Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparti sur deux salles – d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques – ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.
Le sujet de ce roman me tentait beaucoup et je n’ai pas été déçue. Je dois avouer que bien que j’aie beaucoup aimé, je ne sais pas trop comment en parler. J’ai déjà lu pas mal de choses et surtout vu un certain nombre de films traitant de l’internement des femmes fin XIX° – début XX° s. C’est un sujet qui m’a toujours intéressée et j’étais curieuse de lire un nouveau texte s’y rapportant, aussi dérangeant cela soit-il.
Voici le portrait d’une femme dans le milieu le plus violent et le plus machiste de l’histoire espagnole : le milieu des conquistadors et des grands navigateurs du Nouveau Monde. En un temps où les filles appartenaient stricto sensu à leur père, Isabel Barreto osa vivre les mêmes aventures que les hommes et tenta, comme Christophe Colomb et Magellan, de repousser les limites des mondes connus.
J’avais découvert Alexandra Lapierre avec Artemisia il y a quelques années. Une expo, un film, puis une biographie pour découvrir cette artiste. La dernière avait été un véritable coup de cœur. J’avais beaucoup aimé le style de l’auteur. C’est à la fois extrêmement bien documenté et très agréable à lire. Cet autre destin de femme m’intriguait tout autant. Je n’en avais jamais entendu parler avant la sortie de ce livre mais je ne doutais pas qu’il vaille le détour.
Pendant la Première Guerre mondiale, une véritable ville souterraine a été construite sous la ville d’Arras. De là, des milliers de soldats ont déferlé par surprise sur les lignes allemandes. Un officier anglais raconte l’interminable attente, puis l’assaut dans la boue, le froid et les éclats d’obus.
Il y a quelques mois, je suis allée, visiter les carrière Wellington à Arras. Comme j’aime bien compléter mes visites par une lecture quand c’est possible, j’ai acheté ce roman jeunesse. Les carrières Wellington sont des sous-sols sous la ville d’Arras (d’anciennes carrières donc), que des tunneliers néo-zélandais ont creusé plus avant pour pouvoir passer sous les lignes ennemies et le prendre ainsi par surprise. Ils ont donné aux galeries des noms de villes de leur pays. De nombreux soldats ont vécu dans ces souterrains durant la Première Guerre mondiale.
L’histoire reprend les lettres (fictives) que l’un d’eux aurait écrites à sa fiancée pendant la guerre pour lui raconter son quotidien. Je dois avouer que je n’ai pas trop été convaincue par le style. C’est très formel… Un langage soutenu qui m’a paru peu adapté aux conditions de vies d’un soldat tant qu’aux rapports amoureux. C’est terriblement guindé. J’ai trouvé que ça manquait de vie, de sincérité. Le texte est illustré. Les dessins, en noir et blanc, sobres, rendent assez bien la violence, la peur. Ils complètent bien le texte en contribuant à recréer l’ambiance des sous-sols et en ajoutant de l’émotion.
Ce texte est censé s’adresser à la jeunesse. Pourtant peu de choses sont explicitées, mieux vaut bien connaître le contexte historique pour comprendre ce qui n’est probablement pas le cas de la plupart des pré-ados (ni même de la plupart des adultes à vrai dire, j’ignorais tout des carrières Wellington avant de les visiter). Si c’est relativement facile à lire et que les illustrations allègent le texte, je ne sais pas dans quelle mesure le texte est réellement accessible sans un certain bagage historique. Si ça reste une lecture agréable et pas inintéressante, je trouve que hors contexte elle sera surement un peu obscure, elle prend surtout son sens en complément de la visite en permettant de la prolonger et de l’approfondir.
Il me tarde de te revoir. Tout l’amour du monde transpirera dans notre foyer. Je veux qu’à mon retour chaque soir nous nous embrassions en nous souhaitant bonne nuit et que chaque matin nous démarrions notre journée emplis d’amour que nous méritons de recevoir et de donner. Ne nous endormons jamais en ayant au fond de nous une rancoeur. Je veux être un homme heureux et te chérir à n’en plus finir.
En 1953, quand s’ouvre le roman, Maria vit depuis plus de cinquante ans seule dans la maison de famille délabrée. On la surnomme « la sorcière de Waipu », elle qui très jeune se rebella contre sa mère pour vivre sa passion avec un cantonnier. Mise au ban d’une communauté encore très respectueuse des strictes règles morales édictées par son sourcilleux fondateur – l’autoritaire et charismatique Norman McLeod, avec qui sa grand-mère Isabella quitta l’Écosse en 1817 –, elle a tout le temps de se pencher sur le passé.
Je continue ma découverte de la littérature néo-zélandaise avec ce roman qui m’intriguait. Jusqu’à présent, je n’avais lu aucune autrice de ce pays. S’il y a bien un point commun entre ce texte et les autres romans écrits sur l’île que j’ai déjà lus (Sous la terre des maoris par exemple), c’est sa violence et sa dureté. C’est âpre, sans concessions. J’ai trouvé ce texte difficile à lire, particulièrement au début. On suit trois générations de femmes et j’ai mis un peu de temps à me faire à la structure du texte mais on s’y habitue et ensuite l’histoire n’est plus si difficile à suivre. En tout cas on est clairement sur une littérature exigeante qui ne sombre pas dans la facilité et peut rebuter.
Aux trois gentilshommes mousquetaires Athos, Porthos et Aramis, toujours prêts à en découdre avec les gardes du Cardinal de Richelieu, s’associe le jeune gascon d’Artagnan fraîchement débarqué de sa province avec pour ambition de servir le roi Louis XIII. Engagé dans le corps des mousquetaires, d’Artagnan s’éprend de l’angélique Constance Bonacieux. En lutte contre la duplicité et l’intrigue politique, les quatre compagnons trouveront en face d’eux une jeune anglaise démoniaque et très belle, Milady, la redoutable espionne du Cardinal.
Dernière lecture de cette série de découverte des grands classiques. On revient en France avec Alexandre Dumas. De lui, je n’avais lu que Le comte de Monte Cristo qui m’avait moyennement convaincue. Bien que comme tout le monde je connaisse l’histoire des Trois mousquetaires grâce aux nombreuses adaptations, je n’étais donc pas très sure d’apprécier cette lecture. Finalement, je me suis très rapidement laissé prendre par cette histoire riche en rebondissements. C’est de dire que c’est prenant ! On comprend sans peine l’énorme succès que connaît le roman aujourd’hui encore.
L’écriture est enlevée et très agréable et les personnages hauts en couleurs sont attachants. L’espièglerie et la fougue de d’Artagnan sont particulièrement délectables mais ses camarades ne sont pas en reste, avec chacun son style bien distinct. C’est un régal de suivre leurs nombreuses aventures. De plus, le contexte historique est passionnant, ce qui ne gâche rien à l’affaire. Le récit est bien construit et rondement mené. L’Histoire se mêle habilement aux intrigues personnelles parvenant toujours à garder le lecteur en haleine. Seul bémol, quelques longueurs dans le dernier tiers qui m’a moins emballée. Heureusement, on retrouve presque sur la fin le rythme du début, histoire de finir en beauté. Ce texte n’a pas volé son statut de grand classique du récit de cape et d’épée ! C’est foisonnant, riche, absolument palpitant.
En général, on ne demande de conseils, disait-il, que pour ne les pas suivre ; ou, si on les a suivis, que pour avoir quelqu’un à qui l’on puisse faire le reproche de les avoir donnés.
Nous disons, nous : « Fier comme un Écossais », murmura Buckingham. Et nous disons, nous : « Fier comme un Gascon », répondit d’Artagnan. Les Gascons sont les Écossais de la France. »
La vie est un chapelet de petites misères que le philosophe égrène en riant.