vie bizarrement, allez comprendre !).
Malgré ce petit bémol qui m’a un peu gâché la fin du spectacle où les cris hystériques sont trop nombreux à mon goût, l’humour est toujours au rendez-vous et on ne se lasse pas d’entendre nos chansons préférées avec des paroles qu’on peut enfin comprendre. On en profite pour en découvrir certaines sous un tout autre jour… J’ai tellement aimé que j’ai bien failli acheter le livret de paroles à la fin pour les apprendre par cœur et pouvoir chanter à tue-tête les paroles françaises chaque fois que j’en aurais l’occasion. Je ne l’ai pas fait mais je regrette amèrement. Un très bon spectacle, drôle, enlevé et original que je ne peux que vous recommander.
Je parle rarement de musique ici mais il y a un peu plus d’un an j’ai découvert ce groupe avec son premier album et j’avoue que j’ai beaucoup aimé. Depuis, il quitte rarement mes écouteurs. Il est donc plus que temps de vous en parler brièvement, même si je suis très loin d’être une spécialiste des questions musicales. Je vais faire au mieux, soyez indulgents.
Il s’agit d’une collaboration entre Nergal – de Behemoth, un groupe de black metal polonais – et John Porter, musicien anglais qui touche plutôt à la folk, la country et le blues. C’est plutôt dans cette veine que se situe Me and that man et leur premier album, Songs of love and death. Tout ce que j’aime ! Ils revendiquent des influences de Johnny Cash, Nick Cave ou encore Leonard Cohen, ce qui n’est franchement pas pour me déplaire.
J’ai trouvé que cet album fonctionnait très bien, avec un univers sombre et mélancolique mis en relief par la voix de Nergal que je trouve juste sublime – celle de John Porter n’est pas mal non plus, même si ce n’est pas le même frisson en l’écoutant. Tous deux sont à la fois de bons chanteur et de bons musiciens et l’album s’avère très cohérent. Je regrette vraiment de les avoir ratés en concert. Ils livrent une musique impeccable et des clips travaillés. Si ça reste relativement classique dans l’ensemble, ça fonctionne très bien et je ne me lasse pas de les écouter.
L’autre soir j’ai été invitée à une soirée autour de Cuba à l’occasion de la semaine de l’Amérique latine. Au programme, de jeunes artistes qui chantaient des classiques du répertoire puis la présentation d’extraits d’une comédie musicale qui est en train d’être montée. L’occasion d’appâter aussi bien le journaliste que les investisseurs. Alors, cette soirée ?
La première partie était un peu inégale mais il y a toutefois eu de jolies choses. Il y a une chanteuse que j’ai beaucoup aimée, tout en délicatesse, mais aussi un groupe plus traditionnel avec un chanteur à la voix incroyable (j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié le petit concert improvisé qui s’en est suivi au bar pendant l’entracte). Il y a également eu un peu de danse, j’ai notamment été très impressionnée par un des danseurs et par certains mouvements de groupe très réussis. A l’entracte, de très belles photos de Cuba en noir et blanc étaient exposées ainsi que des affiches que je n’ai malheureusement pas vues tant il y avait de monde.
Pour la comédie musicale, difficile de juger sans avoir tout vu, même si ça donne une première idée. Dans l’ensemble, j’ai trouvé que c’était plutôt prometteur. J’ai beaucoup aimé les deux acteurs principaux. Dans l’ensemble, il y a de très belles voix dans ce casting et j’ai beaucoup aimé la partie orchestrale. J’ai en revanche trouvé dommage qu’il n’y ait pas plus de parties dansée mais ce sera peut-être le cas dans la versions définitive. Les paroles n’étaient pas toujours faciles à comprendre mais je pense que c’était un simple problème de balance. Enfin, difficile de saisir toutes les subtilités de l’histoire quand on ne l’a pas dans son intégralité mais ça semble prometteur. Ca m’a donné envie d’aller la voir lors de sa sortie.