Drame français de Cédric Jimenez avec Jean Dujardin, Gilles Lelouche, Céline Sallette
Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier.
Vous le savez peut-être (ou si vous ne le savez pas je vais vous l’apprendre), je suis très bon public pour les films de gangsters. Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours aimé ça. Pour une fois ici on est plutôt du côté des gentils que des méchants, ça change. Je suis un peu jeune pour avoir suivi cette affaire mais le juge Michel est resté un grand nom dans le milieu judiciaire et j’avais hâte d’en apprendre plus sur son histoire. Par contre, il est vrai que les américains sont souvent meilleurs que nous pour ce type de films et que j’étais un peu sceptique sur le casting. Mais bon, je suis curieuse alors j’étais curieuse de voir le résultat. Honnêtement, je suis un peu mitigée sur ce film et je ne sais pas trop quoi en penser alors que je l’ai déjà vu depuis quelques temps, ce qui m’a grandement laissé le temps de réfléchir à la question.
Ce que j’ai aimé bien sûr, c’est l’histoire. Des malfrats et un juge incorruptible, à défaut d’être original, ça fonctionne à tous les coups. En revanche j’ai été un peu sceptique sur le casting. Jean Dujardin peine à être crédible dans des rôles sérieux – il a définitivement une tête à faire rire avec ses mimiques très marquées – même s’il s’en tire bien mieux que ce que j’aurais cru finalement. Malgré quelques scènes qui ne sont pas sans rappeler OSS 117, ça reste suffisamment rare pour qu’il soit convaincant dans la peau du juge Michel. En revanche j’ai trouvé que Gilles Lelouche manquait franchement de carrure pour le rôle de Zampa. Sur le papier ça me semblait pouvoir passer mais je ne sais pas, j’aurais attendu plus de charisme pour ce personnage, il est un peu palot. Quant à Benoît Magimel, que j’aime bien d’habitude, il en fait des tonnes et sombre dans la caricature. Cette impression de personnages en carton-pâte m’a empêchée de rentrer réellement dans ce film, surtout dans la première moitié où j’ai eu une petite impression de voir une version « polar » des Petits mouchoirs.
Contrairement aux apparences, je n’ai pas non plus détesté ce film. J’ai juste eu un peu de mal à rentrer dedans et j’en ai trouvé certains aspects un peu gentillets. On finit tout de même par se prendre au jeu et un certain suspens naît bien qu’on sache à l’avance comment ça finit. Le talent de Céline Sallette est sous-exploité ici, c’est dommage quand on sait de quoi elle est capable. La réalisation reste classique mais s’avère efficace et j’ai trouvé que l’image avait une assez belle patine qui fait très années 80. J’ai passé un bon moment devant ce film (ce qui est quand même l’essentiel) mais il n’est pas tout à fait assez musclé à mon goût et ne parvient à mon sens qu’à convaincre à moitié. Il a au moins le mérite de sortir des oubliettes cette affaire qui montre bien qu’en 30 ans les choses ont peu changé à Marseille. Une histoire forte et une interprétation inégale pour un film agréable mais qui manque d’envergure.