Expositions

Une visite au musée Guimet

          Le musée Guimet est consacré aux arts asiatiques : Inde, Chine, Afghanistan, Cambodge, Japon, Corée… C’est un véritable voyage à travers l’Asie que nous proposent ces collections. Statues, arts religieux, textiles, mobilier, comme autant de manières de s’initier à d’autres cultures venues de pays et d’époques lointaines.

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          Je ne suis pas spontanément très attirée par ce type d’art, ayant tendance à aller plus facilement vers la peinture. Toutefois, découvrant il y a peu le Musée du Quai Branly, j’avais été très agréablement surprise. Je garde aussi un très bon souvenir du musée consacré aux arts asiatiques à Toulouse où on peut admirer de très beaux costumes. J’étais donc assez enthousiaste à l’idée de cette visite, espérant surtout y trouver des objets du quotidien, qui sont souvent ceux qui me touchent le plus.

          Le rez-de-chaussée est consacré à l’Inde et à l’Asie du Sud-Est. Il y a beaucoup de statues, dont certaines assez monumentales, qui viennent de temples et représentent des divinités. Au premier étage, l’Asie centrale, l’Afghanistan, la Pakistan, le Népal, le Tibet et la Chine antique. Enfin, au second, la Chine classique cette fois, le Japon et la Corée. Certaines salles du deuxième étage ainsi que les troisième et quatrième étages étaient fermés lors de notre visite. Le musée est vaste et les collections assez riches. Toutefois, je n’ai pu m’empêcher d’être un peu déçue et ce pour plusieurs raisons.

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          Les espaces sont assez mal conçus, je ne suis pas sure qu’on puisse tout voir sans revenir sur ses pas et j’ai raté plusieurs salles. Le rez-de-chaussée ne m’a pas vraiment passionnée. Il a y a quelques pièces impressionnantes malheureusement, le total manque de précisions sur les cartels perd assez vite le visiteur néophyte. J’ai vu en sortant que les audioguides étaient gratuits mais il ne nous en a pas été proposé à l’entrée, dommage, je le saurai pour la prochaine fois ! J’ai également regretté qu’il y ait très peu de costumes, de bijoux ou de vaisselle. On y trouve essentiellement des statues, des représentations de bouddha pour la plupart, qui peuvent rendre le tout un eu monotone quand on n’est pas spécialiste de la question.

          J’ai bien aimé au premier étage des statuettes chinoises, datant du V° siècle je crois et représentant des petites filles. J’ai trouvé qu’elles étaient d’une grande modernité.  Certaines représentent des joueuses de polo et j’aurais aimé en savoir un peu plus sur leur réalisation (on jouait au polo en Chine au V° s. ?!). Dans l’ensemble, plus que la qualité des œuvres exposées, c’est plutôt la mise en valeur qui fait défaut. Quant au Panthéon bouddhique, sa visite ne représente pas un grand intérêt. Si je suis tout de même contente d’avoir enfin découvert ce lieu, sa visite est plutôt à réserver aux férus d’arts asiatiques. Pour ma part, j’y retournerai sans doute mais pour des expositions temporaires. 

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Musée Guimet

6 place d’Iéna – 75016 Paris

De 10h à 18h, fermé le mardi

7,5 € (collections permanentes)

Mes lectures

Peste et choléra – Patrick Deville

          Alexandre Yersin était un petit génie de la médecine. Il a travaillé avec Pasteur et participé aux campagnes de vaccination contre la rage, étudié la diphtérie et découvert le bacille de la peste, qui porte d’ailleurs son nom. Mais bien vite la recherche l’ennuie, il veut voir du pays : il devient médecin dans la Marine sur la ligne Saigon-Manille. Mais il se lasse vite de la mer et décide de partir à la découverte des terres, il deviendra explorateur. Il s’intéressera aussi à l’astronomie et l’agriculture. Ce livre nous conte son histoire fabuleuse et atypique.

          J’avais déjà tenté ma chance avec le dernier Patrick Deville, Kampuchea, et je m’étais ennuyée à périr. Le style y était beau mais indigeste et décousu (les deux ensemble, ça tient de l’exploit). Les mots dansaient sous mes yeux sans que j’arrive à leur donner le moindre sens. Une expérience littéraire déroutante dont je me serais fort bien passée. J’avais refermé ce livre en me sentant à la fois inculte et stupide, ce qui est très très mauvais pour l’ego et, par la même occasion, le moral. A la rentrée j’étais donc bien décidé à boycotter son nouveau roman. Cependant devant les critiques unanimes, tant dans la presse que dans mon entourage, dans la vie matérielle comme sur la blogosphère, voyant ce titre sur toutes les listes de prix littéraires et sous l’insistance très marquée de mon nouveau libraire (ils étaient même deux !), j’ai fini par craquer. Il n’y a que les imbéciles qi ne changent pas d’avis, j’ai donc décidé de repartir à zéro avec Patrick Deville. L’histoire m’inspire bien, le titre est alléchant, tout le monde en dit du bien : je fonce ! C’est donc avec un oeil neuf et bienveillant que j’ai ouvert ce livre. Cela aura-t-il suffit à me réconcilier avec son auteur ? Suspens…

          A vrai dire les premières lignes m’ont rappelé de mauvais souvenirs. Certes, le style est plus sobre que dans le précédant roman de l’auteur mais n’en demeure pas moins reconnaissable. Si c’est devenu lisible, je n’y trouve toujours aucun plaisir : non, décidément, ça ne passe pas. Pourquoi ? me direz vous. Eh bien c’est assez simple, l’écriture est à la fois laconique et foisonnante, j’ai l’impression de lire une encyclopédie. Est-ce intéressant ? sans aucun doute ! Est-ce que j’y prends pour autant du plaisir ? absolument pas ! Une lecture que je trouve laborieuse par forces détails dont je n’ai que faire (le nom des villages aperçus du bateau par exemple) d’autant qu’ils ne sont jamais qu’évoqués et que faute de développement, mon pauvre esprit ne parvient à créer la moindre image. J’ai eu l’impression d’un immense étalage de connaissances associé à une écriture complexe. Alors oui, c’est érudit, la langue est belle, le contenu est là mais je avouer préférer une littérature plus sensible.

          Je me suis quand même acharnée malgré un ennui non dissimulé à cette lecture pas franchement désagréable mais quelque peu fastidieuse. L’histoire de ce personnage hors normes me fascinait et je ne voulais pas laisser passer l’occasion d’en savoir plus… La manière dont sa vie est traitée est assez soporifique. Il a un parcours digne d’un Jack London de laboratoire et on a l’impression de lire un article de revue scientifique. On aurait aimé quelques détails un peu croustillants pour nous faire rêver mais ce personnage terre à terre était avare en récit d’aventure, préférant de fastidieux relevés scientifiques. On doit reconnaître ça à l’auteur, son style colle à l’homme qu’il décrit : des faits, rien que des faits, on ne verse pas dans le sentiment. Mais une telle vie ne peut qu’intéresser, la lecture continue donc. Finalement, passé la moitié du livre, j’ai soudainement fini par m’habituer à l’écriture et la lecture a fini par couler toute seule, ouf  ! L’acharnement à parfois du bon. Au final, une lecture plutôt agréable malgré des débuts quelques peu laborieux. L’histoire est passionnante et on ne peut qu’admirer l’érudition de l’auteur et sa maîtrise stylistique. Un livre intéressant donc, et dont on ne peut que reconnaître les indéniables qualités. Pourtant, s’il est sans doute le plus impeccable lu en cette rentrée, le seul peut-être qui fera l’unanimité, je n’ai ressenti aucune émotion à cette lecture qui est un pur plaisir intellectuel. Un très bon livre mais auquel je préfère sans doute une littérature qui questionne.

Pour Yersin, adepte d’une manière de maïeutique, rien de ce qui peut s’enseigner ne mérite d’être appris, même si toute ignorance est coupable.

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Comme nous tous Yersin chercher à faire de sa vie une belle et harmonieuse exposition.

Sauf que lui, il y parvient.

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Yersin ne voyagera plus. Il a fait le tour du monde et de la question. Il sait que la planète rétrécit, et devient en tout lieu la même, et qu’il faut redouter bientôt « la même magie bourgeoise à tous les points où la malle nous déposera. »

Mes lectures

Patrick DEVILLE, Kampuchéa

          « Kampuchéa », c’est l’actuel Cambodge. C’est son histoire que son narrateur nous livre, à travers les révolutions successives qui ont bouleversé le pays, et l’histoire des hommes qui en ont été témoins.

          J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre. Je n’ai qu’une très vague (voire inexistante, avouons-le) connaissance de la géopolitique en Asie du Sud-Est et je n’ai strictement rien compris au pourquoi du comment de cette histoire. Le narrateur relate plusieurs révolutions successives, dans le désordre, un évènement en évoquant un autre. Je ne connais rien à l’histoire du Cambodge (ce que j’ai déploré) et je m’y suis totalement perdue. L’écriture est assez décousue et à aucun moment je n’ai compris qui était qui, faisait quoi et à quelle époque.

          Il m’a semblé par moment que cette histoire devait être intéressante et que l’écriture avait un petit quelque chose qui sortait du lot et devait contenir un brin de génie. Mais j’étais tellement perdue que je n’aurais pu l’affirmer. J’ai fini par abandonner ma lecture, dépitée, n’ayant pas compris un traître mot de cette affaire. Je me suis sentie profondément inculte face à cette lecture qui m’a totalement dépassée. Un texte qui m’a fait osciller entre frustration et perplexité mais m’a cependant donné l’envie de me pencher de plus près sur l’histoire complexe de ce pays.

Douch s’est appelé Kaing Guek Eav. Il utilisera d’autres identités. C’est un enfant un peu chétif, les dents de travers, un sourire timide qu’il conserve sur les photographies prises avant la victoire, alors qu’il dirige un camp de prisonniers M-13.

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Plus de médecins, de bonzes, de putes, d’avocats, d’artistes, de professeurs, d’étudiants.

De tout cela, le peuple est enfin libéré.

Mes lectures

Fan WU, Une si jolie robe

     Ming est une adolescente introvertie, lorsqu’elle rencontre Yan, elle tombe immédiatement sous le charme de la jeune femme, aussi extravertie qu’elle est discrète. Rien ne semble les rapprocher et pourtant toutes deux vont devenir inséparables. Mais est-ce seulement une belle amitié qui vient de naître ou serait-ce plutôt le début d’une histoire d’amour ?

          Un livre très prenant. Il est intéressant d’un point de vue culturel, montrant bien le fonctionnement des universités chinoises et insistant sur le poids des traditions et de la société. Un aspect de livre particulièrement prenant. Les personnages sont attachants. L’écriture est plutôt simple mais agréable. Les sentiments sont décrits avec finesse. On se laisse prendre dans cette histoire et on ne referme ce livre qu’à regret. Un bon premier roman.

Nous étions au petit matin d’une chaude journée de printemps. Les premières lueurs rougeoyantes du soleil levant se diffusaient dans la pièce par la porte entrebâillée. Elle était là, tourbillonnant dans la lumière de l’aube. Elle m’apparut tel un ange, si délicate, je n’avais jamais rien vu de plus beau. J’étais assise sur le bord de mon lit, mon coeur bondissait dans ma poitrine. je l’admirais, sans voix.

Puis, avec la soudaineté d’une porte qui claque, elle s’arrêta tout net.