Drame de Cédric Khan avec Matthieu Kassovitz, Céline Sallette, David Gastou
Quand Paco perd la garde de ses enfants, il décide de ne pas les ramener chez leur mère. Va s’en suivre une longue cavale. Ils vivront cachés sous une autre identité avec la peur d’être découverts. Une vie hors du système et proche de la nature qui va durer 11 ans.
J’avais suivi l’histoire des Fortin au moment où elle est sortie. D’une part, parce que c’est mon travail, d’autre part parce que je suis originaire de la vallée dans laquelle ils se cachaient et que j’avais déjà eu l’occasion de les croiser. J’ai trouvé qu’ils avaient extrêmement bien géré tout ça, profitant de l’occasion pour vendre leur première interview à Paris Match (enfin, si ma mémoire est bonne), écrire un livre qui a connu un certain succès et enchaîner avec ce film, avec Matthieu Kassovitz tout de même. Pour des enfants qui ont grandi au fin fond des bois, je trouve qu’ils maîtrisent très bien le système médiatique. Les critiques étaient plutôt bonnes et j’étais assez curieuse de voir ce que ça allait donner au cinéma même si je me doutais que ça allait forcément être un peu bizarre comme expérience. Etant donné que le film n’a pas été filmé là où se sont déroulés les faits, difficile de le faire coller à mes attentes.
Dans l’ensemble j’ai bien aimé ce film qui évoque des aspects intéressants de cette vie hors normes. Les relations entre ces enfants et leurs parents sont complexes et plutôt bien traitées. La thématique de la séparation n’est pas facile et je trouve que ça sonne assez juste. La vie dans la nature pose un certain nombre de questions sur le bonheur, l’éducation ou l’intégration à la société. On voit finalement rarement ce type de modes de vie au cinéma. Je suppose que le côté enfants sauvages doit surprendre quand on est citadin mais dans mon coin reculé de l’Ariège, nombreux sont les enfants qui vont à l’école à dos de cochon, ou même qui n’y vont pas du tout. Les Fortin ne faisaient donc pas tâche dans le paysage et y étaient même plutôt plus « civilisés » que la moyenne, ce que le film ne montre bien sûr pas, mettant l’accent sur le côté marginal de leur mode de vie et la difficulté qu’il peut représenter pour des adolescents qui rêvent d’être comme tout le monde.
Ce qui est étrange quand on connaît un peu l’histoire, c’est qu’on s’attend à tout moment à voir les paysage que l’on connaît, les gens auprès de qui on a grandi, et on est forcément un peu déçu de ne pas les trouver là où ils auraient dû être s’il s’était agit d’un documentaire. Mais c’est une fiction, il est objectivement ridicule de s’attendre à y retrouver la réalité. J’ai toutefois trouvé que les acteurs étaient très bien choisis. Matthieu Kassovitz et Céline Sallette y sont excellents. Je dois avouer que j’ai regardé ce film avec la curiosité de voir comment serait faite cette adaptation, j’ai du mal à imaginer comment on doit l’envisager avec un regard extérieur. J’ai toutefois trouvé que la manière dont les enfants vivaient cette situation intenable était bien mise en lumière. Un film assez réussi sur la famille, la séparation et les choix de vie marginaux.
Je me souviens de l’histoire, un film intéressant sur ce sujet
Oui, il est assez réussi je trouve.
Bien sûr l’histoire des Fortin sans voir Massat… il manque quelque chose!!!
Forcément, sans le Vallier, ça manque de relief. M’enfin, c’est quand même pas si mal.
Ca donne envie, qui plus est, cette histoire m’est inconnue.
Le film est plutôt bien. Ce n’est pas un chef-d’œuvre mais je trouve qu’il montre assez bien ce qu’est cette vie marginale, entre la liberté qu’elle offre et les contraintes, c’est plutôt rare au cinéma.
très interessant point de vue que j’ai lu avec grande attention… mais visiblement d’après ce que disait Kahn lors de l’avant première à laquelle j’assistais, les Fortin ont vachement bougé lors de leur cavale et ne sont pas restés que dans l’Ariège, ils sont notamment passés par le Lubéron et la Normandie,, et je crois me rappeller que le tournage a plutot lieu la, non?
Après je pense que la seconde partie du film doit théoriquement se passer dans ton coin donc c’est là que tu as peut senti le décalage entre le décor réel et la fiction….
personnellement la comparaison je l’ai plutôt faite avec le film » la belle vie » inspiré aussi de la même histoire et sorti en début d’année, mais qui était plus fantasmée et plus contemplatif que le film de Kahn…
quant à « vie sauvage » j’ai posé plus un regard de citadin que toi et je t’avouerai que si j’ai trouvé le film de bonne tenue générale, les scènes qui m’ont le plus ému sont celles avec la mère avec une performance de Cécile Salette que je trouve assez éblouissante et un parti pris de ne la filmer qu’au début et à la fin assez original et fort…
bon we à toi et à bientôt
Oui, ils ont beaucoup bougé en effet mais ils étaient en Ariège depuis très très longtemps quand on les a trouvé. Ils y ont passé plusieurs années. Je pense que c’est l’endroit où ils sont le plus resté. Après le choix du lieu de tournage n’a pas une importance folle, c’est juste bizarre quand on les a connu dans un autre décor.
J’avoue que je n’ai pas vu l’autre film, j’ai complètement raté sa sortie, il faudra que j’y jette un oeil.
Je trouve aussi que les scènes avec la mère sont très fortes, Céline Sallette est vraiment exceptionnelle !
Bon week-end à toi aussi
l’histoire est un vrai cas de ce qui risque d’arriver de plus en plus avec le rejet de la société mondialisée et la pollution de plus en plus présente, le retour à la nature va intéresser de plus en plus je pense
J’ai du mal à me rendre compte. Dans la vallée où ils ont été retrouvés (et d’où je viens), les 3/4 de la population vit comme ça. La plupart a un mode de vie bien plus extrême encore, ils faisaient partie des modérés. Chez nous c’est un vieux reste des années 70.
C’est vrai qu’il y a pas mal de gens qui peuvent être tentés par la vie dans la nature, mais ils ne voient que le côté pâquerettes et petits oiseaux. Très rares sont ceux qui résistent au premier hiver.
Ah je veux bien le croire c’est difficile de revenir en arrière après une vie avec tout le confort
Oui, les gens ont souvent une image très idéalisée de la campagne. Le retour à la réalité est difficile.